Paschic (1-5)

  • Le 16/03/2024
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                         "Je t'ai eu!"

                          Driver

 

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Paschic crie : « Je vous en prie, non ! Je vous en supplie ! » On vient le chercher dans sa cellule et il est conduit dans une salle spéciale ! Placé sur un siège, il doit regarder des images étranges, notamment un disque qui tourne ! Une voix fait : « La Machine est bonne ! La Machine est une mère de famille qui ne désire que votre bien !

_ Non, non, répond Paschic en sueur.

_ C’est vous qui êtes pervers, Paschic !

_ Non, non…

_ Mais enfin ne voyez-vous pas que la société est du côté de la Machine ? Comment pouvez-vous croire que vous êtes meilleur que tout le monde ?

_ Je ne… suis pas meilleur, mais la Machine me fait mal… Je vous en prie… A boire !

_ Vous boirez plus tard… Vous vous croyez différent, unique ! Comment expliquer cela, sinon par le narcissisme, la paranoïa ?

_ La Machine... me méprise…, fait mal…

_ C’est vous qui êtes pervers, Paschic ! C’est vous le problème ! Mais nous allons extirper le mal de vous, Paschic !

_ La Machine est… malade…, à cause de son orgueil…

_ Très bien, expliquez nous ça !

_ A boire !

_ Qu’on lui donne à boire !

_ Merci…

_ Alors, vos explications ?

_ La Machine… ne voit pas les autres… Elle s’en sert ! Pour elle, les autres n’ont pas d’existence propre : ils sont ses esclaves ! La Machine rapporte tout à elle !

_ Vous êtes le seul à parler comme ça ! Les autres membres de la famille sont en accord avec la Machine ! Ils forment un groupe, Paschic, une équipe ! Ils sont soudés, mais pas vous ! Pourquoi ? Parce que vous vous croyez spécial et qu’on ne vous accorde pas assez d’attention !

_ Ff...faux ! La Machine me fait mal, elle me méprise !

_ Elle vous reprend, vous humilie, pour que vous rejoignez le groupe ! la sagesse du plus grand nombre !

_ La Machine est pleine d’orgueil… et d’égoïsme, c’est la vérité !

_ La vérité ? Et vous êtes seul à la voir ! Elle échappe au reste de la famille, à la société même ! Mais pour qui vous vous prenez, Paschic ?

_ J’ sais pas ! Je me défends…, c’est tout ! Vous savez pourquoi la Machine m’écrase ?

_ Non, Paschic, mais continuez à regarder l’écran !

_ Parce que je suis le plus faible ! Elle a besoin des autres ! des gagnants !

_ Et vous ne voulez pas en faire partie, Paschic ? Vous ne voulez pas être plus fort et que la Machine vous respecte ?

_ C’est la vérité, la force !

_ Vous êtes narcissique, Paschic ! Vous vous croyez le centre du monde ! Rejoignez la sagesse du plus grand nombre ! Adaptez-vous, avant qu’il ne soit trop tard !

_ La Machine écrase, blesse, méprise, broie ! C’est la vérité ! La Machine est tyrannique !

_ La Machine est intégrée, mère de famille, et paie vos études !

_ La Machine est malade, enfermée dans son orgueil ! Elle n’est pas lucide !

_ Continuez à vous concentrer, Paschic ! Le mal est en vous ! Le vice vous ronge ! Vous êtes un menteur, un fabulateur, un manipulateur ! Quelqu’un de mauvais, Paschic ! C’est cela la vérité !

_ La Machine est égoïste… Je voudrais dormir…

_ Plus tard, Paschic ! Quand vous aurez reconnu vos torts à l’égard de la Machine !

_ C’est elle qui blesse…, qui tue !

_ Vous êtes le seul à voir ça ! Pour les autres, vous êtes un ingrat ! d’un égoïsme délirant !

_ La Machine… est dans une tour… Elle tue... ceux qui s’en échappent !

_ Bla, bla ! Vous n’évoluez pas ! La Machine est une bonne mère, c’est la société qui le dit !

_ Dormir…

_ Vous ne dormez pas dans votre cellule ?

