Rank (96-99)

  • Le 27/01/2024
  • 0 commentaire

R19

 

 

                              "Attention avec lui, c'est un refoulé mystique!"

                                                             Les Douze salopards

 

 

                                                     96

La Machine se lance en politique : « Mes amis, mes amis ! Mon grand-père habitait déjà cette région et pendant les moissons, quand il arrêtait enfin à la nuit tombée, je voyais dans ses yeux la fierté d’appartenir à notre beau pays ! En temps-là, le banquier regardait l’agriculteur, pour lui dire : « Tu peux me faire confiance ! Je suis sans mensonges ! » Et les deux hommes allaient boire un coup chez Joey ! Ils étaient des égaux, avant de regagner leur logis, où leurs femmes avaient préparé une délicieuse tarte aux pommes !

_ Ouais ouais ! C’était ça le pays ! Ouais !

_ Et le petit garçon, qui n’avait pas froid aux yeux, se saisissait de la vipère pour la montrer à sa jeune sœur, qui mangeait du maïs avec des dents éclatantes ! Et ben moi, je vous dis qu’on va faire pareil avec l’étranger et tous les technocrates de la capitale ! On va maintenir leur tête sifflante et venimeuse, avant de l’écrabouiller !

_ Ouais ! Ouais ! C’est c’ qu’on va faire ! Hou ! Hou !

_ Ils vont venir vous prendre votre argent ! Ils violeront vos femmes ! Ils mettront le feu à vos récoltes ! Mais, moi, j’ vous dis qu’on les laissera pas faire ! Ils vont trouver à qui parler ! Car de la monnaie on n’en a pas beaucoup, puisqu’on l’a gagnée à la sueur de notre front ! Mais du plomb, on veut bien leur en donner !

_ Ouais ! Ouais ! On va les truffer de plomb !

_ Pas toi, pas toi, la Machine, crie quelqu’un. T’as jamais bossé d’ ta vie ! T’as hérité des millions !

_ Je veux ramener le pays à son âge d’or ! reprend la Machine, indifférente au perturbateur. A cette époque, la mondialisation n’existait pas et on était purs ensemble ! Ils vous disent que la Terre se réchauffe, mais en réalité ils veulent détruire notre industrie, nos vraies valeurs !Croyez-moi, mes amis, la terre ne ment pas ! Faisons lui confiance ! Vos yeux sont comme des lacs bleus, où le mal ne peut pas apparaître !

_ Pas toi, la Machine ! Pas toi ! Toi, tu mens, t’es un violeur, un fraudeur, un pollueur !

_ Il semblerait, mes amis, que nous ayons parmi nous un ennemi, un trouble-fête ! Alors, mon gars qui es-tu ?

_ J’ suis Rank et j’ te connais bien ! Le mal a toujours existé ! Ton pays est fantasmé ! Et puis, t’es la première à piétiner la morale ! Tu veux le pouvoir, sinon la justice va te dépecer !

_ La justice inique des technocrates ! Elle veut m’abattre, nous le savons ! Autre chose ?

_ Tu méprises tous les gens ici ! Tu te sers d’eux ! Tu n’aimes que toi et tes partisans veulent bien se laisser abuser ! Tes mensonges plaisent à leur paresse ! Y a qu’ des bouseux ici !

_ Qu’est-ce que je disais ? Le ver est dans le fruit ! Le technocrate est dans nos rangs et a juré notre perte ! Le Seigneur a dit : « Je frapperai le pécheur ! Je l’anéantirai et le rendrai fou ! Ainsi resplendira ma justice pour des siècles et des siècles ! Car moi seul suis tout puissant et tu loueras mon nom ! » Gardes, saisissez-vous de cet homme et enlevez-lui par où il a péché ! Car le Seigneur a dit : « Si ta langue est mauvaise, jette-la loin de toi ! »

_ Mais vous êtes dingues ! On est en démocratie ! Le Moyen Age, c’est terminé !

_ Très juste ! Montrons-nous magnanimes ! Qu’on le pousse dehors et qu’on lui botte le cul jusqu’aux hémorroïdes !

_ Ouais, ouais ! Une corde et un arbre, comme au bon vieux temps !

