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On devient fou!
- Le 19/10/2019
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Ne cessons pas de nous pénétrer de la base, car nous verrons le monde de plus en plus clairement! Notre vie matérialiste n'a pas de réel équilibre et seule la domination semble lui donner un sens; ce qui fait qu'on la rencontre à tous les degrés! En effet, elle est proportionnelle à l'angoisse et parmi la nouvelle génération, comme chez des personnes d'âge mûr et qui sont foncièrement malades, on l'utilise pareil à l'oxygène et il n'est donc pas étonnant que les dépressions soient de plus en plus précoces, puisqu'on n'arrive pas à se détendre!
Mais tous ceux qui vous disent qu'il "y a autre chose", que l'avenir c'est ceci et cela, que nous "tenons debout" grâce à telle pulsion ou à telle hormone, que le plus important c'est une valise pleine de billets ou un orgasme tonitruant, tous ceux-là sont des escrocs, des diseurs de rien, des aveugles, des hypocrites, des esbroufeurs, des parasites, etc. et cela concerne des scientifiques toujours aussi hilares et aussi faux-culs et des psychologues et des psychanalystes, qui ne feront pas plus de toute façon que des grenouilles dans une mare!
La domination mène le monde et seule la spiritualité peut l'endiguer, la combattre, lui tenir la dragée haute! Mais comme celle-ci est "partie en vacances", qu'elle est absente de nos rues et de nos esprits et que nous nous sentons même supérieurs de ne pas la connaître et que malheureusement encore ceux qui s'en réclament sont plus bêtes et méchants que des cochons affamés, la domination a la voie libre; rien ne la retient; elle coule dans nos veines telle de la lave et nous rend fous; le mot n'est pas trop fort, comme nous allons le voir!
La domination règne sur nous et nous conduit à notre perte! Elle produit toujours plus d'égoïsme et des égoïstes ne peuvent vivre ensemble! Ils se demandent exactement la même chose: de l'intérêt, de l'admiration, le sentiment de leur importance! Chacun est devenu un puits sec et nous vivons dans des déserts! Nous sommes dans la nuit, à grelotter, à sangloter, à maudire, à conspirer! Jamais le jour ne se lève vraiment! Jamais nous ne saluons le soleil avec joie! Nous restons froids, devant le feu glacé de notre "gloire"!
Et ça se casse, se brise et meurt sans lumière, sans pardon, sans consolation; comme de la rocaille tombe au fond du ravin, alors qu'on continue son chemin! Nous sommes comme des arbres morts, vides et ridés; malgré un semblant de feuillage, de parure! Nous formons des blocs de glace, dépourvus d'âme; nous ne savons même plus ce que c'est! Le cœur n'existe plus ; la domination n'est plus que l'unique but; elle est notre idole! Elle nous fait marcher au pas et nous transforme en loups, comme d'autres sous la svastika!
Mais partons pour un récit bucolique, qui devrait nous amuser... N'ayons pas peur de découvrir nos mœurs putrides et infâmes... et qui nous font si malheureux! Regardons notre petitesse, notre mesquinerie, notre cruauté! Analysons les charniers, les armes des bourreaux, leur psychologie! Fréquentons les prisonniers, les forçats de la domination! Observons comment ils tuent et se détruisent eux-mêmes! Plongeons dans l'abîme de notre époque, dans sa pauvreté, car ce n'est que le début, que le préambule: la domination veut la violence et elle est insatiable! Nous n'en sommes qu'aux amuse-gueules!
Il y a quelques jours, nous avons eu la chance de retourner à Ouessant! Nous avons pris notre décision et le reste a suivi... Ouessant veut dire en français l'"île de l'épouvante", mais aujourd'hui les hommes sont bien plus dangereux que n'importe quel récif! Nous le savions avant de partir et pourtant nous fûmes étonné! Cela dépasse l'imagination et il est quasiment miraculeux, à notre sens, que notre quotidien soit toujours en place! Il n'est pas possible de durer ainsi, même si, bien entendu, la nature n'est pas notre cerveau et que ses capacités d'absorption sont sans doute inconnues...
Mais voilà nous nous préparons... et nous nous rappelons toutes les difficultés du voyage, qui sont comme autant d'étapes à franchir! D'abord, il y a par exemple la tension que produit n'importe quel départ, surtout avec un moyen de transport en commun, à cause de l'horaire et des formalités... et en effet nous trouvons les autres passagers prêts à embarquer, comme des coureurs qui n'attendent plus que le starter! Cela nous fait toujours de la peine que des gens mûrs, qui ont déjà vécu tant d'expériences semblables, n'aient pas encore compris tout l'intérêt de lutter contre sa peur, son impatience et que dans cette situation ils soient toujours aussi nerveux, tels des enfants! Mais c'est justement le problème numéro un de la domination, car quand on veut dominer tout le monde, on ne se compte pas dans le lot; bien qu'on ne se libère qu'en se dominant soi-même!
Nous arrivons donc au bon moment, quand les guichets sont vides; grâce à notre maîtrise, car il nous a fallu dompter notre inquiétude, pour ne pas nous présenter trop tôt, et nous essuyons une première haine! Des individus, qui croyaient être les derniers à payer leur billet et qui donc se sentaient "affranchis", supérieurs à l'impatience générale, nous croisent à leur sortie et figés dans leur dégoût nous bloquent l'entrée! Nous nous excusons tout de même, car montrer de la politesse, alors que ce sont les autres qui sont impolis, est encore un signe de force, de lucidité et nous allons vers le guichet...
Après tout, nous n'avons pas trop mal manœuvré jusqu'ici, mais maintenant nous devons présenter notre billet, à un des membres de l'équipage, afin d'embarquer... Cela devrait être une étape anodine, mais il faut le savoir: l'équipage méprise ses passagers! Ce sentiment se rencontre souvent chez les marins qui se moquent de la crainte, de l'ignorance du terrien quant aux choses de la mer et il est vrai que ce dernier, par sa maladresse sur le pont d'un bateau, a bien mérité, à une certaine époque, d'être appelé l'éléphant!
Mais, sur la ligne pour Ouessant, le malaise de l'équipage est bien plus grand et il a des raisons bien plus profondes. Force est de dire qu'"on n'y aime pas ce que l'on fait", que ce travail de "bus de mer" crée des frustrations et qu'on en rêve "d'écraser tout le monde"! Il n'y a pas que le moteur qui fume, on jette également des regards de haine à tous les postes! C'est le pavillon de la domination qui flotte sur le bateau! D'ailleurs, l'équipage peut faire preuve de sadisme à l'égard des passagers et par exemple, il n'autorisera la montée à bord qu'à la dernière minute, alors qu'on grelotte à cause de la bruine, sur le quai dénudé d'Ouessant! Manœuvrer ce "troupeau" est sa consolation!
Pour l'heure, l'homme qui déchire notre billet doit quand même nous dire bonjour, car nous restons un client et celui qui fait vivre la compagnie. Nous avons donc droit à un salut marmonné entre les dents, comme à contrecœur et cela nous amuse! Mais, de notre côté, nous avons pris le parti de ne jamais être le premier à dire bonjour, afin que notre gentillesse ne soit lésée! C'est en effet un petit "coup" qu'affectionne la domination: laisser le bonjour de l'autre sans réponse! C'est une petite joie pour la supériorité! Mais il arrive donc que ni nous ni l'équipage ne nous saluons, ce qui provoque l'étonnement et le désarroi de ce dernier, car il s'attend à ce que le stress rende le passager reconnaissant... Mais c'est la guerre et ils ne le savent même pas!
Cependant, nous voilà sur le pont... Ici sont les passagers qui luttent déjà contre le mal de mer, avant même qu'on largue les amarres! Ils ont des allures de poissons en manque d'oxygène! En ce qui nous concerne, nous descendons dans les entrailles du bateau, car le froid est justement une des causes du mal qu'on redoute au-dessus! Mais, si l'intérieur est vaste et offre beaucoup de places, il ne faut guère se faire d'illusions, car les hommes sont impropres au voyage tranquille et on doit se rappeler la base: la domination s'exerce pour garder son équilibre et cela d'autant que la situation lui fait peur, comme une traversée en mer!
Tout de même, la domination elle-même a ses classiques, ce qui leur enlève beaucoup de leur pouvoir! Notamment, il y a le quinqua angoissé, qui est comme un poste émetteur, avec des problèmes de torticolis, tellement il est tendu! La jeune crapule, dont nous avons fait le portrait dans la chronique précédente, est aussi maintenant une figure connue et en effet, nous en avons un exemplaire sur un siège voisin... Il n'a pas le nez dans son smartphone, mais la tête entre les salades de ses écouteurs! On va devoir un peu lutter!
Cependant, la domination nous dévoile une nouvelle espèce... Un enfant vient dans nos jambes et nous ne bougeons pas. Son père, qui comprend que nous sommes dérangé, enlève sèchement et avec raison l'enfant, mais quelle n'est pas notre surprise quand il est ramené par la mère, qui l'installe sur une écoutille fermée, tout proche de nous. La mère, jeune et qui parle parfois breton, nous dit au sujet de l'enfant: "C'est son spot pour la traversée!" Nous ne répondons pas, mais nous changeons de place, pour être plus au calme.
A partir de là, la mère va tout faire pour "accrocher" notre regard! En effet, notre indifférence est pour elle un signe de force; alors que son mari, qu'elle a déjà "castré", ne peut plus la satisfaire! Evidemment, nous l'ignorons complètement, car son égoïsme est sans bornes! Mais c'est une nouvelle espèce: le couple jeune et bretonnant, qui parle d'authenticité et qui cultive peut-être lui-même ses légumes et qui est précisément le contraire de ce qu'il prétend être, puisqu'il est "fermé" à double tour, rivé sur son nombril!
Au final, notre traversée va se résumer à reconnaître et à gérer toutes les dominations voisines et contre toute attente, cela nous fera passer agréablement le temps! Nous aurions eu plus de difficultés à chercher un "refuge", pour ne plus quitter des yeux la mer ou un livre! Mais nous arrivons sur l'île... et normalement, il ne nous reste plus qu'à rejoindre l'auberge de jeunesse, avant d'aller photographier le rivage incroyable, sous de superbes lumières (voir photos de la semaine!) Cependant, le but de cette chronique-ci est de montrer comment la marée de la domination a tout envahi, même cette terre lointaine, et à l'auberge nous découvrons un véritable champ de bataille!
L'établissement est plein d'ornithologues, que nous appellerons désormais les "ornithos"! Mais voici ce que nous voyons: l'ornitho ne salue pas, il méprise! Il vit comme si vous n'existiez pas! Sans doute s'attend-il à ce qu'on lui adresse la parole, parce qu'un homme méprisant doit impressionner, semble installé sur un sommet!
En ce qui nous concerne, nous laissons volontiers l'ornitho là où il croit être; nous connaissons trop bien la domination pour ne pas voir son ridicule et communiquer ne devient irrépressible que si on se fatigue, au point d'être perdu; ce qui n'est pas notre cas! Par contre, la journée de l'ornitho est très intéressante à observer!
Il avale son petit déjeuner, comme un Parisien qui a peur de rater son métro; alors que nous sommes là pour notre plaisir! Puis, il apparaît en grande tenue: peint en kaki de haut en bas, avec des bottes lourdes et un gros trépied, qu'il installe sur son vélo de location, et le voilà parti! Nous le regardons s'en aller, bien au chaud, devant un bon café; les yeux sur le ciel menaçant, et effectivement un grain éclate, déversant une pluie violente, qui saisit notre cycliste! Mais il faut comprendre, l'ornitho est aussi angoissé que passionné et s'il s'arrête, le vide de sa vie revient l'inquiéter! Il est pris dans un engrenage et l'esclave rentre souvent bredouille, amer, rompu!
Un message, dans l'auberge, lui est spécialement adressé... On recommande à l'ornitho de ne point jeter son vélo sur le bord de la route, quand il se met à courir après un oiseau; de ne point entrer dans une propriété sans permission et de dire bonjour à l'occasion, car cela ne fait pas de mal! On le voit, l'ornitho est considéré sur l'île comme un sauvage et nous verrons nous-même un petit groupe tapi contre le mur d'une maison, tel un commando fait une pause avant d'attaquer sa cible! C'est miracle qu'il n'y ait pas eu encore d'incidents, mais on peut encore se demander comment il est possible d'espérer approcher de près des oiseaux craintifs, quand on est soi-même excité?
La réponse vient rapidement: l'ornitho n'est pas là pour comprendre la nature, être en harmonie avec elle; son but n'est pas l'oiseau lui-même, mais c'est la performance, c'est d'être celui qui photographie l'espèce rare; celle que les vents ont détournée pendant sa migration! Ainsi vient l'homologation, comme une montée sur le podium! Autrement dit, l'ornitho vit pour sa propre gloire et c'est pourquoi nous ne le saluons pas, quand il sort de la lande, l'air de dire: "Hein? J'en jette! Je suis sûr que tu meurs d'envie de me poser des questions! C'est que j'suis incroyablement important!"
