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- Le 24/02/2024
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" Attention à mon Nagra! C'est Suisse, c'est précis!"
Diva
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Paschic est inspecteur de police et il interroge une suspecte… « Résumons-nous, si vous le voulez bien… Vous avez utilisé votre mari, pour vos plaisirs, jusqu’à ce qu’il en crève ! comme on tue un cheval à la tâche ! C’est bien ça ?
_ Mais pas du tout ! On formait un couple heureux, complémentaire, uni dans la lutte, une vraie réussite !
_ Bien sûr ! Mais ça, c’est pour la vitrine ! La vérité, c’est que vous avez transformé le pauvre gars en toutou ! Il faisait vos quatre volontés ! Il ne méritait d’ailleurs pas mieux, tellement vous le méprisiez !
_ Sans moi, il serait resté un minable !
_ Sans vous, il serait encore en vie !
_ Mais pour qui vous prenez-vous ? Sale con prétentieux !
_ Outrage à magistrat ! On commence à y voir un peu plus clair !
_ Mais enfin que me reprochez-vous ? Mon mari est parti d’un cancer foudroyant !
_ Mais je me fais fort de prouver que c’est votre traitement qui l’a mené vers cette issue ! Il était votre esclave, vous l’avez détruit ! J’appelle ça un meurtre par la bande !
_ Je veux parler à mon avocat !
_ Vous savez, les femmes tuent, mais à leur manière ! Elles n’ont pas la force physique, alors elles broient ! Ça dure des années, mais c’est efficace !
_ Vous ne pouvez pas comparer ça à un féminicide ! Je n’ai jamais eu l’intention de donner la mort !
_ Mais les auteurs de féminicides non plus ! Je vous assure ! Ils voient rouge... Leur haine est incommensurable, leur mépris aussi ! Et ils ne prennent véritablement conscience du drame que bien après ! quand ils ne se sont pas supprimés eux-mêmes !
_ Tous des mauviettes… ou des assassins !
_ C’est le mépris qui assassine, qui fait que l’autre n’a aucune valeur ! Et c’est bien votre mépris qui a tué votre mari ! »
A cet instant, le commissaire ouvre la porte de la salle d’interrogatoire et dit : « Paschic, dans mon bureau ! » Paschic, à regret, doit abandonner sa suspecte et il suit le commissaire… « Mais bon sang, Paschic, qu’est-ce que vous foutez ? s’écrie le commissaire dans son bureau.
_ J’essaie de coincer une meurtrière !
_ Ah bon ? Et comment allez vous faire aux yeux de la loi ? Comment allez-vous prouver que cette femme est à l’origine du cancer de son mari ?
_ Je vais mettre les faits bout à bout ! Il y a des témoignages, qui décrivent le comportement tyrannique de cette femme, son dédain à l’égard de son mari ! Je vais montrer comment l’état de santé de celui-ci s’est dégradé au fil du temps !
_ Un bon avocat mettra vos éléments en pièces ! Jamais on qualifiera le cancer de meurtre !
_ Il faut faire avancer la loi ! Elle doit prendre en compte la violence des femmes ! Elles sont aussi des tueuses !
_ Vous me faites chier, Paschic ! Votre combat est hors de propos, il est anachronique ! Vous savez qui je viens d’avoir au téléphone ? Le préfet, Paschic ! C’est un ami de la dame et il veut sa libération immédiate ! Elle est du gratin, Paschic ! On n’y touche pas, à moins que ce n’ soit vraiment sérieux ! Vu ?
_ Le pauvre type n’a eu aucune chance ! Elle l’a broyé et jeté comme un peau d’orange ! après en avoir bu tout le jus ! C’est un vampire, cette femme-là… et il y en a bien d’autres !
_ Écoutez, Paschic, vous êtes un bon flic, mais un emmerdeur ! Pourquoi ne prendriez-vous pas un peu de vacances ! Vous relâchez la dame et vous repartez du bon pied !