_ Amen ! Ouais bon, où en étais-je ? reprend la Machine. Vous savez qu’ils ont dépensé des millions d’euros pour changer les écrous de nos fusées ! Et vous savez pourquoi ? Parce que les écrous ne venaient pas d’ici ! Mais d’ailleurs ! Encore un échange et des complications ! Alors qu’il suffisait d’acheter des écrous au quincaillier du coin, pour quinze dollars ! Le système est pourri ! Vous savez ce que j’ai dit au président d’Allemagne ? Si t’avances, pan ! pan ! Et il a reculé ! Trop facile ! Vivement que nos soyons de nouveau entre nous !

_ Ouais ! Ouais ! Entre nous !

_ Qu’est-ce que ça peut me faire que des enfants qui ne sont pas du pays, là-bas très loin, pleurent et meurent sous les bombes ! Votez pour moi, car les choses sont simples ! Je vous aiderai ! Nous nous aiderons ! Et nous fêterons, avec nos femmes et nos enfants, la grandeur de ce pays !

_ Ouais, ouais, bien dit ! A bas les technocrates ! A bas la démocratie ! Vive le village !

_ Nous terminons comme d’habitude par nous recueillir devant le drapeau ! Nous saluerons bientôt le retour de la pure jeune fille, de la religion, de l’art sain et de la dignité ! »

                                                                                                       97

La Machine monte dans son tracteur, par un ascenseur tellement l’engin est haut ! « 500 000 euros ! Je l’ai payé un demi-million ! pense la Machine. Va falloir que ça tourne, sinon la banque va m’ tomber d’ssus ! Du calme ! Du calme ! » et la Machine sifflote, tandis que l’ascenseur s’arrête au niveau de la cabine !

La Machine s’installe au volant : « Ça, c’est du matos ! dit-elle. 2 000 chevaux ! Attention les cultures, la Machine arrive ! » Le moteur est lancé et on ne s’entend plus, à cause des fusées situées à l’arrière ! La charrue luisante tourne, s’abaisse semblant impatiente d’en découdre ! Soudain, la Machine aperçoit Rank et elle ouvre un hublot pour l’appeler ! Elle siffle plus fort que le moteur, ce qui fait que Rank court vers l’engin et lève les yeux, comme s’il regardait les nuages !

« Ouais, Rank, gueule la Machine, faut qu’ tu t’ magnes de sortir les vaches ! Et puis tu rangeras l’étable ! T’oublieras pas non plus de donner à manger aux cochons ! J’ peux pas tout faire ici ! Hier, t’as encore oublié de réparer la clôture ! Où qu t’étais ?

_ Ben, près d’la rivière…

_ Ah ouais ? Et qu’est-ce tu faisais là-bas ?

_ Rien…

_ Comment ça rien ?

_ J’ regardais, c’est tout ! J’aime bien regarder les choses !

_ Pfff ! T’as vraiment un poil dans la main ! Tu crois peut-être que ça m’amuse d’être dans l’ tracteur toute la journée !

_ Ben, t’aimes bien l’ tracteur…

_ Quoi ? Qu’est-ce que tu viens d’ dire ? Non, mais je rêve ! Les autres se cassent le cul et toi, tu bulles !

_ C’est pas ça…

_ Ah non ? C’est quoi alors ? Je sue et transpire pour t’ faire vivre ! Et toi, tu m’ dis que j’aime le tracteur ? Ton égoïsme, c’est terminé, Rank ! Le monde ne peut pas tourner autour de ta petite personne, négatif ! Tu vas voir quand Tautonus va rentrer, comment il va t’arranger ! Allez file ! »