_ Non..., cauchemars ! Peur ! So… solitude… Froid !

_ Et vous continuez à accuser la Machine ? Vous êtes malheureux et vous ne changez pas ?

_ Défends la vérité ! Amoureux d’elle ! Peur ! Dormir ! »

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Paschic s’éveille dans un lit d’hôpital et il se demande ce qu’il fait là, car il ne se souvient de rien ! A cet instant, un médecin, vêtu d’une blouse blanche, entre et dit : « Ah ! Je vois que vous êtes réveillé ! Ça va mieux ?

_ Eh bien, sans doute, mais je ne sais pas du tout pourquoi je suis ici !

_ Vous n’avez aucun souvenir de ce qui s’est passé ?

_ Aucun !

_ Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’on vous a trouvé inconscient sur le bas-côté de la route ! L’hypothèse vraisemblable, c’est que vous avez été victime d’un chauffard !

_ J’ai des séquelles ?

_ Rien de très sérieux… Mais vous avez reçu un choc ! »

Paschic regarde par la fenêtre, grimace et demande : « Et nous sommes dans quel hôpital, ici ?

_ Celui de Saint-Quentin !

_ Saint-Quentin ? Je ne connais pas !

_ C’est pourtant l’hôpital le plus important de la ville !

_ Alors dans quelle ville sommes-nous ?

_ Mais vous êtes dans la ville de la Machine !

_ La Machine ?

_ Mais oui… et sur vos papiers il est indiqué que vous habitez cette ville !

_ Je… je ne me souviens de rien… lâche Paschic, maintenant en proie à une vive angoisse !

_ Écoutez, il est possible que vous souffriez d’une amnésie temporaire, dû au choc ! Mais votre mémoire va revenir et les choses rentreront dans l’ordre ! Maintenant, excusez-moi, j’ai d’autres malades à voir…

_ Bien sûr… Mais, oh ! docteur, quand pourrais-je quitter l’hôpital ?

_ Eh bien, si vous vous sentez assez bien, cette après-midi même ! »

Pashcic retrouve donc la rue quelques heures plus tard, mais il ne peut se débarrasser d’un sentiment étrange ! Il a l’impression que les gens le regardent, le surveillent même et en tout cas, ils ont une drôle d’attitude, comme s’ils étaient plus lents, retenus, avec un comportement emprunté, quelque peu artificiel, ainsi que tout le monde aurait joué un rôle !

Paschic, malgré sa gêne, se raisonne ! Il doit encore être trop sensible ! Le choc qu’il a subi a dû le fragiliser, le traumatiser ! Il suffit de se remettre dans le bain et ça ira mieux et d’abord Paschic aurait intérêt à rentrer chez lui : il s’y changera et retrouvera sûrement toutes ses marques !

Paschic hèle un taxi et donne l’adresse indiquée sur sa carte d’identité ! Le taxi passe par le centre, mais Paschic n’y reconnaît aucun monument et son angoisse ne le quitte pas ! Il paye le taxi et entre dans l’immeuble qui est censé être le sien ! Bêtement, il frappe à sa propre porte, puis, se rendant compte de sa méprise, il se saisit des clés qui gonflent sa poche ! La porte s’ouvre et Paschic découvre un logement qui lui semble inconnu ! Nul objet ici ne lui rappelle quelque chose et en tout cas, l’appartement est bien trop propre : s’il l’habitait, on y trouverait au moins beaucoup de livres (ça, Paschic ne l’a pas oublié !) et on y verrait quelques chatons de poussière !

Le malaise de Paschic ne diminue pas et ne pouvant rester enfermé, il ressort pour se jeter quasiment dans un tram ! Il s’agit pour Paschic de réfléchir et aussi d’atteindre les limites de la ville ! C’est comme ça, c’est plus fort que lui : il faut qu’il voie le panneau de la Machine, sans doute pour mieux la contrôler ! Il va donc jusqu’au bout de la ligne qu’il a prise… et il descend au terminus…

Le voilà au bord de champs de maïs et Paschic espère qu’il laisse derrière lui un peu de son cauchemar, tant l’agitation du trafic l’empêche elle-même de se faire une idée nette ! A quelques mètres devant se trouve le panneau qu’il recherche et il marche vers lui ! Il s’arrête bientôt et lit : La Machine » ! Ainsi le médecin avait raison, mais pourquoi aurait-il eu tort ? Mais Paschic ne reconnaît rien, rien !

Il est au bord de la panique, quand la sirène d’une voiture de police retentit brièvement ! Le véhicule se place de sorte qu’il bloque Paschic et un policier en sort, qui s’approche et dit : « Monsieur, nous n’aimons pas beaucoup que les gens quittent la ville…

_ Comment ? Je ne suis pas libre ?

_ Bien sûr que si, mais c’est pour votre propre sécurité ! Plus loin, le gouvernement fait un certain nombre d’expériences et on nous a clairement dit qu’elles pourraient être dangereuses et qu’il valait mieux que la population reste dans les limites de la ville !

_ Je l’ignorais…

_ J’en suis sûr ! Tenez, je vais vous raccompagner chez vous !

_ Non, non, je voudrais… marcher…

_ Soyez raisonnable et profitez plutôt de mon véhicule, pendant que je suis encore bien disposé ! Ah ! Ah ! »

Paschic monte dans la voiture et ne dit rien… Il sent qu’il émane du policier une forte tension et pourquoi a-t-il lui-même le sentiment d’être prisonnier ?

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Le lendemain, Paschic visite la ville, mais ses questions demeurent : qui est-il vraiment, quel est son passé, qu’est-ce que la Machine, que veut-elle ? Paschic lit sur un bâtiment : « Musée de la Machine » et il se décide à y entrer ! L’intérieur est imposant et froid et Paschic achète un billet auprès d’une femme qui a l’air de s’ennuyer ferme… Puis, la visite commence par des couloirs très sombres, circulaires et qui montent, comme si on progressait dans un phare géant !

L’exposition raconte la vie de la Machine : on la voit d’abord bébé sur des photos en noir et blanc ! Ses parents étaient de pauvres goémoniers, qui brûlaient le varech sur la côte, pour faire de la soude ! La Machine ne paraissait pas incommodée par les fumées, mais il était important de montrer de quel modeste milieu elle s’était élevée, rien qu’à la force de son caractère !

Une scène dans une niche la représente bientôt sauver des plaisanciers, pris dans la tempête ! N’écoutant que son courage, la Machine vient les chercher avec sa barque, ce qui lui vaudra une médaille et une bourse de la part du gouvernement ! Elle pourra ainsi faire des études et devenir la chef d’un empire !

Les panneaux, les films, les articles à la gloire de la Machine se succèdent et donnent le tournis ! Ici, la Machine est reine de beauté ! Là, elle salue les grands de ce monde ! Là-bas, elle a quatorze enfants ! Ses usines fument, son mari, Tautonus, pose sur une peau de tigre ! Paschic a l’impression d’être saoul, d’autant que l’ambiance est feutrée à l’extrême, comme si on y allait manquer d’oxygène !

Paschic veut faire demi-tour, mais il se dit qu’il ne doit pas être loin de la sortie et il préfère continuer, plutôt que de revenir sur ses pas ! Il pénètre alors dans une salle brillante, qui contient au centre un cerveau dans un liquide bleu !

« Le cerveau de la Machine ! explique un gardien dans le dos de Paschic, qui ne l’a pas entendu venir ! Enfin, c’est une réplique, vous vous en doutez bien ! Mais c’est exactement le sien !

_ Dites, il n’y a pas de fenêtres par ici, car je voudrais respirer un peu !

_ Bien sûr que si ! Vous êtes au sommet du musée et du balcon vous verrez toute la ville ! »

Paschic repère effectivement un passage et débouche dehors, mais le panorama est invisible, caché par une épaisse couche de nuages ! Cela est encore déstabilisant et augmente le sentiment d’irréalité qui ronge Paschic ! De nouveau l’angoisse l’étreint et il n’a plus qu’un seul souhait : quitter les lieux !

Il prend un ascenseur, qui s’arrête un étage plus bas, pour que deux hommes, à la carrure imposante et vêtus de la même manière, s’y engouffrent ! Le silence est pesant, puis l’ascenseur arrivant à destination, Paschic s’élance quand il est retenu par un des hommes ! « Un instant, dit celui-ci, simple contrôle d’identité !

_ Quoi ?

_ Montrez-moi votre pièce d’identité, s’il vous plaît... »

Paschic, de plus en plus nerveux, tend sa carte… « Vous faites quoi dans la vie, monsieur… monsieur Paschic ? » Aïe, c’est la tuile ! Comment Paschic pourrait répondre à cette question ? Il ne se souvient même pas de son passé ! Il est désemparé devant les deux hommes… « Nous allons devoir faire un rapport, reprend l’homme, car, reconnaissez-le, la situation est étrange ! Vous ne savez ce que vous faites et la Machine veut savoir qui est qui et qui fait quoi à tout moment !

_ Elle est bien bonne celle-là ! Et depuis quand devrais-je rendre des comptes à la Machine ! Ne suis-je pas un être libre, avec une personnalité propre ?

_ Eh bien, déjà, coupe l’autre homme, on ne parle pas ainsi de la Machine ! On lui doit beaucoup de respect, car c’est elle qui est à l’origine de tout ici ! C’est elle qui vous nourrit, qui vous habille et que sais-je encore ?

_ Si nous nous interrogeons sur votre identité, reprend le premier homme, c’est aussi pour votre sécurité, ou votre bonheur ! Nous n’aimerions pas que vous soyez malheureux, que vous échouiez !

_ Mais échouer à quoi ?

_ Mais dans la vie ! Il vous faut un travail intéressant… Vous ne voulez pas faire l’aumône, n’est-ce pas ?

_ Donc, vous commencez par m’oppresser, pour faire mon bonheur, c’est ça ?

_ Il faut corriger vos affreux défauts, monsieur Paschic ! Nous sommes là pour vous enlever toute velléité de paresse !

_ Voyez-nous comme vos bienfaiteurs ! »

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Paschic est sommé de se rendre à une visite médicale et le lendemain, il se présente dans un centre aux couloirs tout blancs et au personnel exclusivement féminin ! D’ailleurs, on le regarde avec un sourire en coin, gourmand, car il n’est pas laid et on va pouvoir se rincer l’œil, en l’examinant !

Cependant, une femme, la quarantaine apparemment épanouie, lui dit : « Je suis le docteur Cool, suivez-moi, s’il vous plaît ! » Le docteur Cool a des formes attirantes et Paschic doit faire un effort pour s’en détacher, ce qui lui permet tout de même de voir qu’on pénètre dans une sorte de laboratoire… Une petite sonnerie d’alerte se déclenche dans son cerveau : qu’est-il venu faire ici exactement ?

Deux autres femmes entourent maintenant le docteur Cool, comme si Paschic pouvait poser problème et il est invité à remonter sa manche… « Nous allons vous faire une injection, dit le docteur, car tous les habitants de cette ville l’ont reçue ! Elle est obligatoire !

_ Et de quoi est-elle constituée ?

_ D’un vaccin qui nous protège tous de certaines maladies ! Il est absolument sans danger... »

Paschic se laisse faire et bientôt une torpeur, teintée d’euphorie s’empare de lui ! Il remarque de plus en la finesse du bras du docteur Cool ! En fait, il en est fasciné : il y a comme une autorité éternelle diffusée par cet avant-bras !

« Vous aimez cette partie fuselée, n’est-ce pas ? fait la voix sensuelle du docteur.

_ Oui… oui, répond fiévreusement Paschic.

_ Mon autorité est renforcée par le bracelet et vous ne voyez pas bien ma peau, mais elle est comme du sable blanc, pailleté d’or ! Vous m’aimez, n’est-ce pas ?

_ Oui, je vous aime… Je voudrais embrasser votre bras !

_ Je sais, mais à présent je vais vous montrer ma jambe ! »

Le docteur se courbe en avant, ainsi qu’elle voudrait lacer sa chaussure et une jambe racée donne comme un coup de fouet à Paschic ! « Je suis ton maître, n’est-ce pas Paschic ? reprend le docteur.

_ Oui, oui, répond Paschic, brûlant de désir.

_ Car tu voudrais embrasser ma cheville ! Et tu sais que j’ai bien d’autres trésors pour toi !

_ Oui, oui…

_ Et tu es prêt à faire ce que je dis, n’est-ce pas ?

_ Oui, oui..

_ Tu veux un sucre ? Je vais le mettre dans ta bouche !

_ Oui, oui…

_ Tu es si gentil, Paschic, que je vais te dire ce qu’on fait ici ! On vient de t’injecter un pur concentré de domination féminine ! Hi ! Hi !

_ Je… je ne comprends pas…

_ Depuis longtemps, nous nous demandons de quelle manière la femme attire l’homme ! Nous savons qu’elle concentre cette attention sur une partie de son corps, qu’elle maîtrise parfaitement, pour l’aimer particulièrement ! C’est donc un déplacement psychique, tu me suis toujours, Paschic ?

_ Oui.. oui…

_ Nous avons analysé ce contrôle psychique et nous en avons tiré ce mélange d’hormones… En fait, l’arme de la femme étant sa séduction, nous avons voulu développer cette arme ! afin que nous, les femmes, nous ayons enfin le pouvoir ! Tu ne m’en veux pas, Paschic ?

_ Non.. non…

_ Tu ne m’en veux pas, car je peux te donner du plaisir ! Pas vrai ?

_ Oui… oui…

_ Je suis ta maîtresse, Paschic ! fais ouah ! ouah ! »

Mais à cet instant Paschic a comme un coup de fatigue… Ses yeux papillotent et il est attaqué par un affreux mal de tête ! « Dans le fond, dit-il au docteur, tu n’es qu’une garce ! une sale grue ! la petite égoïste à son papa !

_ Quoi ? Mais qu’est-ce qui s’ passe ?

_ Non mais regarde-toi ! Tu me dégoûtes ! »

Le docteur s’empare du flacon, qui a servi à l’injection, et s’écrie : « Mais… mais il est périmé ! Qui m’a remis un flacon périmé ? (Elle regarde ses aides.) Comment avez-vous pu commettre une telle erreur ? Vous avez oublié qu’une dose trop vieille entraîne une réaction négative ? Vous ne savez pas que la femme qui ne peut plus séduire méprise ! C’est une loi et vous êtes des incapables ! »

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Après cet incident, Paschic peut repartir chez lui, mais dans la rue le suit une voiture noire, qui vient à sa hauteur et par la vitre baissée, un homme l’interpelle : « Monsieur Paschic, veuillez monter à côté de moi, je vous prie ! » Paschic examine le passager arrière et se demande quelle décision prendre, quand deux hommes surgissent des sièges avant, avec un air menaçant !

Paschic réplique donc : « Je ne crois pas avoir le choix ! » et il fait le tour de la voiture, pour s’asseoir auprès de l’inconnu ! « Monsieur Paschic, reprend celui-ci et comme la voiture redémarre, j’ai besoin de vous ! Mais laissez-moi faire les présentations… Je suis le Baron et voici mes hommes : Rico et Tony ! Monsieur Paschic, j’ai un métier un peu particulier… Hum ! Disons que je suis un voleur distingué ! Je ne m’occupe que d’affaires importantes, comme celle qui me préoccupe en ce moment… Vous ne me demandez pas quelle est-elle ?

_ Disons que j’ai d’autres soucis en ce moment !

_ Bien sûr ! Chacun va cahin-caha sur le chemin de la vie ! Mais, comme j’ai besoin de vous, je ne peux pas vous laisser dans l’ignorance ! Monsieur Paschic, j’ai décidé de faire le coup du siècle : ce soir je vide le coffre de la Machine ! Vous ne dites rien ? Votre réaction est surprenante ! Je m’attendais à ce que vous vous écriiez : « Seigneur, le coffre de la Machine ? Mais c’est pure folie ! Le paradis lui-même est moins gardé ! Etc. ! »

_ C’est que, en ce moment, j’ai des problèmes d’amnésie… Vous savez ce que c’est : on prend un coup sur le crâne et on se dit que c’est immérité, d’autant qu’on s’appelle… Mais comment on s’appelle déjà ?