Nous passons outre, car la beauté du ciel, elle, nous ravit et le spectacle de tous ces ornithos, qui sillonnent l'île en tous sens et à demi fous, pourrait faire sourire s'il ne préfigurait pas un monde futur, où nul ne se parlerait, ni ne se verrait!
Au fond, nous sommes tous assis sur une bombe, dont le mécanisme est le suivant: l'angoisse et la domination s'amplifient réciproquement et créent un cercle vicieux, qui a forcément son point de rupture, où se déchaînera la violence, et inutile de dire que le compte à rebours a déjà commencé!
Pourtant, le déminage est simple, sur le papier s'entend! Il suffirait que chacun regarde l'autre, non pour le dominer, mais pour le connaître! Cependant, pour l'instant, l'homme croit pouvoir se passer de Dieu!
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On crapule!
- Le 12/10/2019
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"Mesdames et messieurs, venez voir la crapule moderne! Entrez découvrir le Frankenstein de notre époque, le Golem de notre siècle! Pour quelques sous, vous serez face à la créature de notre monde sans Dieu! Vous pourrez examiner le rêve du matérialisme, le fruit pourri du capitalisme, l'homme-sandwich des marques! Vous frémirez devant le monstre né de l'argent, du confort et de la technologie! Votre vie sera transformée par cette expérience! Ayez le courage d'ouvrir les yeux! Venez avec moi dans l'égout, car la connaissance est à ce prix! Nous regarderons le flambeau de la haine et de la perversion!
_ Voilà cinq euros!
_ Parfait, monsieur! Suivez-moi! Vous ne serez pas déçu! De l'ombre jaillit la lumière! Attention, je vais lever le rideau!
_ Mais... mais c'est un ado, tranquillement assis sur une chaise! Où est le monstre, l'épouvante?
_ Nulle part apparemment... Mais ne vous y trompez pas, vous êtes devant un chef d'œuvre de sournoiserie et de méchanceté!
_ J'ai bien du mal à vous croire...
_ Ce n'est pas étonnant, car tout se passe d'abord intérieurement, "psychiquement"... C'est la pensée, avant l'acte, qui nous fait bon ou mauvais!
_ Et je devrais me contenter d'ça! Vous m'assurez que ce garçon, qui n'a toujours pas bougé, est un véritable danger public et il me faudrait opiner, montrer des yeux effrayés, avant de repartir! Excusez-moi, mais ça sent l'arnaque!
_ Bon sang! Encore raté! Je vois que le gogo se fait rare et qu'avec vous le grand jeu va être nécessaire! Vous l'aurez voulu!
_ Mais...
_ Je vais m'asseoir devant ce garçon et vous allez observer sa réaction... D'accord?
_ D'accord...
_ Vous attendez deux minutes et vous me dites ce que vous voyez...
_ Très bien...
(Les deux minutes passent...)
_ Eh! Euh... Il bouge sa jambe! Plusieurs fois!
_ C'est un signe de nervosité... Je dois vous dire qu'il ne vous entend pas... La cage de verre où nous sommes est insonorisée... Je vous parle discrètement à travers un micro et je vous entends grâce à une oreillette...
_ Ah? Très bien... Bon, maintenant, il se gratte la tête! Il a l'air de plus en plus nerveux... Il prend son téléphone portable! Je l'aurais parié! C'est une manie chez eux! Il commence à téléphoner, je vois ses lèvres bouger!
_ Vous y êtes parfaitement! Mais regardez bien ce qui va suivre, car le téléphone ne fonctionne pas!
_ En effet... Il se demande ce qui se passe! Il jette son téléphone contre la paroi! Eh ben, on voit qu'il ne l'a pas payé! Eh! Mais il vous insulte! Il perd totalement le contrôle de ses nerfs! Je ne l'entends pas, mais qu'est-ce qu'il doit vous passer! Il s'énerve de plus en plus! Ma parole, il va se rouler par terre! Non! Non! Il se met derrière vous... Att... attention! Je vois son visage, ce n'est plus qu'un masque de haine! Mais... mais bon dieu, ne restez pas sans... Il va... Au secours! Au secours! On étrangle quelqu'un!
_ Calmez-vous, monsieur, je contrôle la situation... J'ai laissé faire le gamin, pour que vous le voyiez agir jusqu'au bout! Je vais maintenant me débarrasser de lui, car je suis encore le plus fort! Voilà, je lui mets une bonne claque... et il se rassoit... Il se frotte la joue, mais il est maintenant tranquille...
_ Oui, oui, j'ai cru moment qu'il allait vous... tuer!
_ Je sais, je vous rejoins...
_ Hi! Hi!
_ Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?
_ Vous m'avez bien eu, hein? Vous êtes deux comédiens, c'est ça?
_ Vous avez vu son visage... Vous croyez vraiment qu'on peut simuler la haine comme ça?
_ Non, à vrai dire non... Je crois que c'est nerveux, que je suis toujours choqué... Mais qu'est-ce qui s'est passé? Il était calme et vous ne l'avez pas agressé! Alors, pourquoi sa fureur tout d'un coup?
_ Je peux vous parler franchement..., je veux même dire crument?
_ Crument? Vous allez me parler de choses sales...?
_ Oui, disons qu'elles ne devraient relever que de l'intimité... Mais ici il est nécessaire de les évoquer, si on veut comprendre...
_ D'accord, allez-y; j'en ai quand même vu bien d'autres!
_ Très bien! Pour faire réagir notre jeune homme, j'ai juste imaginé qu'il me faisait une fellation!
_ Quoi?
_ Vous avez très bien entendu! Mais sachez que cela ne m'aurait nullement intéressé...
_ Je ne comprends pas...
_ En fait, j'ai juste voulu rendre à cette crapule la monnaie de sa pièce!
_ Vous voulez dire que lui-même souhaitait vous voir entre ses jambes?
_ Pas exactement... Son besoin surtout, c'était que je reconnaisse la supériorité de sa "queue"! Car ce gamin s'adore et veut dominer! En tout lieu, il crée une tension concentré sur son sexe et qui doit attirer le regard! Ainsi s'exerce sa domination! Beaucoup d'hommes agissent de même, quand d'autres roulent un muscle ou font voir leur importance sociale, et les femmes sont les reines de la séduction, puisqu'elles peuvent utiliser n'importe quelle partie de leur corps comme un aimant!
_ D'accord...
_ La particularité ici, c'est que nous devrions avoir un être respectueux des adultes, mais il n'en est rien! Notre ado n'a que mépris pour le monde qui l'entoure! Soit on lui est soumis, soit on n'existe pas! S'il y a un obstacle, il a recours à son téléphone portable! Il retourne dans un univers qu'il contrôle, dont il est le centre! Vous devez vous en pénétrer, mais à aucun moment il ne cesse sa domination! C'est comme s'il n'était pas vraiment né! comme s'il était toujours un fœtus, dont les moindres besoins sont satisfaits!
_ Cela expliquerait la violence de sa réaction...
_ En effet, ne pouvant me dominer, mais en étant au contraire menacé par ma propre domination, il a été saisi par l'angoisse! Il aurait pu se sauver avec son téléphone, mais il ne marchait pas! La peur s'est donc changée en haine et en panique!
_ Il a quand même voulu vous tuer!
_ Oui, sa domination est maladive; en dehors d'elle, c'est la nuit cosmique!
_ J'en ai encore la chair de poule... Il paraît si inoffensif maintenant...
_ Ils sont des milliers comme lui et c'est peut-être même son attitude qui caractérise la nouvelle génération!
_ Vous êtes en train de me dire que nos enfants seraient majoritairement des crapules?
_ J'en ai bien peur, car c'est un phénomène logique...
_ Ah? Vous pouvez m'expliquer ça?
_ Oui, d'abord nous voulons tous dominer... Cela nous vient du règne animal et cela veut dire que nous cherchons en premier à satisfaire notre égoïsme... Mais il existe normalement plusieurs freins à celui-ci..., notamment la pauvreté qui exige la solidarité; le groupe ne pouvant survivre sans partager... Mais aujourd'hui le confort matériel est tel que nous pouvons vivre dans notre coin et ne pas ressentir la nécessité de s'ouvrir à l'autre!
_ C'est vrai!
_ Il y avait encore la religion, qui contraignait puissamment nos appétits, parce qu'ils représentaient des péchés, mais le besoin de Dieu a justement disparu au fur et à mesure que la pauvreté diminuait... Il resterait la science, mais elle ignore le phénomène et même l'encourage par certains côtés...
_ Comment ça?
_ Eh bien, la psychologie par exemple nous fait croire que notre bonheur dépend de notre seule individualité, ce que ne peut qu'approuver notre égoïsme! La psychanalyse parle bien d'individus narcissiques, mais le problème ne vient pas uniquement de la pulsion sexuelle, comme elle l'entend... C'est la domination qui est à l'origine de notre égocentrisme et c'est elle qui crée des monstres tel que celui-ci!
_ Si je vous comprends bien, nous avons aux fesses une vague dangereuse!
_ Oui, la violence dans les écoles est déjà symptomatique... Les nouvelles crapules ne supportent pas l'autorité, car celle-ci menace leur domination et vous avez vu le résultat!
_ D'après vous, la situation ne peut que se dégrader...
_ L'égoïsme ambiant nous détruit déjà! Nous côtoyons les autres qu'à condition qu'ils nous soient soumis, qu'ils nous admirent, que nous soyons le centre d'intérêt! Sinon, ils ont droit à notre mépris, notre dégoût, notre haine! Comment nous fréquenter pourrait être agréable? Chacune de nos sorties est une épreuve et nous vide! Le monde nous paraît étranger, hostile, comme si nous ne l'avions pas bâti! Il est impossible de rencontrer des gens en paix avec eux-mêmes; doux, prévenants, curieux! C'est hargne et avidité partout! Cela nous use, nous blesse et remplit les hôpitaux!
_ Ils sont en effet surchargés... et le trou de la sécu continue d'augmenter!
_ Mais la génération qui vient est encore pire! Elle a les défauts de la précédente à une puissance dix fois supérieure! En fait, elle habite d'abord dans son téléphone portable et le monde qui nous entoure est secondaire! Le principal, c'est l'individu lui-même et on voit mal comment il pourrait se socialiser! Il est comme un trou noir: il absorbe tout et ne donne rien! Il ne peut qu'apporter de la destruction!
_ Vous me faites frémir!
_ Il y a de quoi, car sans doute faudra-t-il une crise majeure, pour que nous retrouvions la valeur de la solidarité et donc de l'autre! Mais au fond il y a une bonne nouvelle derrière tout ceci!
_ Je ne vois pas!
_ Le monde matérialiste a eu sa chance et il montre son échec! Ce qui ressort, c'est qu'il est impossible pour l'humanité de se développer sans s'ouvrir à la spiritualité; ce qui veut dire que Dieu existe nécessairement!
_ Et c'est la seule vraie bonne nouvelle de tous les temps!
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On se noie!
- Le 05/10/2019
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"Elle monte, elle monte, la marée,
la marée de la domination!"
Il y a dans notre rue des individus très malades, dont la domination est extrême, puisqu'ils ne peuvent faire un pas sans l'exercer! Ils vivent dans une dimension qui n'appartient qu'à eux, qu'ils commandent et que pourtant nous nous amusons à inquiéter! D'abord, nous n'aimons pas qu'on nous agresse et quand ils arrivent, il faut qu'on leur soit soumis et ils créent une tension pour cela! Ensuite, nous ne pouvons plus être dominé, ni ne voulons être dominant et nous sommes donc une étrangeté, une énigme pour ces individus, qui ne savent plus quoi faire, qui sont soudain désemparés, paralysés même; alors qu'ils semblaient chevaucher un dragon, avec une épée de lumière! Qui s'y frotte s'y pique!
Mais donnons des détails... Nous sommes dans notre cuisine, face à la fenêtre qui donne sur la rue et soit nous lisons paisiblement, soit nous mangeons avec bonheur! Brusquement, un véhicule surgit pour se garer et il manœuvre si impérieusement qu'il fixe le regard! Nous reconnaissons la domination et nous la chassons aussitôt! A ceux qui ne comprendraient pas, nous disons qu'une femme peut attirer l'attention d'un homme sans lui parler et qu'il est possible de repérer la haine d'un autre à cinquante mètres, voire plus! Nous communiquons donc d'abord "psychiquement"!
D'ailleurs, la voiture qui nous a dérangé repasse devant notre fenêtre... Parce que son chauffeur s'est mal garé? Nullement! Il est au vrai déjà surpris, car sa domination a rencontré un obstacle; ainsi que l'antenne d'un insecte détecte une présence étrangère! L'inquiétude monte donc chez notre chauffeur, alors que de notre côté nous devenons de plus en plus calme, de plus en plus dense: nous sommes comme une pierre dans le ruisseau de la domination!
En face, la voiture s'est immobilisée, mais nul n'en sort... Elle paraît abandonnée, dans un coin de notre œil! C'est qu'à l'intérieur on a peur! Il va falloir apparaître dans un monde dont on n'est plus le centre, le dominant! C'est comme si on arrachait un fœtus de son placenta! Pourtant, notre conducteur doit mettre un pied dehors et c'est ce qu'il fait, avec une discrétion extrême, en refermant silencieusement sa portière, en rasant son véhicule! Pour un peu, on ne le verrait pas! Il est quasiment invisible, à l'échelle de sa défaillance!
Mais c'est sans compter sur la haine qui maintenant l'habite, de sorte qu'il essaie une dernière fois de nous intimider et il fonce droit vers notre fenêtre, comme ces chiens qui piquent dans les jambes, pour mieux vaincre leur peur! Mais notre homme n'a pas rêvé: sa domination glisse bien sur nous et soudain il vacille, zigzague, puis disparaît, tel un avion de chasse! Il rentre chez lui stupéfait, abasourdi, hagard, amer et mauvais! Il vient de vivre un cauchemar!
Pensez, jusqu'ici il contrôlait le monde, le faisait tourner autour de lui et il y a de bonnes raisons à cela! N'a-t-il pas une taille svelte, une voiture racée? N'est-il pas le plus beau, le meilleur? Mais quelqu'un derrière sa fenêtre s'est montré insensible, indifférent! Encore si ce quelqu'un avait témoigné de la haine, on aurait pu s'en réjouir, car elle aurait été le cri de la jalousie! Mais ce fut autre chose... Mais quoi?
Vous l'aurez compris, la domination nous amuse! Elle est si prévisible, mais parce que nous la voyons et que nous en sommes libéré; ce qui nous permet de lui résister quelle qu'elle soit! Même si elle nous détruisait physiquement, nous lui échapperions! Ce que veut la domination, c'est que nous reconnaissions sa supériorité et ce n'est possible que si on reste son jouet, en ne la comprenant pas!
Nous avons parlé de maladies, en ce qui concerne nos voisins, parce que le degré de leur domination est quasiment maximum, mais force est de constater qu'il est de plus en plus répandu; surtout chez les jeunes et même les très jeunes! En effet, des gamins à trottinette se comportent comme les maîtres de l'Univers, alors qu'ils ne sont pas plus hauts que trois pommes! Cela pourrait faire sourire, si le venin de la domination n'était pas déjà là, s'il n'épuisait pas déjà son environnement, en cherchant à le soumettre!
Quelqu'un qui veut que les autres se tournent vers lui, comme un aimant attire la limaille, fatigue, tend forcement son voisinage et crée, avec tous ceux qui lui ressemblent, un quotidien chaotique et violent! Dans nos rues, c'est un esclavage permanent et inavoué! C'est une haine et une usure continuelles! C'est aussi une foire aux gens perdus!
Mais comment expliquer ce débordement de la domination? Nous avons déjà apporté des éléments de réponses, dans la précédente chronique, mais nous allons profiter de celle-ci, pour être plus complet et plus clair! En fait, puisque c'est plutôt nous l'exception, en nous efforçant de raconter notre histoire, nous montrerons comment nous avons lutté contre la domination et quels sont les obstacles qu'elle ne rencontre plus!
D'abord, nous voudrions dire que nos parents n'hésitaient pas à nous donner des fessées ou des gifles et c'est peut-être ce qui a manqué à Greta Thunberg, car un enfant doit respecter le monde des adultes, puisqu'il est incapable de le comprendre et donc de le juger!
La preuve, c'est qu'au fond personne n'a volé les rêves et l'enfance de la jeune Suédoise! Même les pires dirigeants sont face à des réalités qui les dépassent et ils découvrent eux-mêmes une vie qui est bien plus complexe que ne le croit Greta Thunberg! Par exemple, demain, des milliers d'individus vont prendre leur cyclomoteur, pour aller chercher de quoi manger et on ne pourra pas leur dire: "Stop! Vous polluez la planète!"
Mais la jeune Suédoise s'est chargé d'un fardeau trop lourd pour elle, ce qui l'a menée à la haine! Son intervention à l'ONU a été catastrophique! Elle n'y sera plus invitée, de même que la plupart des gouvernements, dont celui de la France, ne lui ouvriront plus leurs portes! Toute l'aura, dont elle disposait et qui lui donnait un réel pouvoir, s'est évanouie d'un seul coup! Il fallait rassembler et elle a divisé! Il fallait mobiliser et elle a provoqué le rejet! C'est la haine, à l'égard de tous les pouvoirs, qui maintenant se tient derrière elle! C'est un clivage, un affrontement futur qui sont désormais l'avenir de la planète et on ne pouvait imaginer meilleure inefficacité!
Mais nous soupçonnons des scientifiques d'avoir influencé la championne de l'écologie d'une manière néfaste! Il est en effet des chercheurs qui sont anéantis par leur propre angoisse, mais parce qu'ils veulent eux aussi dominer et que leur domination est impuissante! Ils sont pareils à notre chauffeur épouvanté et qui n'ose plus sortir de sa voiture!
Ainsi, le dernier rapport du GIEC, qui se veut alarmiste au sujet de la vie des coraux, ne sert à rien! comme les films de Bertrand et de Hulot n'ont mobilisé personne! Certes, il faut savoir, mais combien de fois ne faudra-t-il pas répéter que nous ne pouvons pas vivre dans un état d'urgence permanent! que, quand la tension est trop forte, nous sommes paralysés, avant de prendre la fuite, et que c'est un comportement instinctif et protecteur!
Mais il y a plus important! Combien de fois faudra-t-il expliquer que pour changer le mal en bien, il faut donner au premier de l'espoir! qu'il se sente de nouveau aimable, afin qu'il s'éclaire, revienne à la raison et fasse preuve de bonne volonté! La haine est produite par le désespoir, comme vient de le prouver Greta Thunberg, d'une manière flagrante! Chaque jour, nous voyons des détritus dans les rues et des gens jeter leurs papiers par terre, car on tient à nous montrer tout le mépris que l'on nourrit à l'égard de ce monde! Mais comment transformer cette haine avec une autre haine? Beaucoup de scientifiques sont irresponsables et Greta Thunberg a naturellement atteint les limites de l'enfance!
Mais, baste, il ne manquerait plus que nous nous échauffions nous-même! D'ailleurs, ce n'est pas parce que la fessée est interdite que la domination est en crue, évidemment; même s'il est toujours facile de voir que les enfants issus d'un milieu pauvre sont infiniment plus prudents dans leur domination, car ils savent bien eux que la violence peut ressurgir à tout moment! C'est encore l'argent et l'aisance qui permettent de ne pas se mouiller les pieds!
Mais il y a un autre élément et qui lui est essentiel, à l'origine de notre lutte contre la domination... Nous venons d'une petite bourgeoisie catholique et nous avons dû aller, comme bien d'autres, à la messe le dimanche! Elle nous a toujours ennuyé, il faut bien le dire, et elle continue à le faire, mais la parole de Jésus a toujours suscité notre intérêt! Il nous semblait que s'il y avait eu un courage, il se trouvait là, dans les Evangiles, et s'il y avait une vérité, c'était celle qu'ils contenaient!
Notez qu'il existe une différence profonde entre le message chrétien et ceux des religions juives et musulmanes! Le Christ n'a jamais essayé de fonder une société et sans doute parce que ça n'était pas nécessaire: son enseignement est venu se greffer sur un fonctionnement déjà établi. D'ailleurs, il se débarrasse rapidement des "questions sociales"; il dit: "Je ne suis pas venu changer la loi!" ou "Rendez à César ce qui est à César!" Son chemin est totalement spirituel; ce qui ne veut pas dire qu'il est irréaliste, bien au contraire, comme nous allons le voir!
Par contre, les religions musulmanes et juives ont dû construire des sociétés et elles ont donc légiféré et il est toujours tentant, dans ce cas, de vouloir revenir aux origines; ne serait-ce que par sécurité ou pour retrouver un pouvoir perdu! Cette opération ne peut se faire qu'en luttant contre le développement général, ce qui est dangereux et conduit aux meurtres, puisque nous évoluons inexorablement!
Toujours est-il que nous avons essayé de suivre la parole évangélique, en même temps que nous menions notre vie de jeune homme... Par exemple, nous nous sommes efforcé de pardonner, à chaque fois que nous étions blessé! C'est un exercice difficile, mais qui augmente forcément la compréhension des choses... Comme on ne bénéficie pas ainsi de la justice, la foi grandit d'autant, puisqu'on donne alors à Dieu le rôle de nous consoler, d'être le témoin de nos efforts! Nous sommes là dans la cour des grands; la maternelle, c'est de s'assurer son pouvoir, sa domination: on n'y perd rien!
L'essentiel du message évangélique est contenu dans la fameuse formule: "Aimez-vous les uns les autres!" et on comprend facilement qu'elle prend directement le contre-pied de la domination, car vous ne pouvez pas, bien entendu, prétendre aimer les autres, si vous voulez les soumettre, vous montrer supérieurs à eux! Cependant, paradoxalement, ce chemin isole, car la plupart des hommes et des femmes n'ont qu'une seule hâte, c'est justement de réussir, d'être "au-dessus" et de se venger quand ils ont subi un affront! Il n'est pas question de se rabaisser, de se priver et même de ralentir! C'est l'instinct qui mène!
Celui qui aime l'esprit religieux, car toutes les religions doivent avoir le même fond, celui-là se retrouve, fatalement pourrait-on dire, en marge; face à un monde qu'il ne comprend pas et sa situation peut être périlleuse! Il peut mener contre lui-même un combat capable de le détruire; tout dépend de sa fragilité d'esprit, mais celle-ci est encore accentuée par l'indifférence, l'égoïsme des autres! Il faut vous avouer qu'il est quasiment miraculeux que nous puissions aujourd'hui vous parler... et pourtant nous connaissons à présent une joie et une lucidité sans égales; nous sommes libéré à l'infini et c'est un sentiment divin! Nous aimons la vie!
Mais, pendant que nous nous débattions parfois dans les brumes spirituelles, que faisait le monde? Mais il se débarrassait le plus possible de la religion et pour plusieurs raisons... D'abord, les cultes n'ont pas cessé de se déconsidérer et notamment les affaires de pédophilie poussent le Vatican dans la boue! Ensuite, les progrès de la science continuent à "vider le ciel", à clarifier notre histoire et la matière...; mais surtout le confort matériel s'installant, il a favorisé le développement exponentiel de la domination! Celle-ci n'a plus connu aucun frein et ne voit même pas aujourd'hui pourquoi elle devrait s'en mettre!
Mais nous, qui n'en sommes plus l'esclave, nous pouvons dire ceci: la domination atteint un niveau critique! Non seulement elle règne déjà en maître chez les plus jeunes, mais encore elle prend un caractère de plus en plus maladif! Autrement dit, l'égoïsme général devient de plus en plus impérieux, agressif et haineux! Cela ne peut être autrement, puisque dominer ne permet pas de comprendre le monde, ni donc d'apaiser nos angoisses d'homme! La plupart fuient en avant!
C'est la spiritualité qui est la barrière douanière de la domination; nullement la science, qui mène à des réactions comme celle de Greta Thunberg, dont le mouvement est encore une domination contrainte, d'où sa haine! Nous pensions que le message religieux n'avait plus de valeur et bien au contraire, c'est lui, avec notre lecture d'aujourd'hui, qui viendra à notre secours, quand la marée de la domination se refermera sur nous tous!
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On étouffe!
- Le 28/09/2019
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L'égoïsme est un luxe!
"Crush ou pas crush?", "Body shaming ou body positive?", "Ghosted?", "Love Bombing?" Ces expressions américaines sont volontiers utilisées par certains et notamment les revues féminines. Elles ont en règle générale leur équivalent en français et elles ne sont pas véritablement nécessaires... On peut traduire successivement: "Coup de foudre ou pas?", "Complexée ou pas?", "Larguée?", "Brosse à reluire?"
Evidemment, en français, ça paraît moins intéressant, moins entraînant et même trop cru (comme la variété française par rapport à l'anglo-saxonne!) et c'est d'ailleurs pour cela que l'on a recours à l'américain; non parce qu'on parle de phénomènes vraiment nouveaux, mais bien parce qu'on veut croire à une vie toujours changeante, qui évolue incessamment, qui donne l'impression qu'on est résolument moderne; une vie qui serait si pleine qu'elle nous éviterait de réfléchir, de nous voir tel qu'on est (elle s'opposerait également à celle des adultes, jugée ringarde ou corrompue!)!
Certes, la surface change; la manière de se rencontrer n'est plus la même (la technologie dicte aussi son vocabulaire!); on ne se marie plus non plus comme nos aïeux, en se tenant fièrement devant le photographe; mais le cœur, les sentiments ont toujours un fonctionnement similaire et notre nature profonde, issue du règne animale, se moque des modes! On veut surtout goûter à un rêve, se rapprocher de l'univers américain, de sa puissance, de sa richesse! On voudrait avoir le train de vie des héroïnes de séries: ces femmes d'affaires implacables et qui font jeu égal avec les hommes!
On voudrait se protéger, connaître tous les pièges et en même temps être dans le vent, extravertie, belle, en pleine réussite! C'est encore cette bonne vieille domination qui nous mène et tout cela serait assez anodin, si la même attitude ne caractérisait pas l'ensemble du pays; si lui aussi ne vivait pas dans une illusion, dans le luxe, car l'égoïsme qui principalement l'anime est en dehors de la réalité!
Mais comment peut-on dire que dominer, vivre comme un animal, est luxueux? N'est-ce pas justement naturel? Normalement les égoïsmes s'équilibrent, car ils se menacent les uns les autres et il s'établit entre eux une hiérarchie... C'est d'abord la peur des coups et la force qui font réfléchir et qui dirigent les comportements... On peut toujours en effet trouver plus dangereux que soi et l'autorité et la loi représentent des pouvoirs ultimes! Mais que se passe-t-il quand la société a un tel confort que la nécessité lui échappe, quand elle ne rencontre plus précisément la nature?
Il se produit alors une "monstruosité", comme une plante qui envahit un milieu et qui devrait à long terme, malgré les apparences, disparaître; car bien entendu nous avons besoin des autres, de la différence pour survivre; ne serait-ce que pour mesurer ce que nous sommes! Le lierre a besoin d'un arbre pour se développer... et la lutte nous apprend à résister!
Or, nous vivons dans un monde anormal, artificiel; dont le financement aberrant est l'un des symboles! Notre dette est si grande que nous ne pouvons plus la considérer! Et l'autre jour, subitement, Wall Street n'a plus de liquidités, de sorte que la Fed est obligée de voler à son secours, en lui apportant cinquante milliards de dollars! Les spécialistes essaient de se rassurer et donnent des explications, mais, comme nous l'avons dit ailleurs, nous avons créé une machine dont nous ne comprenons pas le fonctionnement... et que nous commençons à regarder avec crainte!
Imaginez un skipper à bord de son voilier... Il fait beau et la mer mousse délicieusement sous l'étrave! Le skipper descend dans le carré et sifflote en se préparant à manger... Machinalement, il tapote son baromètre et là il se fige, car l'aiguille de l'instrument est en chute libre! La pression ambiante est celle d'un pneu crevé! C'est si frappant que le skipper doute de ce qu'il voit... et il se précipite dehors, pour repérer les signes avant-coureurs de la tempête! Il n'y a rien, le ciel reste bleu, mais la température ne trompe pas! Notre skipper en effet dégouline; il est trempé par la sueur, sans faire le moindre effort! C'est un cyclone qui arrive et sans doute d'une violence inouïe!
Voilà ce qu'a dû ressentir Wall Street dernièrement, alors qu'on pensait la crise de 2008 parfaitement comprise et contrôlée! Nos cauchemars sont loin d'être finis et pourtant nous avons toujours les mêmes discours trompeurs, comme celui de la ministre de l'Ecologie, qui nous "promet" que l'essence ne va pas trop augmenter; bien que nous ne puissions rien y faire et que le prix du litre soit sur la voie des deux euros! On nous prend traditionnellement pour des idiots; on nous infantilise jusqu'à la déroute!
Mais c'est chez la jeunesse que le luxe ou l'illusion sont les plus forts, ce qui fait que la panique sera d'autant plus brutale et complète! Certes, beaucoup de jeunes aujourd'hui sont sensibles au sort de la planète et le font savoir, mais, si on peut toujours amplifier l'action écologique, celle-ci sera toujours limitée par un état d'esprit qui ne change pas au tréfonds! Une pensée nouvelle, quant à la folie de notre égoïsme, est d'abord nécessaire; l'écologie suivra naturellement!
Cependant, ce militantisme naïf qu'exprime la jeunesse lui est caractéristique et il est même rassurant! On comprend facilement qu'il vient d'un monde où on croit à la victoire de l'amour; car ce mot y est rattaché à la pureté! On veut à cet âge ne pas déchoir et être sans taches! Mais cela n'empêche pas que certains aient par ailleurs des comportements néfastes et même dangereux, car tant qu'on ne se comprend pas et il faut beaucoup de temps pour y arriver, on se montre facilement magnifique, alors qu'à l'intérieur la haine est prête à bondir!
Mais de quoi voulons-nous parler? Nous avançons sur le trottoir et devant nous se tient un adolescent, nonchalamment appuyé contre le mur. Il nous a parfaitement vu, mais ne bouge pas, alors qu'il gêne déjà le passage! Pire, il met l'un de ses pieds, orné d'une superbe chaussure, au milieu du trottoir! Le message est clair: on cherche en face le rapport de force! En nous obligeant à nous détourner, on fait valoir son importance, sa présence; on renforce sa supériorité!
Cela n'a rien d'exceptionnel chez un jeune, bien au contraire! Il s'agit de "se faire les dents", de s'entraîner à devenir adulte, comme les jeunes animaux par leurs jeux et c'est parfois à qui sifflera le plus fort dans la rue! En revanche, ce qui n'est pas normal, c'est l'insolence, l'arrogance de la manière, qui est au fond totalement inconsciente!
Car que se passerait-il si nous nous fâchions? Il nous serait facile de "démolir" cet adolescent en quelques coups! Et effectivement, au passage, nous heurtons sans remords la superbe chaussure, car il n'y a aucune raison de faire autrement! Derrière, nulle réaction..., mais comment expliquer un tel toupet sinon par l'ignorance; car il faut encore rajouter qu'il se généralise, devient de en plus en plus courant?
Comment peut-on ne pas craindre la violence, à moins de ne pas la connaître, de n'en avoir jamais éprouvé les effets? Nous avons supprimé la fessée, pour des raisons sans doute valables, mais la "féminisation" de la société n'a pas que du bon! Les femmes ont tendance à oublier, car ce n'est pas leur rôle, qu'à la base de la civilisation il y a la défense du territoire et donc, si c'est nécessaire, de la violence et des guerres!
La paix actuelle est bien fragile, même si elle dure maintenant depuis un certain temps... Comme on le voit au sujet de la haine qui existe entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, nous pouvons très vite subir les conséquences d'un conflit lointain, de sorte que notre propre situation se dégrade jusqu'aux incidents. Nous nous rappelons personnellement la crise du sucre, dans les années 80... Une rumeur avait couru comme quoi nous allions manquer de cette denrée et aussitôt nous avons vu des gens sortir du supermarché, avec des caddies remplis de sucre!
Il faut comprendre que certains ne considèrent rien en dehors de leur égoïsme, de leurs besoins; ils ont des réflexes animaux, dans le sens où eux seuls doivent survivre, s'en sortir! C'est ainsi, comme si notamment le message chrétien n'avait jamais existé! Aujourd'hui, il est fort probable que déjà il y en ait qui stockent de l'essence, qui remplissent à ras bord leur réservoir, ainsi que des jerrycans, pour avoir du carburant à bas prix, le plus longtemps possible!
On sait qu'une autre augmentation des tarifs n'est certainement pas à exclure, mais il est étonnant que des heurts n'aient pas encore eu lieu, car faire des réserves peut inquiéter les autres, leur montrer le spectre de la pénurie! Si la violence éclate, elle n'aura rien de commun avec celle du cinéma et nul doute qu'un jeune, qui y serait mêlé, se retrouverait complètement perdu! Le monde n'est pas beau en dessous et c'est cette réalité que ne distinguent plus les lycéens.
En ce qui nous concerne, nous avons beau remonter le temps et nous ne nous souvenons pas d'avoir jamais défié des adultes, même si, comme tout jeune garçon, nous avons essayé de devenir rapidement un homme! Force est de constater que le confort, l'aisance, quoiqu'on en dise, sont tels aujourd'hui que l'égoïsme perd toute prudence et s'élève volontiers jusqu'au culte de soi! L'influence toujours moindre des religions est certainement encore en cause, mais nous sommes donc des combattants de pacotille et même des voisins dangereux, capables de mettre le feu aux poudres, juste pour s'amuser (à Londres, dernièrement, un enfant en a poussé un autre, plus jeune, du toit d'un monument et apparemment sans raison!)!
Mais qu'en est-il du côté des filles? Nous allons vous surprendre, car c'est exactement la même chose! Cependant, les filles utilisent leurs propres armes..., mais que voit-on à la sortie d'un lycée, quand un grand nombre attend le bus ou le car? Des fesses! Oui, ce sont partout des fesses! Chaque jeune fille, fière de son corps, exhibe son postérieur, en le moulant à l'extrême! Et que je te cambre les reins et que je te prenne des poses lascives, comme dans les films, car toutes ici, sauf exception, sont vierges!
C'est à la fois renversant, car on se croit par moments au paradis, et inquiétant, tellement la conscience du risque semble absente! Evidemment, les filles suivent la même logique que les garçons: il s'agit de se sentir adulte, femme, avant l'heure et on expérimente sa séduction! Mais là encore, c'est sans garde-fous, comme si le viol ou d'autres agressions sexuelles n'existaient pas! C'est un monde de rêves, innocent, qui se déploie devant nous et qui pourrait se transformer en poulailler pour un loup, si le chaos s'installait, occupant la police ailleurs!
On parle encore de la PMA et c'est sûrement un sujet important pour certains couples et pour la recherche... On en débat même vivement à l'Assemblée et il est vrai que de nouveau se posent des questions profondes pour l'humanité... Pourtant, n'est-ce pas là encore une façon de "s'évader", un luxe que l'on se donne, afin de se croire libre, plus efficace qu'on ne l'est, supérieur aux maux qui rongent notre société? Discuter de la longueur du terrain de cricket, quand le paquebot coule, permet de ne pas céder à la panique, de garder contenance!
Chez les mécontents aussi, on est dans sa "bulle", malgré les apparences! Certains manifestent pour leur retraite, mais encore faut-il en avoir une et ces gens ne savent pas profiter du moment présent, comme ils seront incapables d'apprécier leurs vieux jours! Leur travail est-il si détestable qu'ils veuillent le quitter le plus vite possible? Rappelons qu'il suffit de peu de choses, pour sentir son bonheur: la paix de l'esprit et le ventre plein, c'est tout! (Au vrai, en ce qui concerne les retraites, c'est le sentiment d'être méprisé qui fait réagir!)
Cependant, un détail nous a fait sursauter: Alain Minc, l'homme qui avait qualifié la crise de 2008 de "grotesquement psychologique", s'est plaint sur les plateaux du manque de penseurs originaux, dans le domaine de l'économie... "Ceux qui sont là ne savent que prévoir hier!", s'est-il écrié et c'est ici, bien entendu, une tentative vaine pour apparaître au-dessus du lot, car Alain Minc est justement l'un de ceux qu'il dénonce; mais on voit encore combien on est attaché à ses privilèges, à son égoïsme; ce qui verrouille la société, la ferme à double tour! L'air s'y comprime comme dans une cocotte-minute et devient irrespirable!
En fait, la vérité y étouffe! Elle s'y languit, elle s'y étiole, elle s'y débat! Elle cherche à percer et elle prend parfois la forme de la violence, car la vérité au fond ne nous appartient pas; elle nous échappe; bien qu'elle nous conduise ou nous nourrisse! C'est elle qui étanche vraiment notre soif! C'est elle seule qui nous donne un réel espoir!
Mais nous ne voulons pas la voir, alors qu'elle est plus forte que nous! Nous la maltraitons, nous la méprisons ou la ridiculisons, car elle nous menace et nous fait peur! Nous nous fatiguons à vivre sans elle... et c'est peut-être une catastrophe naturelle qui nous replacera devant l'essentiel: être en vie!
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On ne grandit pas!
- Le 21/09/2019
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Se détendre, c'est grandir!
Nous parlons souvent d'hypocrisie, mais c'est une chose plus compliquée qu'il n'y paraît! L'individu ne dit pas: "Bien sûr je mens, mais c'est plus fort que moi! Je suis une crapule, mais qu'importe! Demain, je serai le maître du monde, ah! ah!" Non, la plupart du temps, il faut admettre que l'hypocrite ne prend pas véritablement conscience de son mensonge, de la malhonnêteté de ses actes, parce qu'il vit dans un monde qu'il gouverne et dont apparemment il fixe les règles; ce qui fait que le mal qu'il cause lui semble naturel, nullement répréhensible! Ce qui manque à l'hypocrite, c'est un obstacle, une référence, un regard étranger, un univers différent du sien, qui brusquement fait surgir la "lumière", comme on ouvre une porte dans une chambre obscure!
Certes, nul ne saurait incarner la "vérité", mais il n'en demeure pas moins que c'est la confrontation qui révèle l'hypocrisie et qui suscite sa haine; puisque soudain on pourrit son "fromage"! Ceci nous conduit à l'idée d'une formule qui serait: "La réalité, c'est l'autre!" Evidemment, une formule, c'est toujours un peu boiteux, mais nous n'en serions pas exclus, car nous sommes toujours l'autre d'un autre... Ceci devrait nous rassurer sur notre compréhension des choses, mais nous pouvons même étendre notre formule, en disant que plus nous respectons les autres, c'est-à-dire plus ils ont une existence pour nous, et plus notre réalité est elle-même agrandie, vaste, profonde!
Au contraire, plus notre domination est forte et plus les autres nous sont abstraits, dans leur rôle étroit de dominés, et plus la réalité est le fruit de notre égoïsme, ce qui nous rend facilement agressifs! Mais, si c'est la fermeture qui permet l'hypocrisie, on peut comprendre alors que certaines conditions la prédisposent! Notamment, l'argent autorise un monde clos, qui exclue la différence et qui rassemble des gens qui ont les mêmes manières! L'autre y est quasiment un sosie, ou un subalterne, et il ne peut servir de "détonateur", de révélateur... Il n'est pas une gêne pour l'hypocrisie!
Nous ne devrions pas être surpris, car l'argent favorise la domination et l'hypocrite vit dans ce cas comme une araignée au bon endroit: il grossit jusqu'à devenir un monstre abominable! Mais, pour éclaircir les choses, prenons par exemple l'affaire Balkany, qui défraie en ce moment la chronique. Les époux Balkany viennent d'être condamnés sévèrement par la justice, pour fraude fiscale et notamment l'homme a été conduit directement en prison après le jugement! Dans cette affaire, l'"autre", le révélateur, la référence, c'est la justice! C'est le monde réel qui pénètre (enfin! pourrait-on dire) celui des Balkany!
Quand nous employons l'expression "monde réel", c'est pour désigner une réalité ô combien plus étendue que celle des Balkany et on peut rajouter de l'univers qu'ils représentent et qui est éminemment gouverné par l'argent! Il a fallu que ce soit la loi qui vienne détruire la réussite du maire de Levallois, car elle reposait sur un mensonge, celui de la fraude! Il a fallu la loi et pourtant nous n'avons toujours pas entendu de repentance, de regret, ni de remords! Personne n'est coupable, au contraire le couple n'est qu'une victime!
Il l'est d'abord pour son avocat! Patrick a servi d'exemple! Il a été mené au bûcher, pour que les pauvres s'apaisent et rentrent chez eux! Pourtant, Patrick (nous employons le prénom à dessein, par manque d'égards!) mène depuis toujours la grande vie! Il a déjà été condamné, mais il n'en a pas tenu compte! C'est d'ailleurs sa suffisance, son dédain pour la justice qui lui a valu son mandat de dépôt! Mais pour son avocat, c'est une humiliation qui n'était pas nécessaire! Le "monde réel" décidément a bien du mal à se faire entendre! Il doit même se sentir "coupable", bien qu'il soit lui-même en l'occurrence la loi et qu'elle ne peut fonctionner que si elle est respectée! Mais l'impunité de Patrick dure depuis si longtemps!
Le couple est encore une victime pour un certain nombre d'habitants de Levallois! Là-bas, on l'adore! Patrick surtout était facilement accessible! On pouvait lui demander directement des services et il était pour ses administrés comme une sorte de parrain mafieux! Une population favorisée et protégée loue son chef et ferme les yeux sur ses crimes! C'est la faiblesse de son égoïsme et d'ailleurs Patrick était parfois grand seigneur, quand il puisait dans sa grosse liasse de billets, pour qu'on allât s'amuser!
Un tel acte n'a malheureusement que les apparences de la générosité, car l'argent n'avait pas été durement gagné et il est facile d'être bon tant que la supériorité est assurée et l'amour-propre flatté!
Mais le couple est toujours une victime, selon l'attitude de l'épouse, Isabelle. Pour préserver sa santé, la justice ne l'a pas traitée de la même manière et elle échappe donc pour l'instant à la prison. Mais Isabelle, loin d'en être reconnaissante, au contraire semble narguer ses "bienfaiteurs", en reprenant le rôle du maire de Levallois... Bien sûr, c'est l'orgueil qui réagit, mais cela laisse supposer que c'est le "droit", le bon sens, les choses en place qui triomphent, malgré toutes les adversités!
D'ailleurs Isabelle déclare seulement qu'elle est inquiète pour Patrick et en effet cela doit être terrible! Le monde "réel", extérieur, que l'on a toujours maintenu à distance, par le pouvoir, la domination, grâce à l'argent, ce monde-là devient le seul maître en prison et le changement est si radical qu'il peut détruire (voir l'affaire Epstein)! Toutefois, après les propos de l'épouse, c'est le prisonnier "exposé aux courants d'air", fragile et maltraité qui reste à l'esprit!
Isabelle continue son théâtre et pourtant elle devra elle aussi, tôt ou tard, rejoindre sa cellule... Ceci étant, la loi est bien faite: les Balkany ont bien sûr fait appel et si le nouveau jugement n'est pas favorable, il restera encore le pourvoi en cassation!
Le couple est enfin une victime, par la réaction de Sarkosy, qui se dit triste pour son ami d'enfance... Là de nouveau aucune trace de culpabilité... Patrick est comme la chèvre de monsieur Seguin: son seul tort a été de vouloir profiter de l'existence, de goûter à la liberté, avant que le loup de la justice ne le dévore!
Un surprenant livre, OPA sur la justice, de Dominique Barella, lui-même juge, aux Editions Hachettes 2007, décrypte très bien les relations de Sarkosy ou de Nicolas avec le pouvoir judiciaire; non seulement quand il était ministre de l'Intérieur, mais aussi président de notre cher pays, ce qui est plus grave, si c'est possible!
La technique de Nicolas a toujours été simple: accuser la justice, crier toute son incapacité ou toute son irresponsabilité, pour mieux la reprendre en main! La révolte des banlieues, durant laquelle la justice sera soupçonnée de laxisme, ou l'affaire d'Outreau serviront notamment en ce sens et seront le prétexte à de nouvelles mesures destinées à encadrer davantage le pouvoir judiciaire! Il faut comprendre que le tyran abhorre particulièrement tout ce qui échappe à son contrôle et comment ne pourrait-il pas être saisi de vertige devant l'indépendance de la loi, alors que celle-ci est si importante!
Supprimer le juge d'instruction a été l'un des désirs de Nicolas, qui admire tant la vie américaine qu'il l'aurait voulue en France! Mais la justice du pays le plus puissant du monde est loin d'être idéale et même elle semble beaucoup moins équitable que la nôtre! D'après le témoignage de Peyrelevade, l'ancien président du Lyonnais, dans son livre Seul face à la justice américaine, aux Editions Plon 2006, on voit combien le souci de l'efficacité conduit les procureurs d'outre-Atlantique à imiter les voyous, par leurs menaces et leurs pressions! Si l'affaire peut être conclue par un "deal", peu importe au fond la vérité, puisque tout le monde est satisfait!
La lenteur de la justice française est souvent due à sa rigueur et l'argent n'y fait pas les verdicts! Le livre de Peyrelevade concerne l'affaire Executive life, qui est bête à pleurer et qui montre encore toute la paresse et la morgue de notre "système"! Ceci étant, notre façon de fonctionner est l'héritage de notre histoire et au fond du lac restent visibles les contours d'une monarchie à la tête du pays, et c'est pourquoi nous avons bien toujours, aujourd'hui, un pouvoir central qui gouverne sa population! Nous ne devrions donc pas avoir honte de ce qu'on appelle l'Etat providence (que l'on pense à la responsabilité des seigneurs féodaux!), car, même si on peut l'améliorer, il n'est qu'une émanation de notre passé, que nous ne pouvons choisir! Mais nous reviendrons dans une prochaine chronique sur notre "américanisation" et par conséquent sur notre appauvrissement!
Notez encore que Macron, pour lutter contre les gilets jaunes, a employé la même méthode que les représentants du tiers état aux Etats généraux! Pour se donner du poids et agir au mieux, ils avaient demandé à chaque commune et à chaque ville d'établir un cahier de doléances, qui devait refléter les principales demandes du peuple... Macron a ainsi "dégonflé" les troubles, en renforçant sa légitimité! Notre histoire continue forcément en filigrane!
Cependant, la réaction de Sarkosy, à la condamnation de Patrick, est singulièrement discrète et il est vrai qu'il attend lui-même son propre jugement, dans les affaires Bygmalion et Azibert! Nous n'entendons plus l'ancien président fustiger les juges, à cause de leur laxisme, et c'est une bonne chose!
Mais, à l'opposé de cette compassion à l'égard d'un couple délinquant, nous avons encore des réactions haineuses et qui se réjouissent du malheur des autres! Ce n'est évidemment pas mieux, car ce n'est rien de plus qu'une domination frustrée, empêchée et qui enrage de ne pas être à la place des puissants et des satisfaits!
Plus le temps passe et plus nous en venons à considérer la domination comme une maladie... Il est normal que le bébé soit tyrannique, car il ne voit que lui! Il est encore compréhensible que l'adolescent soit plein de lui-même, puisque son corps est l'objet de beaucoup de changements et qu'il en est inquiet! Par contre qu'un adulte s'obstine à ne voir le monde qu'à travers sa réussite ou sa domination, c'est se maintenir dans un état infantile, alors qu'on est devenu un acteur de la société! La meilleur preuve de ce que nous avançons, c'est la haine que suscite l'opposition à la domination! L'individu qui veut dominer et qui n'y arrive pas, parce qu'en face l'autre est plus fort et reste libre, cet individu-là immanquablement est envahi par le mépris et la colère! C'est l'enfant qui boude ou qui fait une crise!
Il faudrait sans doute considérer la domination telle une sorte de névrose; une impuissance à grandir, une peur de se mettre debout et d'affronter le monde; ce qui entraînerait bien entendu que l'autre devienne une entière réalité; chose impossible tant qu'on cherche à le dominer!
Mais, comme nous l'avons dit, des conditions favorisent la domination... Il suffit d'être issu d'une classe aisée et d'y rester... L'argent, le confort, la sécurité et bien sûr le pouvoir permettent à l'individu de prolonger son enfance, même s'il a les plus hautes responsabilités! C'est l'adversité, l'absence de choix, la nécessité qui nous forcent à contrôler notre domination et surtout à en prendre conscience! Il s'agit de se "courber pour ne pas casser"!
Ainsi les pauvres ont plus de "chances" d'atteindre la sagesse..., quand ils ne sont pas détruits! Car, évidemment, si la domination est "malmenée", la dépression n'est jamais loin et elle peut faire des ravages! Notre santé dépend de notre domination et c'est pourquoi il faut donner à celle-ci un sens supérieur; elle doit pouvoir se satisfaire sans victimes, dans le respect de l'autre; elle ne doit surtout pas en avoir peur! Ici, la spiritualité s'impose; il ne peut en être autrement; ce qui ne veut pas dire non plus que le dogme puisse servir... Les religions se sont rendues assez haïssables comme ça!
Non, il faut comprendre le monde et ses lois; c'est le but de ces chroniques... Mais notre société fabrique en ce moment ses monstres; car elle n'a jamais été en effet plus riche et plus en sécurité! Elle est comme un terreau tiède, dans une serre, à l'abri des intempéries et qui donne naissance à des fleurs dont les exhalaisons sont mortelles! Une génération d'égoïstes terribles arrive!
Chose incroyable, le même phénomène peut être observé chez les immigrés! En effet, la traversée périlleuse et souvent dramatique de la Méditerranée n'est pas le lot commun! Bien des immigrés n'ont jamais souffert et ils se conduisent dans nos rues tels des rois! Ils nous prennent sans doute pour des idiots et il est vrai qu'ils nous ont déjà trompés pour être parmi nous!
Voilà encore de quoi nourrir les violences de demain! Car si la situation se dégrade, elle commandera la solidarité et comment des égoïstes pourraient-ils y céder, à moins d'y être poussés par la dernière extrémité! Bien avant, ils auront laissé éclater leur haine, montré toute leur folie et leur laideur! Ils auront essayé de s'imposer et de se satisfaire par tous les moyens! Quand chacun tire la couverture à lui, elle se déchire!
Bref, vu le nombre de malades qui nous entourent, nous sommes sans doute mûrs pour l'explosion!
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On ne croit pas!
- Le 21/09/2019
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La lecture du livre de Paul Jorion, La crise, Editions Fayard, 2008, va nous permettre de parler de l'athéisme... L'auteur est un belge de soixante-dix ans, qui est à la fois bizarrement un anthropologue, un expert en intelligence artificielle et un spécialiste de la formation des prix! On pourrait rajouter qu'il est encore essayiste, mais ça ne ferait que compliquer les choses! Bref, on ne sait trop quelle main serrer...
Toujours est-il que Jorion a acquis une certaine réputation, puisqu'il a été le seul apparemment à prévoir la crise des Subprimes... Mais ce n'est pas tout à fait exact, car il est au fond impossible de prédire l'avenir! Nous-même avions annoncé les violences (jaunes) de 2018, mais nous pensions qu'elles viendraient des Français d'origine étrangère... Or, ils ont été coiffés sur le poteau par les "Blancs", qui sont toujours plus prompts visiblement à réclamer leur part! "Les Visages pâles ont la langue fourchue!", c'est un lieu commun!
Mais, pareillement, si Jorion a bien vu une crise monétaire arriver, il ne considérait les Subprimes, comme il le dit lui-même, que comme un facteur parmi d'autres; ce qui ne discrédite pas sa perspicacité! Toujours est-il que le livre est très intéressant du moment qu'il parle d'économie, au point que nous avons d'abord cru à l'analyse d'un Américain, tant on pénètre profondément les événements qui ont mené à la crise! Mais le ciel se gâte définitivement, quand Jorion nous fait part de sa philosophie et de sa vision de l'avenir; là encore d'un façon si frappante que nous ne pouvons que répéter notre petite phrase: "Quand un scientifique pense, ce n'est jamais très bon!"
Cependant, l'athéisme, puisque c'est l'attitude de Jorion, a toujours été considéré comme plus sérieux que la foi, et il y a une raison très simple à cela! En effet, il semble beaucoup plus facile d'obéir à une règle, à un dogme, plutôt que "d'affronter le vent du dehors", c'est-à-dire de devoir se faire sa propre opinion, d'être tôt ou tard la proie du doute, face aux connaissances du monde ou à l'agressivité de ceux qui sont différents!
Un livre actuel montre bien le phénomène, c'est Inch'Allah, écrit sous la direction des journalistes Davet et Lhomme, aux Editions Fayard 2018. On y découvre qu'un département, la Seine-Saint-Denis, "s'islamise", parce que bon nombre de musulmans, se sentant rejetés par la société, veulent trouver non seulement une identité, mais surtout un refuge et ils tombent dans les bras de l'intégrisme, représenté par les salafistes!
A priori, ce serait comme se retrouver au café, mais le dogme ou la règle provoquent très vite l'exclusion et l'hostilité! C'est là toute sa faiblesse et même sa duperie, car la vérité, elle, ne doit pas avoir peur de la différence, de la connaissance: si elle est bien ce qu'elle prétend, elle n'a rien à craindre de l'opposition, qui elle s'usera dans son mensonge! Ce n'est pas un scientifique qui va me contredire! Comme un serpent qui mue, l'humanité se débarrasse avec le temps de tout ce qui n'est pas vrai!
Mais, dans le livre Inch'Allah, on voit malheureusement très vite la fausseté de l'islamisme, car par exemple des femmes voilées insultent celle qui se met à fumer, alors que c'est Ramadan (le mois de la charité!)! C'est la dictature de la règle, alors qu'on s'en sert d'abord comme d'un refuge! La moindre des choses serait de le reconnaître, afin de rester humble et de perdre toute agressivité; ce serait la route du courage! Toutefois, pour ce qui nous concerne, nous soupçonnons certaines femmes d'exprimer par leur voile le sentiment de leur supériorité! Ne disent-elles pas en substance aux autres: "Vous n'êtes pas du monde vrai! Vous êtes impurs et dans le brouillard! Un jour, vous disparaîtrez!"
Cependant, ce n'est pas seulement la religion qui peut devenir une ligne Maginot, c'est toute règle et toute loi! Il en va ainsi de la laïcité! La loi qui l'impose est bonne, mais elle aussi constitue une bannière ou un préau pour une armée! L'agressivité dont font preuve certains, dès qu'ils sentent que la loi est menacée, montre combien ils sont fragiles et atteints par la peur! D'une manière générale, toute colère, toute haine révèlent un déséquilibre, une position ambiguë, un égoïsme inavoué et incontrôlé; car, encore une fois, la vérité a tout son temps: comme elle touche à l'infini, il ne manquerait plus qu'elle s'effraie d'avoir perdu ses clefs!
Mais, pour en revenir au livre de Jorion, nous sommes d'accord avec son fil rouge, qui dit que, si les crises arrivent et en particulier celle de 2008, c'est parce que les financiers et les spéculateurs sont immatures et fraudeurs! Avec sa connaissance de l'économie, Jorion démontre magistralement que la plupart des théories sont dans l'erreur, telle la célèbre "main invisible" d'Adam Smith, qui voudrait que le marché se régule par lui-même!
En fait, Jorion nous explique que c'est la présence même des spéculateurs qui déséquilibre la planète financière et qui provoque non seulement des crises, mais aussi des flambées de prix, conduisant à des famines! La voracité des plus riches détruit la vie des plus pauvres et le livre aurait pu s'arrêter là, démonstration à l'appui, ce qui l'aurait rendu diablement efficace! Mais Jorion tient à nous présenter des solutions et cela passe par une définition de la conscience ou de la morale, dans le dernier quart de l'ouvrage, comme si après le poulet, on apportait du gibier!
Il faut bien du courage au lecteur, d'autant que jusque-là le texte est fort émaillé de termes techniques, ce qui demande une réelle attention! Mais allons-y, puisque c'était intéressant! Nous trouvons par exemple page 316, mais il faut dire que nous pataugeons déjà en plein marais et qu'il est facile d'y trouver n'importe quoi, ceci: "Les débuts de notre prise de conscience de la place qui est la nôtre au sein de ce monde furent caractérisés par notre déni de cette hostilité de la nature envers nous."
Non, nous ne pensons pas que les premiers hommes eussent eu le luxe de pouvoir dénier l'hostilité de la nature ("Y a un mammouth dehors, qui bouche l'entrée!" "Hein?") et si la spiritualité est apparue très tôt, c'est qu'elle est bien dès le départ l'apanage de la conscience, notamment parce que la mort a posé d'emblée la question du sens de la vie! Il est difficile d'imaginer l'"éveil" de la conscience, mais Jorion montre qu'il appartient à cette lignée d'humanistes, qui ne voient que la peur à l'origine de la religion et qui, retroussant leurs manches, écartent le candide croyant, afin de bâtir enfin le monde de demain, avec une vraie truelle et non plus avec des rêves! La foi devient muette devant tant de pragmatisme!
Cependant, c'est oublier les peintures pariétales, pour ne citer qu'elles, qui sont déjà de magnifiques œuvres d'art et qui témoignent que l'on peut croire d'abord par admiration, devant la beauté infinie de la nature; même si cette dernière reste un champ de batailles! Mais Jorion est un technicien, ce qui ne l'excuse pas, car un scientifique qui n'est pas sensible à la beauté est comme un artiste indifférent à la raison: tous deux sont de grands imbéciles!
Toujours est-il que juste un peu plus loin, Jorion rate le bus, ce qui fait qu'il va rejoindre le centre, de la banlieue, à pied! Autrement dit, il va "ramer" et perdre son temps à démonter des siphons ou à dénouer des ballons de baudruche! Nous lisons page 318: "Il ne s'agit pas pour lui (l'homme) d'infléchir des lois naturelles, mais de subvertir les conditions dans lesquelles elles opèrent lorsqu'elles sont laissées à elles-mêmes, en l'absence de sa propre interférence." Ouf! Cette phrase déjà nous laisse comme le chat à Gaston Lagaffe, quand il a couru après sa balle en caoutchouc!
Mais le problème, c'est bien d'infléchir en nous des lois naturelles, c'est ça le bus! C'est la domination, issue du règne animale, qui pousse les financiers à frauder et qui est donc à comprendre et à contrôler! Et bien entendu elle est en chacun de nous, ce que ne voit pas Jorion; dont l'idée essentielle est que le "mal" de la finance existe, parce qu'il n'a pas encore été rejoint et "domestiqué" par la civilisation, comme si la démocratie n'avaient pas baigné dès l'enfance les financiers eux-mêmes et qu'elle nous avait tous rendus gentils!
Au fond, le manque de Jorion se retrouve chez la plupart des scientifiques, qui ont une vision naïve de l'homme! Un bon exemple est celui de Freud, qui considérait notre bonheur comme relevant uniquement de notre histoire individuelle, alors que plus nous sommes libres et joyeux et plus nous devenons l'objet de la haine des autres, puisque a priori nous échappons à leur domination!
Pour connaître le cœur de l'homme, il n'y a rien de mieux que les artistes et en particulier les poètes: ils distinguent à travers les murs, ce sont des rayons X! Donc, nous avons envie de dire aux scientifiques: "Ecartez-vous, messieurs, ceci est une affaire de spécialistes! Mais si vous voulez une collaboration, voici ma carte! On reste en contact, bien entendu!
_ Pauvre con! va!
_ Messieurs, messieurs, où est votre flegme? la victoire de la raison sur la passion?
_ J'aurai ta peau, sale fumier! T'as compris! T'es mort!
_ Allez viens, Tommy, laisse cette ordure, elle n'en vaut pas la peine!"
Bonne ambiance! Mais, pour terminer, voici un feu d'artifice au frais de Jorion! Page 322:"Le dépassement de la nature par l'homme n'a pas encore eu lieu dans la sphère économique". Autrement dit, les financiers ne disposent pas de journaux! Ils n'ont pas été informés que certains, il y a bien longtemps, par leur sacrifice, ont montré toute la folie de la haine et du pouvoir! Quelques va-nu-pieds sans doute...; comme si la religion n'avait pas invité, la première, au courage contre la férocité de la nature! On reste pantois devant les œillères de l'expert en intelligence artificielle!
Même page: "L'homme est aujourd'hui démiurgique, créature créatrice, mais au sein même de la nature, non dans son extériorité, comme le serait au contraire un agent surnaturel." De là à dire que c'est plein de gros mots... et on pourrait continuer comme ça à chaque ligne!
Encore une autre pour la route, au hasard... Page 326: "Un nouveau modèle, non inscrit dans la nature avant l'homme, devra cependant être découvert, car même si l'on était disposé à tolérer la manière dont le modèle prévalant régit les individus, générant, d'une part, la richesse excessive, et, de l'autre, plus tragiquement, la misère et la mort, le sort qu'il impose à la planète entière est en tout cas intolérable, etc."
D'une manière générale, plus c'est compliqué et plus c'est suspect! Les efforts que l'on demande au lecteur, pour l'attirer dans un domaine spécifique, sont tels qu'il finit par dire: "Oui, oui, vous avez raison!", pressé qu'il est de rentrer chez lui! La vie n'est pas un Meccano!
La conclusion du livre est la suivante: "Lorsque l'homme aura réussi dans cette tâche (celle d'avoir extirpé de son sein la sauvagerie!), il sera devenu le moyen que la nature se sera donné de créer le Dieu qui jusqu'ici lui a tant fait défaut." Et toc! Prends ça dans les parties, amigo! Eh ouais, ça fait mal; mais t'es un dur maintenant! Un euro pour l'aveugle Jorion, avant que la colère ne nous monte au nez!
C'est dommage, car Jorion est du "bon côté"! Il dit bien que les financiers sont des margoulins et que le marché a remplacé la guerre; car il y est possible de donner libre cours à ses pulsions et de "tuer" un adversaire, de le détruire, en toute légalité, en toute impunité! Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs, n'est-il pas surnommé Blank the knife?
Mais il n'y a pas de rupture entre le "mal" des financiers et le nôtre! Nous agissons comme eux au quotidien, même si c'est sans doute à un degré moindre, parce que nous sommes plus pusillanimes peut-être! Mais, en tout cas, c'est à chacun de changer; ce n'est pas à la marée de l'intelligence d'atteindre enfin Wall Street!
Ceci étant, ne nous faisons aucune illusion! Nous n'entendrons jamais un financier dire: "Ah! mais c'était la domination qui nous menait... et nous allions vers une impasse! Pfff! Nous l'avons échappé belle!" Et tout le monde de rire de la méprise! "Ben tiens! reprendra notre financier, pour vous montrer notre bonne volonté, nous appellerons désormais le FMI le FDD: la fin de la domination! Hein? Qu'est-ce que vous en dites? Ce s'rait pas beau?"
Certes, nous aurions la larme à l'œil, mais cela n'arrivera jamais! Il faudra certainement à la finance ce qui a été nécessaire pour chaque activité humaine: une réglementation stricte, un code de la route, avec des sanctions de plus en plus en fortes! Le marché y perdra l'essentiel de son intérêt et il y aura, comme aujourd'hui, beaucoup d'hostilités; mais encore quelques coups de boutoir pareils à celui de 2008 et nous nous retrouverons comme dans les ruines de l'Europe d'après-guerre, à chercher parmi les gravats un peu de nourriture; de quoi museler toutes les réticences! (L'homme, apparemment, n'apprend pas autrement!)
Cependant, vive la Belgique, patrie de George Lemaître, mort évêque et inventeur du Big-Bang; ce qui fait de lui le vrai découvreur de l'expansion de l'Univers!
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On rigole!
- Le 14/09/2019
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Comme nous le disons sur la page d'accueil, très tôt nous avons été confronté à un monde que nous ne comprenions pas! Notre enfance fut une nuit pleine de douleurs et nous nous rappelons que certaines de nos remarques avaient le don de scandaliser! Ce n'était pas voulu, c'était le cœur qui parlait, mais il déclenchait une telle hostilité qu'il eut honte de lui-même et qu'il se recroquevilla! Il se trouvait pernicieux, condamnable et nous nous souvenons d'avoir entendu maintes fois: "Tu verras quand tu seras plus grand! Le monde est bien différent de ce que tu imagines! Si tu continues comme ça, tu ne feras pas long feu!"
Nous avons donc imaginé une sphère des adultes très compétente et d'une sagesse bien au-delà de nos capacités! Nous avons même développé un complexe, qui nous a tenu à distance du fonctionnement de la société; tel un homme refuse obstinément de prendre le volant, dans la crainte d'accidenter ses passagers! Les responsabilités étaient pour les gens sérieux, nullement pour nous, qui nous sentions l'âme d'un paria, d'un Intouchable, sans même savoir vraiment pourquoi!
Nous étions inadapté, un gaffeur, un maladroit et pourtant nous avions foi en nous; tellement la nature est la plus forte, car chacun bien entendu s'aime et cela vient encore de l'individualisation des espèces et de leur domination! Malgré les tempêtes, les coups, les humiliations de toutes sortes, une braise couvait, un diamant brillait sous la cendre et attendait son heure, et ceci est sans doute valable pour chaque être, ce qui laisse toujours espérer une renaissance!
Mais il fut donc normal que nous tournâmes d'abord, dans nos lectures, vers ceux qui ont raconté leur expérience, le fruit de leur pensée, avec art ou d'une façon romancée, car c'est encore le cœur qui parle! La philosophie et encore moins la psychologie n'ont jamais intéressé notre souffrance! Il nous fallait un langage simple, intime pour nous consoler et trouver notre chemin... Nous n'avions que faire de la science et de son universalité! Mais sans doute avons-nous chacun un état d'âme particulier, qui nous incline tel le vent fait gîter un bateau!
Pendant des années, nous avons fréquenté les bibliothèques et dévoré la littérature mondiale, ainsi qu' une moissonneuse batteuse! Nous avons englouti la française, de Villon à Saint-Ex, guère plus loin, de même qu'on déguste une limonade sous le soleil! Nous avons joui de la russe, comme la chaleur d'un rôti enchante le ventre! L'allemande nous a gravé à jamais! Le génie de l'anglaise donne parfois le vertige! Et si l'italienne, l'espagnole et la portugaise apparaissent moins riches, elles possèdent toutefois des fleurons exceptionnels! Mais ce n'est qu'un jugement rapide...
Quelques noms, loin d'être les plus gais, nous ont accompagné spécialement et dès le plus jeune âge: Dostoïevski ou Kafka entre autres! Leur flamboiement noir, que nous ne comprenions pas vraiment, nous réchauffait pourtant; nous trouvions dans ces univers sombres un écho du nôtre et bientôt des poètes sont devenus des amis, Baudelaire ou Nerval par exemple, tous deux de joyeux compagnons!
Pour nous, il s'agissait de trouver un sens à la vie, à nos sentiments, d'autant que nous avions l'impression d'être une espèce de tare, car autour le monde cavalait et semblait exactement savoir ce qu'il faisait; ce qui était justement le contraire de notre cas! Nous perdions notre temps, c'était sûr; mais de toute façon nous étions impropre aux manettes de la société! Une valise lourde, qu'il fallait traîner partout, voilà ce qui nous représentait! Cependant, il fut un jour où le pot de la littérature fut vide! Nous avions bien raclé le fond avec les auteurs grecs et latins; il n'était pas question de laisser de tels bons morceaux, mais ce qu'on écrit aujourd'hui nous a toujours paru suspect et notre époque est bien celle du steak haché au cheval!
Nous avons eu quarante ans, l'âge de la maturité, dit-on, quand nous nous sommes occupé de l'histoire! Nous étions en effet un peu plus présentable; notre faciès avait l'air moins débile, plus éveillé! Nous avions donc droit de faire un pas supplémentaire vers les choses sérieuses et la guerre, avec tous ses morts, ses pleurs et ses cris, en est une; on ne peut guère dire le contraire, même si ses causes, elles, sont plus farfelues! Mais n'anticipons pas!
Bien sûr, quand on s'intéresse à l'histoire, on n'en finit pas de démêler l'écheveau du passé et d'autres sciences ont leur mot à dire, notamment la physique. Il est bon de comprendre que notre Univers a quatorze milliards d'années et que nous sommes tous issus de créatures de cauchemars, même les filles! Ainsi, la vie et l'humanité n'apparaissent plus fixes, comme pourrait le laisser entendre notre quotidien, mais, au contraire, plus nous découvrons notre histoire et plus nous prenons conscience que nous sommes le fruit d'une construction, d'une recherche; la somme de toutes les expériences des hommes qui nous ont précédés!
Cela éclaire évidemment encore une fois notre psychologie, comment nous fonctionnons, mais surtout cela relativise tous les pouvoirs, toutes les autorités, tous les dogmes, toutes les déclarations péremptoires, tous les systèmes! L'histoire nous rend toute notre grandeur, car nous sommes des pionniers dans l'espace! Et nous cherchons toujours des solutions, car nous ne cessons d'évoluer, de nous adapter!
Nous comprenons alors peu à peu notre soif et que nous voulons essentiellement notre liberté, pour nous développer. C'est cette "poussée" qui est à l'origine de nos institutions et de nos gouvernements... Plus on s'informe et plus on prend de la hauteur et plus le destin des peuples apparaît aussi souple qu'un ruban! La sévérité des façades n'impose plus à l'échelle des étoiles! Au fond, "désacraliser" le monde des adultes, voilà peut-être l'apport le plus nourrissant de l'histoire!
Cependant, il ne s'agissait pas pour nous de "renverser", de transgresser, mais bien de nous civiliser et quand notre pays nous fut familier, nous nous préparâmes nous aussi à nous asseoir à la table de la société, à participer à sa conversation, à parler avec les notables, les responsables, d'argent et de politique, des sujets les plus rebutants, et bref à nous montrer sociable, pondéré, humain!
Dans le même temps, nous nous sommes naturellement rapproché de l'actualité, du "feu" des événements... Nous avons partagé les angoisses générales; nous avons eu le courage de regarder le montant de la dette; nous nous sommes intéressé aux élections et nous avons essayé de comprendre l'économie, avec l'humilité du pèlerin! Nous étions donc devenu un adulte, à cinquante ans! Mais mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas?
Dire qu'à ce moment-là les bras nous en sont tombés, c'est un euphémisme! S'il y a bien des gens qui sont irresponsables et qui ne savent pas ce qu'ils font, ce sont bien les adultes! La stupéfaction est allée croissante, et elle n'a pas fini de nous accompagner! C'est un désastre, n'en déplaise à ceux qui ont le pouvoir! C'est même pire que ça et on voit mal comment nettoyer ces écuries d'Augias, tant le mal est profond! Mais aux enfants il faut tout expliquer! Aux puissants et aux riches, il faut des exemples, des faits; même si cela ne va pas servir à grand-chose et si l'envie de leur "botter le train" reste omniprésente!
En l'occurrence, prenons Wall Street, fleuron du monde sérieux, et revenons sur la crise de 2008, que personnellement nous n'avons toujours pas digérée! Le gouvernement américain a "nationalisé" à tour de bras! Même si nos amis d'outre-Atlantique trouve que c'est un gros mot! La nurse Fed s'est empressée auprès des bébés vagissant de Wall Street! On a déroulé des lances socialistes et on a donc sauvé ces "messieurs", qui roulaient des mécaniques et qui crachaient leur chique sous leur chapeau de cowboy!
Evidemment, on a été dur et implacable avec les ménages, qui ne pouvaient pas rembourser leur crédit, car il faut leur apprendre à vivre! Toujours la même rengaine! Les leçons, c'est pour les autres, et quand Gordon Brown nationalise la Northern Rock, dont les clients paniquent, Wall Street accueille la nouvelle avec réprobation, car le courage encore, c'est pour les autres!
Mais ceci n'est qu'un hors d'œuvre... On parie sur tout! On joue en bourse la bonne santé d'un tel, le cancer d'un autre! On mise sur le vent, on fait courir des rumeurs! On se croit mature, car sur la table les billets verts défilent, parce que l'ambiance est lourde, que les nerfs sont sollicités! On voit les chiffres comme des étoiles; les diagrammes comme des altimètres; on est au sommet de la gravité! On brasse des milliards, on a le vertige, mais pas autant que les milliers d'individus qui meurent de faim, qui sont malades, qui pleurent, qui veulent boire, qui n'espèrent plus, qui fouillent les décharges!
On a le prétexte, la raison, l'excuse! On a le document! C'est le plus vieux des traders qui le ressort... Il est un peu poussièreux, mais voilà ce qu'il dit: " Plus il y aura de richesses et plus le plus grand nombre en profitera!" et c'est signé qui? Mickey! Ah oui, nous comprenons! On provoque même des famines, en voulant s'enrichir! Pauvre Amérique! pays du joujou et de l'inculture! et nous nous excusons auprès des quelques Poe, London, Melville et autres Kerouac! Où est l'esprit des morts de Normandie? Ah! Mais peut-être spécule-t-on déjà sur lui!
Passons à la politique, au pouvoir, l'autre pilier du monde adulte, après l'argent! On a le choix, mais allons au record, au champion, à Nicolas Sarkosy, le président le plus dépensier de la Cinquième République! Ici, les chiffres donnent le tournis! Quand ils gagnent en 2007, Nicolas et "Carlita" sont euphoriques et ils s'achètent des cadeaux! Des bijoux d'une valeur de 38 000€ pour elle et une montre de 46 000€ pour lui!
Evidemment, pour les plus de deux millions de personnes qui, en France, vivent dans des huttes insalubres et qui se chauffent encore à la tourbe, entendre ces montants ne peut que signifier que les dieux existent et qu'ils habitent un palais lointain, nommé Elysée!
Mais Nicolas est un visionnaire et sitôt installé, il augmente son salaire de président de 200%! On passe de 6 400 à 13 800€ par mois, nourri et blanchi! "Enculé!" lui criera un pêcheur du Guilvinec, qui avait les pieds sur Terre!
Cependant, Nicolas n'en a cure, car c'est son monde qui doit s'imposer! C'est bien simple, si on s'oppose à lui, c'est qu'on ne l'aime pas, qu'on est son ennemi, nullement parce qu'on est soi-même doué de raison! Et que la fête commence! Ici, c'est vide, ringard, trop fonctionnel; il n'y a même pas d'écrans plasma: qu'on en achète! Il faut de la joie, de la modernité, du rire, de la réussite! Que l'Elysée devienne une ruche! Que les véhicules soient massifs, comme aux States! Les avions présidentiels? Mais ils doivent figer les spectateurs, par leur puissance et leur beauté! Et le ticket de caisse devient comme une vague de "Jaws"!
Venez les gagnants de la chanson, du sport, de la télévision et des affaires! Envolons-nous les amis, pour encourager l'Equipe de France en Allemagne ou en Angleterre! Puis, nous nous féliciterons d'être ensemble, dans une "boîte", avec des bouteilles à 2 ou 3 000€! Qui paiera? Mais les perdants, les contribuables éteints!" "Ben quoi! s'écrie Nicolas, Chirac et Mitterrand faisaient pareil! Seulement moi, j'assume! J'me cache pas!"
En effet, car la dette, l'immonde dette française n'est pas une fatalité; elle n'est pas née pour faire fonctionner le pays! Elle vient d'abord du train de vie de nos dirigeants, de leur égoïsme et de leur vanité! Mitterrand se voit en pharaon moderne et il est à l'origine de monuments dédiés à la laideur, telles l'Arche de la Défense ou la Bibliothèque nationale! Le circuit de Magny-Court, abandonné par la F1, c'est encore lui!
Quant à Chirac, il pantouflait dans son palais, avant d'aller en vacances, au frais de l'Etat, sur une plage des Bahamas ou des Seychelles! Il y avait aussi ces valises pleines de billets, en provenance notamment du Gabon, qu'on ne savait plus où ranger! On en vient sans peine à penser que le vice, pour continuer à se satisfaire, a acheté la paix sociale et on comprend comment un déficit peut se creuser indéfiniment!
Mais, pour reprendre notre petite histoire, pourquoi nous sommes nous heurté si tôt au monde des adulte, sinon parce que nous le voyions tel qu'il était? Nous sentions confusément que quelque chose cloche... Que les grandes personnes prennent du plaisir, cela nous semblait une évidence! Mais pourquoi alors l'interdisent-elles à d'autres? Pourquoi Nicolas, qui s'est servi à pleines mains, fustige-t-il le pauvre en le traitant de parasite? De même, comment Wall Street peut se moquer de l'économie sociale française, alors que la bourse américaine vit en réalité en couches-culottes?
C'est évidemment l'hypocrisie qui permet ce tour de passe-passe! Mais, pendant des années, dans l'ombre nous n'avons pas perdu notre temps... Après bien des souffrances, nous avons découvert ceci: le véritable travail, c'est de devenir un être humain; ce n'est nullement favoriser sa domination, son pouvoir ou sa puissance! C'est lutter contre l'animal qui est en nous! C'est grandir, c'est d'atteindre la patience et la compréhension! Ainsi, nous pouvons dire vraiment que nous avons travaillé toute notre vie, même si nous n'avons pas de retraite! Et aujourd'hui, les gens de notre génération nous montrent qu'ils n'ont rien appris!
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On s'enchaîne!
- Le 07/09/2019
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Voilà la rentrée et c'est reparti pour une année! Mais pourquoi les sociétés vivent-elles comme une classe d'école? Ne sommes-nous pas perdus dans l'espace et n'allons-nous pas tous mourir? Pourquoi notre fonctionnement ne nous paraît-il pas absurde? Nous agissons comme s'il était la règle et même comme s'il nous amenait quelque part!
Ne devrions-nous pas plutôt considérer bravement notre situation et nous demander ce qui pourrait donner un sens à notre vie, ou à notre mort, ou à notre place dans l'Univers? Les hommes, dès le départ, ont inventé la spiritualité, car ils en comprenaient le besoin... Aujourd'hui, le système, débarrassé de toute foi, tourne à vide! Cela n'est pas une évidence pour le plus grand nombre, car nous nous aveuglons...