Rank s’empresse de faire ce qu’on lui a demandé, mais il ne peut s’empêcher de réfléchir ! « Sûr que la Machine prend du plaisir avec son nouveau tracteur ! Sûr que la Machine est aussi égoïste que moi ! Sûr que la Machine ne pense qu’à elle ! Sûr que la Machine détruit tout ce que j’aime : les arbres, les talus, les petit oiseaux ! Sûr que la Machine n’admire rien sauf elle ! Sûr que la Machine est injuste ! Sûr qu’elle ne connaît pas la paix ! Sûr que la Machine ne sait pas ce qu’est une fleur, un remous dans l’eau, un bourgeon ! Sûr que la Machine ne sait pas regarder ! Sûr que la Machine n’est préoccupé que par ses ambitions ! Sûr que la machine n’a aucune idée de l’amour divin ! Sûr que la Machine ne réfléchit pas ! Sûr que Jésus est mort pour rien ! Sûr que la Machine est une brute ! Sûr que la vie de la Machine est vide, parce qu’elle est ambitieuse et ne pense qu’au profit, à la rentabilité ! Sûr que la Machine ne comprendra pas la mort et la trouvera ignoble et absurde ! Sûr que la Machine ne sera pas sauvée ! Sûr qu’elle n’a aucune spiritualité et qu’elle sera toujours déçue ! Sûr qu’on ne peut pas satisfaire son ego ! Sûr que les souffrances de la Machine sont celles de l’ego ! Sûr qu’on peut être heureux à condition de se débarrasser de l’ego ! Sûr que seul l’amour peut détruire l’ego ! Sûr que l’amour de Jésus est un mystère ! Sûr que c’est une aventure infinie ! Sûr que la foi est la seule chose qui mérité d’être vécue ! »

Ainsi va le petit Rank en sortant les vaches, alors que de son côté la Machine fonce, arrive sur son champ et commence à labourer et c’est un déluge de poussière et un vacarme tel qu’on croit le tombereau de l’enfer lancé à toute allure ! « Vite, vite ! se dit la Machine. Y pas d’ temps à perdre ! Pas un arbre en vue, ça c’est de la culture ! », mais un autre nuage de fumée arrive vers la Machine, c’est le voisin sur son tracteur et les deux engins s’arrêtent l’un à côté de l’autre : « Tu sais pas la nouvelle ? crie le voisin. Tu pourras plus utiliser le VS 70 !

_ Quoi ?

_ Nouvelles directives européennes !

_ J’en ai marre ! J’en ai marre !

_ Sûr, ras-le-bol ! Grande manifestation sur tout le pays, t’en es ?

_ Bien sûr ! On va pas dire merci ! Marre !

_ Ouais, ras-le-bol ! »

                                                                                                       98

La secrétaire est une bombe, mais une bombe glaciale et Paschic se fait plus prudent que le sioux, car le pauvre gars, qui aurait un coup de mou et qui montrerait son admiration à la bombe, serait traîné par elle sur un champ de pierres et laissé pour mort !

« Oui ? fait la secrétaire hautaine et un peu déçue qu’on n’ait pas mis le pied dans son piège à loups.

_ Paschic ! J’ai rendez-vous avec monsieur Ego... »

La bombe parle dans un micro et écoute une seconde son casque, puis elle dit : « Effectivement, monsieur Paschic, monsieur Ego va vous recevoir… » et deux yeux noirs indiquent à Paschic le couloir vitrée qu’il doit suivre… Paschic remercie d’un bref mouvement de tête, se félicitant d’avoir su garder ses sens à l’abri de toutes ces formes qui explosent et il avance sur une moquette plus douce que la peau d’une femme ! Enfin la porte et le bureau d’Ego ! C’est une sorte de cathédrale éclairée, avec une immense table acajou pour autel !

Ego derrière lance : « Asseyez-vous Paschic ! Cigare ? Un verre ?

_ Whisky, avec un doigt de soda... »

Ego se lève et va vers le bar, montrant qu’il est une sorte de colosse nerveux… « Que savez-vous de moi ? demande-t-il, quand il rapporte le verre de Paschic.

_ Je pense que c’est vous qui dirigez la ville... et même le pays...

_ Ouais, mais ça, c’est la façade, Paschic ! La vérité, c’est qu’on m’emmerde, qu’on voudrait me voir mordre la poussière ! Tous, là, dehors, ils rêvent de me faire la peau ! Ils cherchent qu’à m’ baiser ! J’en ai ras-le-bol, Paschic ! ras-le-bol ! Tenez, c’ matin, j’ai même pas touché à mes œufs ! »

Les yeux de Pashcic papillotent, comme s’ils étaient pleins de compassion… « Ouais, vous vous en foutez, mais j’ai besoin de vous, Paschic ! On m’a dit que comme privé vous êtes un bon, discret et efficace !

_ Je ne sais toujours pas ce que vous voulez…

_ J’aimerais que vous retrouviez cette femme ! C’est la seule que j’aie vraiment aimée... et je l’aime toujours ! »

Ego glisse sous les yeux de Paschic une photographie, celle d’une femme heureuse et magnifique ! « Et par où j’ pourrais commencer ? demande Paschic.