_ Ah ! Ah ! Bien essayé, monsieur Paschic, mais le truc de l’amnésie est assez usé, vous ne trouvez pas ? En tout cas, j’ai appris la relation particulière qui vous lie à la Machine et c’est comme ça que vous pouvez m’être utile…

_ Mon amnésie n’est pas feinte ! Je découvre cette ville, qui est pour moi inconnue ! Ce que je sais par contre, c’est que mes talents de cambrioleur sont nuls ! J’ai honte dès que je mens !

_ Et c’est tout à votre honneur ! J’aime qu’on puisse faire confiance ! Mais, en ce qui concerne la partie technique, Tony et Rico sont parfaits ! Non, je crains un piège de la Machine…, un mot de passe en fait qui échapperait à tout analyse et qui me fermerait à jamais les portes de l’Empyrée !

_ Vous ne me comprenez pas ! Je suis dans le brouillard ! Je fais fonctionner la corne de brume, avec un front en sueur ! Et vous me parlez de mot de passe ! Désolé, mais je vous renvoie aux cuisines ! Un vol dans la réserve, on verra ça plus tard !

_ Vous êtes insolent, monsieur Paschic ! Rico et Tony vont s’occuper de vous !

_ Ça va, ça va ! Rien ne vaut une petite devinette, pour retrouver la mémoire ! »

Le soir venu, Paschic est habillé de noir, dans une combinaison moulante et on rejoint des canalisations, qui obligent de ramper ! On transpire beaucoup et c’est bien là l’un des symboles du travail ! Enfin, on arrive devant la porte du coffre et elle est colossale ! Son acier paraît indestructible, mais qu’à cela ne tienne, nos cambrioleurs l’attaque avec des mèches spéciales, qui creusent en faisant fondre !

Après un temps qui semble un siècle, Tony s’écrie : « Ça y est ! Y a plus qu’à la tirer ! » et effectivement la porte s’ouvre sous les efforts ! « La Vache ! fait Rico. Le Baron avait raison ! On est devant un dernier obstacle !

_ Rideau laser ! J’ dirais ! rajoute Tony. Et il ne disparaîtra qu’avec un mot de passe ! »

A côté, sur un écran défile la phrase suivante : « Tout vient de la Machine... » En dessous, un clavier indique qu’il faut sans doute la compléter ! « A toi de jouer, la matière grise ! dit Rico à Paschic.

_ Je vous ai dit que je suis amnésique ! Alors votre problème !

_ C’est aussi le tien ! réplique Tony. Il nous reste quinze minutes avant la première ronde !

_ Je crois qu’il faut le stimuler ! enchaîne Rico, qui applique son pistolet contre la tempe de Paschic !

_ Bien, bien ! Je vais me concentrer ! »

Paschic se répète mentalement la phrase de l’écran : « Tout vient de la Machine… «  et soudain il a une réminiscence violente ! Il voit quelqu’un qui cherche à le détruire ! Serait-ce la Machine ? Si c’était le cas, quel serait alors le lien qui les unit ? Le souvenir est de plus en plus pénible ! Paschic en éprouve une souffrance et une angoisse grandissantes ! « Alors, ça vient ? s’emporte Rico.

_ Hein ? Oui… peut-être... »

Paschic se dit qu’il a subi de tels dommages que la phrase doit être celle-ci et il la frappe : « Tout vient de la Machine… et retourne en elle ! » « Elle doit se prendre pour Dieu… », explique Paschic, mais ses compagnons n’écoutent pas : le rideau laser vient de s’éteindre ! Rico et Tony se précipitent, le sac ouvert, quand ils doivent brusquement déchanter, car le coffre est vide ! Sur une étagère, il n’y a que deux dossiers, nommés Haine et Mépris !

« Qu’est-ce que ça veut dire ? » demande Tony, mais seul le déclenchement d’une alarme lui répond ! C’est le sauve-qui-peut !

 

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