_ J’ai déjà pris mes congés…
_ Pfff ! Pourquoi n’êtes-vous pas comme tout le monde, Paschic ? Pourquoi cherchez-vous la petite bête ? Vous avez un salaire convenable, vous pourriez fonder une famille…
_ Vous voulez dire que la vie ressemble à un spot bancaire ? On s’engueule, on se réconcilie, on a des projets, on voit ses enfants grandir… et puis on meurt ! Comme c’est attendrissant ! C’est l’équilibre selon les psys ! Un monde où notre mépris quotidien n’existe pas !
_ En tout cas, laissez tomber cette affaire !
_ Vous savez pourquoi le chaos nous entoure, pourquoi nous crevons de soif ? C’est justement parce que nous poursuivons un mirage ! »
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Paschic, toujours flic, apprend qu’on va décorer la Machine pour sa vie de mère exemplaire ! Il ne fait qu’un bond et décide de se rendre à la cérémonie ! Il y a beaucoup de monde, avec des cocardes partout et une fanfare ! Le maire est là, sur une tribune, et on attend la star ! Elle arrive en grosse limousine noire, avant d’emprunter le tapis rouge, et du véhicule sortent d’abord Lapsie et Bona, la main sur leur oreillette ! Elles sont là pour protéger la Machine et s’assurer que la voie est libre ! Puis, la Machine apparaît, rayonnante sous les flashes ! Elle salue son public, venu nombreux pour l’acclamer ! On crie : « La Machine ! La Machine ! » pour attirer son attention ou recevoir un autographe !
La fanfare entame une marche triomphante et le maire souriant conduit la Machine jusqu’à la tribune ! Là, le maire et la Machine lèvent la main ensemble, comme pour montrer qu’ils sont unis dans la même lutte, celle du bien contre le mal ! La foule approuve et participe à l’engouement ! L’horizon n’est pas totalement noir, puisque la justice a aussi ses moments de gloire ! C’est ce que pensent les uns et les autres et quand le maire commence son discours, le silence se fait naturellement ! Le respect est respecté !
« Mes chers concitoyens, dit le maire, elle est là ! Elle est venue ! (cris d’enthousiasme!) Elle est venue pour soutenir notre combat ! celui des droits de la femme contre l’oppression, les vexations de l’affreux patriarcat ! Qui mieux que la Machine peut représenter notre soif, notre idéal de vérité et d’égalité ? Car la Machine n’est pas seulement une femme, mais une mère, une mère sacrée comme elles le sont toutes ! En effet, la Machine a élevé des hommes dans un monde d’hommes et cela veut dire qu’elle a dû se battre doublement, à l’extérieur comme à l’intérieur de la famille, pour mettre à bas les préjugés masculins ! Cette femme, mes chers concitoyens, nous ne sommes pas dignes de délier ses souliers ! Elle est une égérie par excellence ! un exemple pour tous ! C’est une pionnière qui nous montre que la famille et le pouvoir ne sont pas incompatibles ! que la reine peut faire aussi bien et mieux encore que le roi ! (Applaudissements, cris d’enthousiasme!) Je suis fier aujourd’hui d’être aux côtés de la Machine, car plus nous serons nombreux et plus nous pourrons faire bouger les choses ! Qu’à jamais le nom de la Machine soit associé à celui de notre ville ! Que notre chère cité symbolise le combat des femmes libres ! Mais ce n’est pas moi que voulez écouter, c’est elle ! La fabuleuse, l’extraordinaire Machine ! (Foule en délire!) »
La Machine prend le micro : « Salut vous tous ! (Acclamations!) Vous êtes chaud ! Comment ? Je ne vous entend pas ? Ah ! C’est mieux ! Je vous aime tous ! Mon triomphe est aussi le vôtre, car vous et moi, nous ne désirons qu’une seule chose, la vérité pour toutes les femmes ! La justice ! Nous la voulons du fond du cœur ! Car nous sommes toutes des opprimées ! Toutes ici nous avons été blessées par l’égoïsme masculin ! Toutes ici nous avons été confrontées aux abus de l’homme ! Toutes ici avons été un jour ou l’autre des victimes, des incomprises, et toutes ici avons pleuré et gardons des plaies qui ne sont pas guéries ! Ce n’est pas vrai ? (Le silence s’est installé et on entend des larmes ici et là!)
_ Arrête ton char ! La vérité, c’est qu’ t’es une belle salope ! qui n’a pensé qu’à sa gueule tout le temps ! (C’est Paschic qui se met à crier!)
_ Évidemment, le combat continue ! reprend la Machine (elle s’efforce d’être indifférente à Paschic!) Certains mâles continuent de nous harceler et à répandre leur venin, mais…
_ T’es une ordure, moi, je le sais ! Un monstre d’hypocrisie ! Le monde entier doit tourner autour de ton nombril et encore aujourd’hui, t’as la gueule dans la gamelle ! L’égoïsme féminin est égal au masculin ! Pas de problèmes, l’un vaut l’autre ! Et ton mépris, bon Dieu, ton mépris incommensurable ! Mais qu’est-ce que vous avez tous ? Vous êtes débiles ou quoi ? Notre ennemi, ce n’est pas l’homme ! C’est notre propre pourriture ! C’est le mépris commun qu’il faut combattre ! »
A cet instant Lapsie et Bona, accompagnées par des hommes en noir, s’approchent de Paschic et s’en saisissent ! « Monsieur, fait l’un, veuillez quitter les lieux ! Vous perturbez la cérémonie !
_ Va te faire foutre ! La machine est une ordure ! Et il faut qu’on le sache ! »
Il s’ensuit qu’on pousse Paschic vers la sortie et il essaie de se libérer, en criant encore : « La Machine, j’aurai ta peau ! Bande de fumistes ! Tas de ploucs ! Bande de couilles molles ! C’est une abomination et vous êtes ses complices ! Mais la vérité éclatera ! »
Subitement, Paschic reçoit un choc électrique et s’évanouit ! C’est l’acte de Lapsie, qui dit à ses hommes : « Lâchez-le dans les poubelles, mais veillez à ce qu’il ne revienne pas nous emmerder ! » Les hommes acquiescent et la cérémonie reprend doucement, à mesure que les esprits se calment !
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A la fête foraine, Paschic mâche nonchalamment de la barbe à papa et s’approche d’un forain qui crie : « Entrez dans le château de la mort, mesdames et messieurs ! Affrontez les monstres les plus épouvantables et les plus horribles, créés par la technologie la plus moderne ! Je vous garantis que vous allez trembler de la tête au pied ! A moins que vous n’ayez peur… N’est-ce pas, monsieur ?
_ C’est à moi que vous parlez ? fait Paschic.
_ Vous voyez quelqu’un d’autre derrière vous ?
_ Non, mais…
_ Mais vous êtes déjà en train de vous défiler ! C’est humain ! (Il hausse les épaules!)
_ Ah ! Ah ! Vous insinuez que j’ai peur, c’est ça ?
_ Je n’insinue rien ! Je vois, c’est tout ! Vous êtes verdâtre, vous transpirez ! On dirait la dernière feuille accrochée à son arbre !
_ Un billet, l’escroc, et plus vite que ça ! Je vais vous montrer, moi, que je suis une sorte de titan imperturbable ! J’en ai vu bien d’autres !
_ 15 euros ! Mais c’est quasiment à contre-cœur ! Je vais utiliser ma machinerie pour rien, car vous allez vous évanouir dès la première scène ! Enfin, vous êtes sûr d’être majeur ?
_ Ah ! Ah ! Je vais ressortir de là les doigts dans le nez ! J’aurais l’air de Surcouf sur le pont du Triton !
_ Hein ? Mais c’est pas grave : j’ suis assuré, même s’il faut vous ramasser à la petite cuillère ! »
Paschic à son tour hausse les épaules et pénètre dans le château ! Il entend d’abord un vacarme épouvantable, puis un type avec un casque vient vers lui ! « Il faut que vous dégagiez ! dit le type. C’est un chantier ici !
_ Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ? (Le vacarme redouble!)
_ Je dis que c’est un chantier ici ! Faut dégager !
_ Bon sang, j’entends rien ! C’est un chantier, c’est ça ?
_ T’es un connard, j’ me trompe ? J’ te dis qu’ c’est un chantier ! Alors tu dégages !
_ Qu’est-ce que vous faites ici ? (Paschic hurle!)
_ La Cité du bonheur ! Deux mille logements, aux normes environnementales ? Hein, qu’est-ce que tu dis d’ ça ?
_ Vous êtes sûr que c’est pour le bonheur des gens ?
_ Ben, après la peinture, on verra mieux ! Pour l’instant, c’est du travail ! On bosse quoi ! C’est pourquoi tu peux pas rester là !
_ Ouais, ouais, moi, j’ bosse pas, j’ fais pas d’ bruit, alors j’ dégage !
_ Mais tu parles not’ langue ! »
De nouveau Paschic hausse les épaules ! Mais une légère angoisse le prend : si la première épreuve était la plus facile, il ne sait pas désormais s’il pourra résister aux prochaines, tant le bruit l’a déjà abruti ! Mais enfin il poursuit et soudain un fumigène rougeâtre roule à ses pieds ! Il l’esquive, mais un jet de lisier le menace et en voulant s’écarter, il bute contre une gigantesque roue de tracteur ! Des hommes en salopette se jettent sur lui et lui crient : « Nous, on est en colère ! On en a marre !
_ Mais, les gars, j’ peux pas faire grand-chose pour vous… Le forain, à l’entrée, m’a pris tout ce que j’avais !
_ On s’en fout d’ ton fric ! Nous, on est en colère, on en a marre !
_ Attendez, si je comprends bien, vous êtes comme moi ! Vous êtes en colère contre Poutine qui tue impunément et qui a tous les cynismes ! Vous pensez comme moi aux enfants ukrainiens morts !
_ Non, nous…
_ Ah, j’y suis ! Vous êtes énervés contre Trump, parce qu’il saccage la vérité ! D’ailleurs, depuis le début vous êtes au service du bien, de la vérité et vous êtes désespérés de prêcher dans le désert ! Ce qui vous attriste le plus, c’est l’hypocrisie ambiante, car c’est elle qui crée l’injustice !
_ Ah ! Mais tu nous entends pas ! Comment nous, on va faire demain ? On sait pas !
_ Oh ! C’est votre nombril qui vous préoccupe ! Alors ça va ! Ou plutôt vous s’rez toujours malheureux ! Et moi qui croyais que vous étiez inquiets à cause de la misère, du manque d’amour, car c’est ça la véritable misère ! l’égoïsme et l’indifférence !
_ Eh les gars ! C’en est un du gouvernement ! un beau parleur ! On va t’en faire baver le pied plat ! »
Paschic se dégage (après tout, il a affaire à des sortes d’hologrammes!) et il rentre dans un pécheur, qui lui met un couteau sous la gorge : « T’as pas compris que c’est moi qui commande ? fait le pêcheur. Tu percutes toujours pas ?
_ Si ! Si ! répond Paschic qui transpire abondamment. Tu peux tuer les dauphins et vider la mer !
_ T’as rien à m’interdire ! T’entends ! Sinon couic ! »
Pashcic acquiesce et continue… La lumière devient glauque et un homme avec un flingue s’agite bientôt devant Paschic : « Tu sais ce qui arrive quand je ne bétonne plus ? demande l’inconnu.
_ Vous commencez à aimer les arbres ! Ah ! Ah ! »
L’homme regarde Paschic sans comprendre ! Il a un voile gris devant les yeux ! Paschic prend conscience qu’il est devant un fou et lentement il s’échappe ! Il croit que le pire est passé, mais plus loin des femmes l’attendent ! La gorge de Paschic se noue et s’il avance encore, c’est comme dans un rêve ! « Non mais visez-moi qui arrive, les filles ! fait l’une des femmes. C’est le patriarcat ! Queue d’âne en personne ! Alors tu veux m’ violer, le gringalet ?
_ Non, moi, j’ai toujours été poli avec les dames ! C’est d’ailleurs c’ qui m’a perdu !
_ Hein ? Tu critiques ! Tu chiales même ! J’ parie qu’ t’en as pas !
_ Mais si, mais si ! Mais c’est beaucoup trop gros pour vous, les midinettes !
_ Tu vas voir, on va t’arracher le tout et l’ bouffer !
_ Encore si vous étiez bien roulées !
_ Grrrr ! »
Paschic a énervé exprès ces dames, pour filer dans leur fureur et il se retrouve dehors, face au forain ! « Alors ? lui demande celui-ci. Pas trop effrayé par la société ?
_ Pfff ! fait Paschic. J’ai été élevé par la Machine ! Ton château à côté d’elle, c’est Azay-le-Rideau !
_ Quoi ? Quoi ? Et qui c’est ça, la Machine ?
_ La Machine ? Elle te transforme en copeaux et inspecte chacun d’eux, pour voir s’ils sont bien morts ! Il m’est arrivé de vivre à côté de moi, peinard, sans m’ faire repérer !
_ Tu déconnes ? »
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Paschic est réalisateur et aujourd’hui il tourne un épisode d’une série à succès ! Pendant que les techniciens préparent la scène, Paschic se remémore son entrevue avec le directeur de la chaîne, avant de commencer le tournage… Dans le bureau, à la moquette épaisse, on domine toute la capitale et le directeur, un homme massif, ne pouvant fumer, se vengeait sur des pistaches ! « Paschic ! s’écria-t-il en se plantant devant la fenêtre, j’ai des ordres d’en haut !
_ Des ordres ?
_ Enfin des recommandations ! De chaudes recommandations, si vous voyez ce que je veux dire ! Le mot d’ordre est Cohésion, Paschic ! Nous voulons, je veux, vous voulez de la cohésion !
_ De la cohésion ?
_ Exactement ! L’unité du pays, Paschic, voilà la clé du futur ! Que chacun, avec sa différence, se sente chez lui ! Pas d’émeutes, Paschic, pas d’ fractures ! De l’harmonie et encore de l’harmonie ! (Il s’éponge le front!)
_ Ça veut dire quoi exactement ?
_ Mais que toutes les minorités soient représentées ! Je veux des Noirs, Paschic ! des Arabes ! des Asiatiques ! des homos ! Il faut respecter les quotas ! Personne, vous entendez, personne, ne doit se sentir rejeté !
_ Bien, bien, je ferai attention !
_ Notre société est mosaïque, Paschic, il faut que la série reflète cette réalité ! Nous marchons sur des œufs, Paschic ! Le moindre faux pas et mille associations nous tombent dessus ! En ce cas, vous et moi, on saut’ra ! (Il s’essuie encore le front!)
_ Cohésion, patron ! »
Les techniciens ont terminé et les comédiens se placent… Paschic se retourne vers le Comité féministe installé dans son dos et qui joue aussi le rôle de censure ! Elles sont trois femmes, comme les Parques, et Paschic leur dit : « Je vous rappelle le sujet… Donc, les deux lesbiennes…
_ Dites plutôt les deux homosexuelles…, réplique l’une des femmes.
_ Très bien, donc les deux homosexuelles femmes se querellent quant à leur troisième PMA ! L’une veut un Noir, mais l’autre un Breton ! Elles se demandent alors lequel aurait le plus de chances de réussir !
_ Le Noir évidemment !
_ Voilà un beau parti pris ! Et si le Noir est breton !
_ Mais c’est vous qui posez le problème, comme si breton s’opposait à noir !
_ En fait, je crée une tension pour apporter un soulagement ! Une série, c’est fait pour jouer sur nos émotions ! A un moment donné, nos deux lesbiennes…
_ Nos deux homosexuelles…
_ Elles se rendent compte qu’elles peuvent avoir les deux, grâce à l’intervention du docteur, qui leur dit qu’un breton noir, c’est possible !
_ Dieu merci !
_ Vous voyez, tout s’arrange ! Cohésion ! Harmonie, paix !
_ Dites, faudrait quand même éviter la dérive sectaire... »
A cet instant, le comédien arabe s’adresse à Paschic : « J’ai un petit problème dans la scène du 5… Au moment même où j’apparais, le cuisinier crie : « A la soupe ! »
_ Oui, c’est une formule familière, sympathique !
_ Moi, je ne suis pas croyant, mais d’autres pourraient mal interpréter cette coïncidence !
_ Quelle coïncidence ?
_ Eh bien, on me voit et le « A la soupe » ressemble à « Allah soupe ! » Tu piges ?
_ Euh… (Paschic s’essuie lui aussi le front!)
_ Ça sent l’injure ! Et tu sais ce qui va suivre, hein ?
_ Tu as parfaitement raison ! Bon sang, tu nous as évité une belle bourde ! On change la formule ! Bon, les enfants, on y va ! Chacun prend sa place ! »
A cet instant, Paschic marche distraitement sur la queue d’un chien, celui du couple lesbien, et l’animal pousse un hurlement de douleur ! « Pardon le chien ! Pardon le chien ! s’écrie Paschic.
_ Les excuses ne suffisent pas ! fait quelqu’un. Je suis le propriétaire de l’animal et cet incident ne serait pas arrivé, si le chien n’avait pas été gardé aussi longtemps en laisse ! J’appelle Nos Amis les animaux !
_ Posez-moi ce téléphone ! Le chien est augmenté ! Ça vous va ? »
La scène est tournée et c’est la pause… La comédienne star s’approche de Paschic… « Dis, Paschic, j’aime ta patience, ton calme… Ça t’ dirait qu’on dîne ensemble ce soir ?
_ La vache, le putain de piège !
_ Quoi ?
_ Non, mais attends ! J’accepte et toi, tu cours vers le Comité féministe, pour lui dire que j’ai essayé d’abuser d’ toi ! Pas d’pot, ma vieille ! J’ suis pas né de la dernière pluie !
_ Mais qu’est-ce que tu racontes ! Je suis sincère !
_ Vas-y, continue ! Tu ouvres toute grande ma tombe ! Mais Paschic n’y tombera pas !
_ Connard !
_ Harmonie ! Cohésion ! »
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Maintenant la Machine est vieille et dolente ! Elle reste le plus souvent alitée et une auxiliaire de vie veille à son bien-être ! « Aaaaatcha ! fait la Machine sur ses oreillers.
_ Tiens, vous avez pris froid ! dit l’auxiliaire qui arrête de balayer.
_ Oh ! S’il n’y avait que ça !
_ Vous m’avez l’air un peu déprimée ce matin !
_ Peut-être… Aaaatcha !
_ Mais vous ne pouvez pas rester comme ça ! Je vais vous faire un thé, quelque chose de chaud !
_ Au point où j’en suis !
_ Mon Dieu, ça ne va pas du tout ! Où est la femme combattante que vous m’avez habitué à voir ?
_ Vous avez raison, je me laisse aller…, mais le cœur n’y est plus !
_ Écoutez, je vais augmenter le chauffage, redresser vos oreillers et…
_ Passez-moi plutôt mon album ! Vous êtes jeune et vous ne pouvez pas comprendre ! Vous n’avez pas conscience que vous vivez votre meilleure période ! Vous vous en plaignez sûrement et pourtant elle ne durera pas ! La vieillesse vient trop vite et quand enfin vous ouvrez les yeux, il est trop tard !
_ Vous m’intriguez… Voilà votre album… Qu’est-ce que vous voulez y voir ?
_ Ah ! Mon époque faste ! que je croyais éternelle ! ou plutôt dont j’ignorais tout le suc, toute la valeur ! Mais j’étais si nerveuse en ce temps-là ! si préoccupée ! La carrière de Tautonus, les enfants, le patrimoine ! J’étais sur tous les fronts, aveuglée par l’action et comme je vous l’ai dit, il faut la vieillesse pour comprendre qu’on a mangé son pain blanc ! Tenez, regardez cette photo...
_ Je vois un jeune garçon…
_ Remarquez comme il est falot ! Hi ! Hi ! Il est presque transparent, à force d’être insipide ! C’est Paschic, l’un de mes fils, et il n’a jamais rien fait d’ sa vie !
_ Il a surtout l’air timide… Mais il ne peut pas être aussi mauvais que ça !
_ Comme je l’ai méprisé… et je le méprise encore de toute mon âme… et pourtant comme il me manque !
_ Je ne comprends pas…
_ Je sais… Moi non plus, à l’époque, je ne comprenais pas la valeur de ce minable ! Mais en réalité il m’était essentiel ! Ah ! S’il pouvait revenir, je… je le reprendrais en main ! On recommencerait comme au bon vieux temps ! Je retrouverais enfin un peu de mon lustre ancien !
_ J’avoue que je ne comprends toujours pas… Pourquoi regrettez-vous un garçon qui apparemment ne vous a donné aucune satisfaction !
_ Mais parce que je m’essuyais les pieds sur lui ! Il était ma bête noire ! Je le voyais comme un fléau, mais il me servait à me soulager de toutes mes humeurs ! C’est lui, plus qu’aucun autre, qui me rendait le sentiment de mon importance, de mon pouvoir ! Aaaatcha !
_ Ne vous excitez pas trop tout de même !
_ Avec mes autres enfants, je me sentais parfois intimidée…, mais jamais avec lui ! Un vrai doux ! Dès que je manquais de confiance en moi, j’allais l’engueuler, je l’écrasais, je le faisais pleurer, marcher à la baguette et alors le miracle se reproduisait, j’étais toute ragaillardie, de nouveau combattante ! Je reprenais goût à la vie ! J’avais un but : changer ce minable !
_ Ce n’est pas bien…
_ Pas bien ? Oh, comme je comprends Poutine ! Pensez, ces méprisables Ukrainiens qui ont osé s’opposer à son contrôle ! L’ivresse du pouvoir, vous ne la connaissez pas !
_ Et maintenant, où est Paschic ?
_ Snif ! Il a réussi à m’échapper ! Boooououh ! A présent, je vois combien il m’était indispensable ! Il me manque ! Je voudrais de nouveau l’insulter, vider ma colère sur lui ! J’irais mieux ! Au lieu de ça, mes journées me paraissent mornes ! Je suis dans l’antichambre de la mort !
_ A la façon dont vous avez traité Paschic, il ne pouvait pas ne pas souhaiter vous quitter !
_ Mais il m’était si utile qu’il aurait dû penser à moi ! Qu’est-ce que je vais faire maintenant ?
_ Lui demander pardon ?
_ Pauvre sotte ! Allez, rangez-moi cet album ! Vous êtes là en train d’ traîner, alors qu’il y a tant d’choses à faire ! Croyez-moi, ma fille, ça va pas continuer comme ça ! Une paresseuse, voilà ce que vous êtes !
_ Je ne vous permets pas…
_ Comment ? Mais pour qui vous vous prenez ? Vous ne savez pas qui je suis ! Je suis la Machine, vous entendez ! La première du nom ! Mon père avait deux cents hectares et trois mille serfs ! Ah ! Ça y allait en ce temps-là ! Tous des vermines ! »
psy révolution féminine pouvoir égoïsme foi
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