_ Aux dernières nouvelles, elle travaillait pour un mouvement féministe un peu sectaire, sur la montagne de Cargnola... »

Un peu plus tard, Paschic rejoint son vieux cabriolet, qu’il a acheté en des jours meilleurs et il prend la direction du Mont Cargnola, mais impossible de quitter la ville facilement : toutes les artères principales sont bloquées par des manifestants, qui crient : « Ras-le-bol ! Ras-le-bol ! » Paschic doit faire de nombreux détours et il tombe sur un meeting, où une voix dit : « Vous en avez ras-le-bol ? Rejoignez-moi ! Je vais vous débarrasser de tout ça, de toute cette vermine ! » Paschic se dit que les hommes d’Ego travaillent vraiment bien et qu’il n’est pas étonnant que leur patron tienne la ville dans une main de fer !

Mais enfin, le paysage change et ce sont les collines douces et désertiques, qui précèdent le Mont Cargnola... Il fait soudain très chaud et Paschic s’arrête pour enlever la capote de la voiture… Il voit plus bas des hommes qui cassent des pierres, sous la surveillance de femmes armées… Les prisonniers ont les lettres PN dans le dos…

Au bout de la route il y a des bâtiments blancs et ça ressemble à une académie militaire… Paschic est conduit dans le bureau de la directrice, une femme sèche et d’abord désagréable, appelée Lapsie et qui regarde la photo que lui soumet Paschic, comme si elle risquait de se salir les yeux ! « Oui, cette femme a travaillé ici, dit Lapsie, mais nous ne l’avons pas gardée… Elle ne partageait pas nos idées…

_ Dites, j’ai vu des hommes en bas, avec PN sur le dos… Qu’est-ce que ça veut dire ?

_ Mais Pervers Narcissique ! Nous les rééduquons et croyez-moi, ils nous remercient à la fin !

_ Je n’en doute pas... »

Paschic sort du bâtiment et se dit qu’il est dans une impasse, quand derrière un buisson une voix lui fait : « Pssst ! Pssst ! Je connais la femme que vous cherchez… et j’ai sa nouvelle adresse ! Vous lui direz que Cindy pense à elle ! » Avant même que Paschic ne pose une question, Cindy a déjà disparu, mais elle a laissé dans la main du détective un petit morceau de papier… Paschic l’ouvre dans le cabriolet et l’adresse indiquée est à plus de cent kilomètres de là… Sagement, le cabriolet reprend la route…

A la fin de la journée, Paschic arrive dans une propriété avec de beaux arbres fruitiers et il monte à pied jusqu’à une véranda… La femme de la photo est là, bien plus belle que sur l’image… Elle rayonne et semble n’avoir peur de rien ! La gorge de Paschic se noue, car il est en train de tomber amoureux ! Cependant, il explique qui il est et le but de sa démarche, ce qui fait rire la femme ! « Venez, monsieur Paschic, dit-elle. Installez-vous, je vais nous chercher une orangeade ! »

Un fois qu’ils sont rafraîchis, la femme reprend : « Vous direz à Ego qu’il y a entre lui et moi incompatibilité d’humeurs ! C’est bien simple, je me demande aujourd’hui ce que j’ai pu lui trouver !

_ Je ne suis pas obligé de retourner le voir… Après tout, j’en ai ras-le-bol ! »

La Foi et Paschic éclatent de rire !

                                                                                                        99

Paschic est assis devant sa cabane et il regarde la neige s’égoutter, sous le soleil du matin… Les perles d’eau scintillent et des masses blanches glissent des sapins autour ! Cela fait un bruit sourd qui trouble le silence, mais des oiseaux enchantent aussi le lieu… Ils ont de belles couleurs, se chamaillent et laissent dans la neige de délicieuses petites traces !

Deux cavaliers sont en vue plus bas dans la vallée et Paschic les laisse monter à lui sans bouger… Ce sont en fait deux cavalières et quand elles sont plus près, Paschic reconnaît Bona et Lapsie ! Elles ont l’air très excitées : « Bon sang ! s’écrie Bona. Faut l’ trouver ton repaire, Paschic ! On s’est paumée dans la vallée, figure-toi !