Macron veut nous dynamiser... Sarkosy voulait récompenser les entrepreneurs, ceux qui prennent des risques... C'est le même souci de pousser à l'action, mais si on ne désire pas supplanter les autres, ni s'enrichir, parce qu'on trouve cela dérisoire, on est totalement inadapté! Il est impossible dans ce cas de gravir les échelons, de réussir et de gagner de l'argent! On reste en marge et c'est inquiétant, car la subsistance demeure un problème...; mais au moins on ne perd pas de vue qu'on va mourir, on ne quitte pas le monde réel pour un tourbillon!
Car il faut bien un tourbillon, pour ne pas voir notre folie! En tout cas, nous nous enchaînons; nous nous enfermons dans un cadre scolaire; nous acceptons de reprendre chaque années nos devoirs et nos crayons... Nous repayons nos factures, nous nous bousculons de nouveau pour ceci et cela, nous avons nos fêtes, nous attendons les vacances, etc. Mais à quel moment nous voyons-nous entièrement, avec notre seule destinée? Apparemment, nous ne donnons jamais à notre individualité toute son étendue, toute sa grandeur, toute son importance!
Nous nous galvaudons, nous vivons serrés contre un mur; nous n'avons au fond aucune dignité! Nous restons des gamins, avec nos jouets, nos voitures, nos bijoux, nos maisons, notre argent! Nous paradons et c'est bien cela qui nous tient chaud et qui nous masque la mort! Nous faisons de la haute voltige, comme si nous luttions chaque jour contre la pesanteur, car la mort, elle, est une certitude; et ce combat perdu d'avance explique notre agitation, notre frénésie, notre énervement!
Un extraterrestre viendrait nous voir et il se demanderait: "Mais qu'est-ce qu'ils ont? Y a le feu quelque part? Ils n'ont pas assez à manger et ils courent pour trouver de la nourriture? Pourquoi n'essaient-ils pas de réfléchir?" Par peur d'abord, évidemment! Curieusement et paradoxalement, notre fonctionnement est à peu près le même que celui de l'intégrisme religieux... Nous disons paradoxalement car, bien entendu, la République ne voudrait surtout pas ressembler à une secte! Mais comment procèdent les fanatiques?
Ils établissent d'abord une règle, qu'ils disent venir de leur dieu. Puis, tout doit se soumettre à cette règle! C'est pourquoi ils se montrent violents à l'égard de tous ceux qui leur résistent; ce qui révèle que leur règle n'est pas vrai; car c'est la peur qui engendre la violence; la vérité, elle, a tout son temps!
Mais de même nos sociétés ont une cadence, qui éjecte tous ceux qui ne la suivent pas, qui n'y trouvent pas leur compte! Notre société n'a qu'un seul credo et c'est un mirage! Un mirage qui doit pourtant donner envie, car il doit tirer vers le haut, être entraînant! Nous allons nous expliquer là-dessus...
Certes, il faut des règles pour vivre en commun, mais elles étaient compréhensibles, acceptables tant que l'homme parlait de sa mort, regardait les étoiles, entretenait des liens avec les dieux; la règle n'était qu'un pont entre ce monde-ci et un autre (la survie exigeait aussi de l'ordre, comme encore maintenant: que ferions-nous sans police?)! Qu'il y eût plein d'erreurs, d'obscurantisme, de superstitions, cela s'entend! Mais aujourd'hui nos sociétés sont comme un poulet sans tête qui continue de courir! Il n'est donc pas étonnant qu'un certain nombre refuse à présent de poursuivre..., de recommencer une autre année!
En l'occurrence, nous parlons des gilets jaunes... Ils vont reprendre leur mouvement et leurs revendications ont de quoi donner le vertige: "Luttons contre le système, contre le réchauffement climatique, contre les taxes et le mépris des élites!" Nous en oublions certainement et on ne peut être efficace à viser autant de lièvres! Mais c'est un mal-être qui s'exprime, un manque... et il y a de quoi effectivement s'énerver et même jalouser!
Reprenons l'exemple de Sarkosy, puisque le terme bling-bling a été inventé pour lui! La société du clinquant attire inévitablement: c'est l'argent en veux-tu en voilà! C'est le luxe, ce sont les montres à dix ou vingt mille euros; ce sont les voyages, en jet notamment; les séjours de rêve; mais surtout c'est le pouvoir, la gloire; c'est briller comme une étoile! Oubliée la mort! Et tout ce qui traîne derrière est minable!
Qui n'a jamais soupiré après cette facilité? Qui n'a jamais senti son quotidien morne, au point de vouloir aussi serrer des mains, apparaître à la lumière, ressentir toute la valeur de ses avis? Qui n'a jamais regretté son existence laborieuse? Mais le prix à payer est exorbitant! Sarkosy n'a jamais cessé de puiser dans les caisses de l'Etat; il a pris à pleines mains de l'argent qui n'était pas à lui, mais à ceux que justement il haïssait, les médiocres! Pour ses fêtes, pour épater, pour ne pas être affecté par l'angoisse, la pauvreté, le doute; pour ne pas porter sa part de misère et de tristesse, il a trompé, menti, escroqué, écrasé, détruit! Ce sont des dizaines d'affaires qui suivent l'ancien président et qui sont comme les voix de tous ceux qu'il a méprisés!
Les gilets jaunes sont en partie un héritage de Sarkosy, autant parce qu'il a fait miroiter un monde enviable que par l'injustice dont il est à l'origine et dont on voudrait se venger... Le dédain des élites a sans doute véritablement commencé avec lui! Cependant, le destin de Sarkosy est tout tracé, car au fond, si la majorité accepte un fonctionnement aussi contraignant que celui d'un lycée, c'est encore parce qu'elle est hypocrite, qu'elle ne s'avoue pas ses motivations profondes et que celles-ci peuvent être satisfaites par le système! Quelles sont-elles?
Sarkosy a toujours dit qu'être président n'était qu'une étape, avant de devenir riche, ce qui semblait le but ultime. En fait, ce n'était là encore qu'une manière de se sentir supérieur, en piétinant le sommet élyséen, mais l'argent n'est jamais plus qu'un serviteur et c'est bien l'amour-propre ou la domination qui nous mène! Aujourd'hui, Sarkosy ne peut plus être président, ne serait-ce que parce qu'il a ruiné son parti l'UMP, ce qui a tout de même fini par dégoûter la plupart de ses partisans! Il est pourtant très à l'aise financièrement, en donnant notamment des conférences à 100 000 euros, mais la vérité se fait jour: Sarkosy a besoin d'occuper le devant de la scène; l'argent est secondaire; ce qu'il lui faut, c'est qu'on parle de lui, c'est qu'il parade et que sa personnalité s'impose encore et toujours!
Le scandale est donc maintenant nécessaire à Sarkosy, c'est son dernier recours, jusqu'à ce que celui-ci perde lui-même toute efficacité... A ce moment, Sarkosy devra enfin regarder la vie telle qu'elle est; la vie réelle; mais nous ne serons sans doute pas les témoins de cette rencontre... La mort est juste anecdotique dans nos sociétés... Cependant, la même logique anime le plus grand nombre... Il s'agit de se faire valoir, de montrer sa force, ou sa séduction... Cela n'est pas dit bien entendu et le système nous est très utile pour nous cacher!
A première vue, nous avons l'air grave, comme si Dieu nous avait confié la garde de la planète! Notre discours semble la raison même et notre modestie est tellement grande qu'elle se répand en échos à travers l'Univers! Nous pourrions faire une belle affiche publicitaire, pour le devoir et les responsabilités! Mais dès que nous rencontrons la différence et une liberté qui dépasse la nôtre, nous voilà pleins de haine, avec l'envie irrésistible de détruire! Envolée notre sagesse, qui était de toute façon factice, car nous sommes habités par le mensonge!
On veut monter et le système est fait pour ça! Aujourd'hui, des gilets jaunes reçoivent des menaces de mort, parce qu'ils troublent l'ordre, dérangent les ambitions; alors qu'ils réclament principalement un monde meilleur, plus juste! Mais combien d'individus ne sont pas dans leur rêves, comme des sardines dans l'huile? Combien ne s'accommodent-ils pas en définitive de leur situation, car ils ont un pouvoir qui est plus ou moins grand et ils y tiennent!
Nous avons parlé dans une chronique précédente de notre boucher, parti en cure pour dépression, et à notre grande surprise, le voilà de retour! Comment expliquer une guérison aussi miraculeuse? Sans doute que notre boucher a rencontré d'autres malades et il a été rassuré sur son état par celui infiniment plus grave des autres! Il en a été requinqué et tous les attributs de la virilité, du combattant sont là: notre ami était quasi chauve et il a de nouveau des cheveux (est-ce une moumoute ou a-t-on rabattu les ailes?)! De même, le torse réapparaît, avec ses poils et une chaîne en or... C'est le mâle des années 80!
Nous restons cependant dubitatif, quant à la suite des événements... Que se passera-t-il quand la fatigue va revenir, ou pire si le client ne suit pas le rythme, en demeurant rare? Car chacun doit s'ajuster entre ce qu'il veut et ce qu'il y a! Que deviendraient nos chroniques, si nous voulions les imposer; si nous étions gagné par la haine devant leur insuccès? Pourtant, il y en a beaucoup qui ne voient aucun inconvénient à haïr! Ils détestent ceux qui ne les admirent pas ou qui les gênent! C'est encore la domination qui réclame son dû! C'est la tyrannie qui fait sa loi! C'est l'égoïsme qui se sert! Il n'y a pas de scrupules, ni de honte! On se croirait dans une porcherie! La mort elle-même est soulagée de voir passer certains! Imaginez deux Sarkosy en France (il faudrait en tuer un et pas le moins connu!)!
Cependant, Macron a à cœur de sauver la planète, mais pourquoi? Pour la laisser à nos enfants? S'ils vivent comme nous, est-ce bien utile? Nous voulons dire que s'ils ne changent pas profondément de comportement, ils la détruiront de toute façon! Et puis poussons le raisonnement jusqu'au bout... Tout le monde connaît la fin de l'histoire... Le soleil deviendra une naine rouge et tout ce qu'aura bâti et pensé l'humanité disparaîtra, "sans que le reste de l'Univers s'en émeuve le moins du monde", pour reprendre l'état d'esprit du biologiste Jean Rostand, dans son livre L'homme!
C'est d'ailleurs un ouvrage que nous vous conseillons d'acquérir chez un bouquiniste, car il est tellement sec quant à notre condition et à notre avenir qu'il en devient comique! Bien sûr, on peut également rêver d'une colonisation planétaire dans des milliards d'années... Il faut toujours être prévoyant!
Nous sommes sans doute à une croisée des chemins... Nous avons voulu une société de confort, ennemie de la pauvreté, où chacun peut a priori se développer, et nous l'avons! Nous avons voulu nous débarrasser des dieux, pour être tout à fait libres, et nous les avons mis à bas! Le dogme à la maison... et c'est tant mieux! La liberté est nécessaire pour comprendre et faire des choix! Ce sont les interdictions qui empêchent de grandir!
Nous ne sommes pas officiellement en guerre non plus et nous devrions donc profiter du temps qui passe...; mais nous en sommes incapables! Nous n'arrivons pas à tenir debout! Le monde de la finance fraude; le pouvoir fraude, car ils ne savent pas vivre! Nous souffrons, comme si nous étions dans un état d'urgence permanent, alors que le ciel est bleu et serein!
La rentrée, c'est comme se glisser dans une boîte à chaussures et des milliers de gens n'ont pas d'argent pour échapper à leur quotidien! Comment vont-ils supporter cette angoisse? Des livres racontent très bien les dépenses et les dérives du pouvoir ou de la finance... On y parle de millions d'euros juste pour satisfaire un caprice! Les prix des repas, des vins abasourdissent! Le mépris des dirigeants écœure! Leur incompétence et leur impunité aussi! C'est comme lire les chroniques d'un autre monde, jusqu'au dégoût le plus profond! Et on les entend encore! Et ils pérorent toujours! Et ils donnent de nouveau des leçons! On saute sur une caisse de dynamite!
Cependant, le réflexe est toujours le même: plus la situation est difficile et plus les égoïsmes s'exacerbent! C'est d'ailleurs l'indicateur des orages! Et plus les égoïsmes sont durs et plus bien entendu la situation se tend! C'est un cercle vicieux qui nous mène à la catastrophe, à la violence déchaînée!
Quant à nous personnellement, nous préférons garder les yeux ouverts! Il n'est pas question que nous perdions notre lucidité par peur ou pour l'attrait du pouvoir! Notre vie, comme toutes celles qui existent, n'a pas de prix! Nous ne reviendrons pas et nous tenons à boire tout le suc!
Seul ce qui est vrai apaise et permet d'apaiser... Nous sommes même curieux du cours des choses, car l'infini palpite parfois devant nous! Notre sérénité ne cesse de grandir et la mort nous paraît de moins en moins effrayante... Mais, pour l'instant, comme nous l'avons dit, la société est pareil à un poulet qui court sans tête!