_ On a tourné pendant des heures, renchérit Lapsie, et on s’rait mortes de froid, si on n’avait pas croisé un vieux débile !

_ C’est lui qui nous remis dans l’ bon chemin ! Et alors quoi Paschic, tu vas laisser tes amies geler dehors ? »

Paschic ne répond pas, c’est inutile : ce sont deux univers différents qui se rencontrent ! Celui des deux femmes est agité, parce que dépourvu de sens…, mais Paschic ne peut pas refuser d’accueillir les visiteuses, afin qu’elles se réchauffent… et enfin, elles ne sont pas venues dans ce trou perdu par hasard !

Il fait donc signe aux deux femmes d’entrer, dans sa modeste demeure, en s’attendant aux réflexions d’usage, en ce qui concerne son intérieur ! « Snif ! Snif ! Ça sent le renfermé ici, Paschic ! (Et dire que les femmes sont promptes à relever l’impolitesse des hommes!)

_ Ça sent le fauve comme on dit ! rigole Lapsie.

_ Bon sang, Paschic, comment tu peux vivre dans un pareil trou ! J’ comprends pas !

_ C’est vrai ça, Paschic, vivre comme un reclus va affecter ta santé mentale ! Il faut sortir, bouger, voir du monde !

_ Faut s’ battre, oui, fait Bona. Autrement les autres te bouffent ! Pendant qu’ t’es là à rien foutre, ou presque, y s’en mettent plein la lampe ! Y s’ foutent bien d’ ta gueule, allez !

_ Mon Dieu et tu restes là dans l’ silence ? T’as pas d’amis ? T’arrives à rester tranquille ?

_ Il va finir par se transformer en toile d’araignée !

_ Ah ! Ah ! Hi ! Hi !

_ Y va crever là et personne n’en saura rien !

_ Largué le pauvre Paschic ! L’aura pas vécu !

_ Je n’ai que du café à vous offrir... »

Ce sont les premières paroles de Paschic, depuis l’arrivée des deux filles… et il se lève pour mettre de l’eau à chauffer… « Regarde-moi ça ! fait Bona à Lapsie. Une gazinière !

_ Ohé Paschic ! On est au temps de l’induction ! Et du portable, et des réseaux sociaux et d’ la com !

_ Ici, tu parles dans un pot à yaourt, pour passer commande chez l’ laitier ?

_ Wharf ! Wharf ! Ouf ! Ouf !

_ Pourquoi vous êtes là, les filles ?

_ Ben, on vient de la part de la Machine !

_ Ouais, elle veut enterrer la hache de guerre ! On est une sorte de délégation pour la paix, tu vois ? »

Paschic apporte le café aux deux femmes assises en face de lui… Il y a un moment de silence, qui surprend et qui bien entendu gêne les visiteuses… « Mais réellement, Paschic, comment tu fais pour vivre… dans un tel dénuement ?

_ C’est une question de paix intérieure… J’ai à manger et ça me suffit ! Pour le reste, j’attends « l’esprit » qui me nourrit et m’aime ! Mon ego ne souffre pas, car il est confiant ! »

Ces propos paraissent absolument lunaires aux deux femmes et Bona reprend : « Comme je te le disais, la Machine veut bien faire la paix avec toi, à condition bien entendu que tu reconnaisses ta propre part de responsabilités !

_ Car tu en as sûrement une, pas vrai Paschic ? approuve Lapsie. Il faut que chacun y mette du sien !

_ Il est bon le café ? »

La question étonne les visiteuses, qui semblent ramenées sur terre ! « Bien sûr qu’il est bon ! s’écrie Lapsie. Mais j’ vais quand même lui rajouter un peu de gnôle ! Ah ! Ah ! »

A cet instant, le colt de Paschic, qui jusque-là avait été caché sous une couverture, aboie et Lapsie est projetée en arrière, ainsi que l’arme qu’elle avait déjà dans la main ! Le poignard de Bona siffle et se fiche dans l’épaule de Paschic, qui n’en continue pas moins son mouvement tournant et qui fait feu une nouvelle fois ! Bona s’écroule avec une grimace sur la bouche ! Puis, c’est de nouveau le silence et le poids du temps…

« Ils n’apprennent jamais rien ! » se dit Paschic.

 
  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire