Les Doms (81-84)
- Le 20/07/2024
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"Pithiviers, chef!"
Mais où est passée la septième...
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L’une des pires choses dont est capable le Dom, c’est de prendre Dieu pour un imbécile, de croire qu’il est au service de notre domination ! Le motif ? Mais essentiellement la peur du changement, face à un monde qui nous inquiète et dans lequel nous nous sentons perdus ! L’histoire de l’humanité est bien entendu une individualisation, car celle-ci nous vient déjà des animaux ! Plus une espèce apparaît tard sur l’échelle de l’évolution et plus son organisme est complexe et donc individualisé ! Cela se traduit notamment par une défense du territoire d’autant plus marquée que l’individu a de l’importance !
La conscience de nous-mêmes a donc progressé avec le temps, les lois qui garantissent notre liberté ! C’est la civilisation et le chemin de la démocratie, dans laquelle chacun a idéalement les mêmes droits que tous ! Le but de l’homme, c’est l’homme ! Il s’agit que les individus et leurs différences soient toujours davantage respectés ! C’est donner à la vie toujours plus de prix et notez que le moteur de ce mouvement, c’est d’abord notre propre égoïsme ! C’est notre soif d’exister, de survivre, de nous développer et de nous épanouir ! C’est l’animal qui est en nous qui réclame sa part et qui chasse le dictateur, parce qu’il empêche le partage !
Ainsi, il n’y a pas de meilleur régime que la démocratie libérale, qui s’installe peu à peu partout dans le monde… Mais cela ne se fait pas sans troubles, sans retour en arrière, car plus nous sommes nombreux et plus la différence s’exprime, jusqu’à nous faire peur et nous donner le désir de nous replier sur nous-mêmes ! Soyons francs, bien souvent les choses vont trop vite et le vertige nous prend ! A peine commençons-nous, par exemple, à respecter l’homosexualité que déjà il nous faut prendre position pour le mariage gay ou la PMA ! Il y a de quoi être déboussolé et c’est là que certains prennent Dieu pour un idiot, un juge, un redresseur de torts qu’il n’est pas !
Comment cela se passe-t-il ? On comprend déjà mal la foi, que l’on a réduit à des règles, à un ensemble de valeurs ! On va donc se dresser contre la différence, pour protéger ses valeurs, comme si on se faisait le défenseur de Dieu ! Autant le dire tout de suite, Dieu n’a nul besoin du Dom, pour faire sentir sa présence ou mener le monde ! Mais on persévère dans l’erreur, en pensant qu’on manquerait à sa foi, si on ne s’en faisait pas l’ardent défenseur ! On se trompe complètement entre sa foi et sa domination ! On confond les deux et nous voilà hostiles, agressifs et même portés à la violence, voire au meurtre, au nom de Dieu, qui n’a pourtant qu’un seul message, celui de la confiance et de l’amour !
Rappelons que nous ne pouvons avoir confiance si nous commandons, nous contrôlons et si le monde autour est le nôtre ! Nous pouvons dire que nous avons confiance justement quand les choses nous échappent (quand notre domination n’existe plus!) ! Celui qui croit dans le doute, le désarroi, alors qu’il est perdu ; celui qui s’efforce de garder sa foi, malgré les revers, le fait qu’il est rejeté, qu’il se sent seul et incompris ; celui-là, oui, peut dire qu’il a confiance et qu’il a la foi ! Celui-là aime Dieu véritablement et est aimé de lui ! Par contre, être en sécurité, garder le pouvoir, vivre dans l’aisance n’éprouvent aucunement la confiance ! Au contraire, la seule garantie que l’on se donne, c’est le respect des règles, des rites, des textes et il suffit alors que ceux-ci soient menacés, ce qui arrive forcément, pour que le « croyant » devienne une bête immonde, bavant de haine !
Le manque de foi et de confiance conduit au repli sur soi, au rêve d’une société fermée à la différence, où règne l’ordre et pourquoi pas une dictature ! C’est le résultat d’un amour pour Dieu qui n’existe pas, qui est mal compris, qui ne se dissocie pas de l’égoïsme ! C’est bien entendu encore une fois le triomphe de l’hypocrisie, qui fait prendre des vessies pour des lanternes ! C’est par en dessous la domination qui se satisfait ! C’est prendre Dieu pour un jobard et lui faire la plus odieuse, la plus méchante des publicités ! C’est Dieu menaçant la différence et la diversité des peuples ! C’est Dieu contre la civilisation, le progrès, la tolérance, l’accueil, le respect, l’intelligence ! C’est Dieu barbare, prêt à torturer et assassiner !
La force, la foi, la tranquillité sont indissociables ! Celui qui a confiance en Dieu s’approche inévitablement de sa paix et c’est notamment celle des nuages et d’un rythme qui nous dépasse ! La beauté devrait nous servir de marchepied vers Dieu, elle devrait témoigner de son infini, car la foi nous aide à ne plus avoir peur, et c’est bien la peur qui est à l’origine de notre rejet et de notre haine !
Plus le croyant est mature et plus sa relation avec Dieu le devient aussi ! Finies les règles, que l’on est censé ne pas enfreindre, comme si Dieu était un proviseur de lycée ! Si nous-mêmes nous pouvons comprendre les Doms ou la différence, ô combien Dieu le peut également ! Dans ce cas, comment pourrait-il ne pas nous comprendre et nous aimer ! Sommes-nous plus intelligents et plus forts que lui ? Commençons par nous comprendre et nous pardonner ! La foi, c’est la paix !
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Comment la Lumière ne pourrait-elle pas ressentir de la solitude, de la tristesse, du désarroi ? Comment pourrait-elle ne pas se sentir perdue, dans un monde qu’elle ne comprend pas du tout ? N’a-t-elle pas la sensation d’être blessée, après sa journée, alors qu’elle n’a cherché aucune noise, aucun ennemi ? D’où vient ce sentiment de vide, de lassitude, d’épuisement ? Où trouver de l’espoir ? La lumière a beau être courageuse, elle prend des coups au quotidien, sans savoir d’où ils viennent, et forcément, peu à peu, la dépression vient envahir la Lumière, la rendre malade, la miner par le doute !
Pendant ce temps-là, le monde des Doms va bien, merci ! C’est peut-être faux, mais tout est là pour montrer le contraire ! Les mêmes gagnent, les mêmes rayonnent, les mêmes profitent de la vie ! La société fait valoir ses mirages et ça fonctionne ! Tout semble normal et avoir un sens ! On consomme et ça remplit nos vies ! La Lumière ne s’y retrouve pas et a même l’impression d’un monde hostile ! Ce n’est pas que Lumière soit jalouse, qu’elle envie la réussite des autres, mais tout de même, elle aussi, a quelque chose à dire ! Elle n’est pas transparente ! Elle n’est pas que du vent ! Et pourtant, elle a l’air de tailler des cailloux ! Son travail est dur comme de la pierre ! Où est la sécurité familiale ? Où sont partis les rêves ? Des amis vivent dans l’aisance, ont un nom, quand la Lumière se tient dans la mine, dans le noir, l’indifférence la plus complète ! Et pourtant elle donne le meilleur d’elle-même !
Mais est-ce bien sûr ? Dans sa solitude, la Lumière en doute ! Peut-être ne donne-t-elle pas assez ? Dieu qui la voit n’est-il pas déçu ? Et hop, la Lumière se donne un tour de vis ! Elle en fera plus ! Elle aimera plus ! Elle étranglera son orgueil et son égoïsme ! Elle se fait du mal et se détruit, par amour pour Dieu, au nom de sa foi ! Voilà la Lumière bien aveugle et bien misérable ! C’est l’hiver pour la Lumière et ça peut durer des années !
Dans cette pauvreté, la Lumière apprend cependant ! centimètre par centimètre ! Car sa domination n’existe plus ! Il faut ce dénuement pour apprendre, pour voir ! Et pourtant, pendant ce temps-là, la société chante toujours sa chanson ! Si la Lumière est malheureuse, c’est de sa faute ! C’est qu’elle est dépressive, qu’elle ne prend pas les bons médicaments, c’est qu’elle ne s’ouvre pas aux autres, qu’elle n’a pas assez de rapports sexuels, etc. ! Comme si la société elle-même avait le remède à à son propre mal, comme si elle savait vivre, comme si ses crises ne témoignaient pas justement du contraire ! Comme si la société n’était pas aveugle !
C’est l’hiver pour la Lumière, car elle ne comprend toujours pas ! Elle peut errer ainsi longtemps ! Mais comment pourrait-elle être lucide, alors qu’elle s’accuse ? Comment pourrait-elle voir le mal, alors que la société lui dit que le mal n’existe pas, ou qu’il n’est pas universel ! que tout n’est que vue de l’esprit ! qu’une affaire de point de vue, que nous sommes les jouets de notre inconscient ! Comment la Lumière pourrait-elle voir les Doms, alors que nul ne les voit ? que nul n’en parle ? Comment la Lumière pourrait se rassurer par la foi, alors que le message religieux est rendu haïssable par la religion elle-même ! Comment pourrait-elle se rassurer, quand la science ne rejoint aucune de ses préoccupations ?
A-t-elle d’autres choix que de douter d’elle-même, jusqu’à se mépriser, voire se détruire ! Tout acharnement de sa part, toute bonne volonté, toute persévérance finit pas se retourner contre elle ! Son propre amour pour Dieu devient une arme contre elle ! Et puis que dire des Doms ? Viennent-ils à un moment reconnaître leurs erreurs ? Se disent-ils désolés pour tout le mal qu’ils ont fait ou font ? Evoluent-ils ? Suffit-il de leur expliquer nos blessures, pour qu’ils se voient tels les fautifs, les bourreaux ? Mais que l’on considère la politique mondiale ou l’attitude des complotistes, et on verra que l’orgueil fera tout pour ne pas avouer, ou changer ! Il faut se résoudre à l’injustice et au mensonge ! Le Dom qui s’amende est un jour de gloire, même pour Dieu !
Pourtant, la Lumière a bien une « revanche », c’est quand elle comprend que les Doms existent bien ! Il suffit pour cela à la Lumière de voir combien on peut la haïr ! Mais pourquoi, puisqu’elle ne méprise personne et qu’elle est apparemment de la plus parfaite tranquillité ? Mais c’est justement cette paix qu’on lui reproche ! Bien des Doms considèrent comme parfaitement normal qu’on les regarde et qu’on leur marque du respect, comme s’ils étaient intéressants et qu’ils avaient quelque chose qu’on veuille apprendre ! Dans leur « système », effectivement, ces Doms ont de l’importance, soit parce qu’ils sont riches, soit parce qu’ils sont beaux ! Leur monde repose sur la hiérarchie, la supériorité, le pouvoir et quand ils voient la Lumière, ils ne peuvent s’empêcher de la situer dans « l’élite », tant elle rayonne et semble forte ! Ils s’attendent donc à être reconnus par elle, puisque eux-mêmes se sentent tels des gens qui comptent !
Quelle n’est pas leur surprise quand la Lumière les ignore totalement ! Leur ressentiment, leur haine sont alors au maximum ! Ils voudraient déchirer la Lumière ! Mais que disent-ils au final ? Mais que leur vie n’est qu’une domination, que c’est la soumission des autres qui est leur équilibre ! On comprend alors combien les Doms déchirent la société, car il leur faut chaque jour parader, mépriser, écraser ! Comment notre quotidien pourrait être supportable dans ces conditions ? Force est de constater que nous sommes en permanence dans le mensonge (ou l’ignorance) ! C’est la domination qui tient le monde et c’est la Lumière qui le démontre !
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Non seulement le Dom ne fait pas d’efforts pour guérir de sa peur, mais il veut en plus que ce soit d’autres qui le protègent, ce qui lui permettrait de jouir de son égoïsme en toute impunité ! Le Dom est prêt à se donner à un homme fort, pour le gouverner ! un homme à poigne, un dominant, qui n’hésite pas à parler vulgairement et à se montrer violent dans ses propos, puisque ça témoigne de sa virilité ! Le Dom est capable d’excuser beaucoup de choses, comme la corruption, si son gouvernant lui assure la sécurité, la grandeur, ce qu’il croit être de la dignité !
L’égoïsme prend alors l’aspect de la morale, des valeurs traditionnelles ! On rejette la différence, les étrangers pour soi-disant préserver une vérité, un ordre établi par Dieu lui-même ! On est tellement peureux que le gouvernant peut assassiner, déclarer la guerre ou imposer sa dictature, du moment qu’il nous sert de parapluie ou qu’il fait retentir notre nom ! Le Dom se rend complice de toutes les injustices possibles, dans sa soif de confort et de reconnaissance !
Autant le dire tout de suite, le Dom est lâche et ça ne saurait être une surprise ! Tout se passe comme si le Dom devait s’adonner à ses plaisirs, sur cette planète perdue dans l’espace ! On doit pouvoir s’acheter une belle auto ou une grosse moto, pour faire joujou ou parader ! On doit pouvoir s’acheter une belle montre ou le dernier smartphone ou les baskets à la mode ! On vit comme sous une cloche !
On est donc très surpris par la violence ! C’est comme si elle déchirait le voile ! D’où vient-elle ? On ne fait aucun lien entre cette violence et notre égoïsme, puisque celui-ci apparemment n’existe pas ! On réclame alors la police, on lui demande de nous protéger et on la critique, quand la violence reprend ! Nous voulons notre petit monde et nos amusements ! Le reste ne nous intéresse pas ou seulement de loin en loin !
Nous voulons continuer à rêver sans nous examiner ! Par exemple, nous polluons encore, bien que le climat se réchauffe ! Nous voulons garder notre enfantillage ! Nous voulons des gouvernements maîtres d’école ! quitte à être manipulés ! Nous nous confions à des imbéciles pleurards, comme Trump ! Nous adorons nous sentir des victimes ! Nous nous aimons tellement que nous trouvons justes nos colères et nos haines ! Nous sommes toujours prêts à nous dresser sur nos ergots, fiers de nos droits ! Et nous sommes épouvantés quand la violence ou la guerre viennent déchirer notre petit monde !
Qui marche vers la spiritualité ? Qui fait un pas vers l’inconnu ? Qui accepte de faire confiance à Dieu, en renonçant ? Nous ne voulons pas voir la nuance, la complexité ! Nous avons horreur de la vérité et de la difficulté ! Qui reconnaît l’autre ? Qui ne le prend pas comme un ennemi ? Qui l’aime ? Qui voit la Lumière en lui, même si elle y est éteinte, emmurée ?
Nous sommes fous de croire que ce sont nos bulles qui peuvent s’imposer et non la réalité ! Nous sommes fous de croire que le monde doit être à nos ordres, sous notre contrôle ! Acceptons plutôt d’être remplis par lui ! Cela demande que notre propre bulle de domination soit détruite ! C’est la « première mort » dont parle l’Evangile ! Qu’il est doux de savoir renoncer ! Rien n’est plus épuisant que de galoper sur le cheval de l’orgueil ! Rien n’est plus destructeur que d’être le jouet de sa haine ! Heureux celui qui regarde son ego, comme un chien bien dressé ! La paix lui est acquis ! Heureux celui qui voit l’ego des autres et comme ils sont menés par lui ! Celui-là voit son travail et sa richesse ! Celui-là peut être un médecin pour les autres, peut les apaiser ! L’ego nous rend esclave et nous fait suer à la tâche ! Heureux celui qui a vu son ego partir au fil de l’eau ! Celui-là est né une seconde fois, dans la Lumière ! Il a déposé son fardeau ! Il a l’amour de Dieu en lui : que peut-il lui arriver ?
Évidemment, pour « vaincre » son ego, abandonner sa domination, seul l’amour de la foi le permet ! Cela demande la confiance, car l’ego regimbe, se révolte, veut sa part lui aussi, même au nom du bien ! On peut se montrer autoritaire, agressif et écraser, quand on est persuadé de connaître la vérité ! On peut faire du mal à cause d’elle et même cela doit disparaître ! C’est un abandon en Dieu, doux et patient ! C’est un amour qui se développe et qui scelle la confiance ! La domination, qui diminue et qui meurt, devient le symbole de cette union secrète à Dieu ! Il peut y avoir des douleurs, mais c’est souvent notre impatience qui en est la cause ! Nos blessures sont produites par la volonté de bien faire, elles sont encore le fruit de nos inquiétudes ! Il y a-t-il un bien plus précieux que la paix, qui permet d’être disponible ? Qui donne de l’espoir ? Celui qui est plein de haine et populiste ? Celui qui dit que tout est simple et qui voit l’autre comme un ennemi ? Le Dom veut à toute force croire au père Noël et c’est pourquoi il se crée une bulle ! La réalité, elle, est infiniment plus puissante, d’où sa violence !
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La paix doit être intérieure ! Elle ne doit pas dépendre des conditions extérieures (ou si peu) ! Le Dom lie sa paix ou son bonheur à la réussite de sa domination ! Il n’a jamais confiance ! Il est plein de projets et quand ceux-ci sont contrariés, il devient agressif, haineux ! Ce n’est pas de la paix ! Le Dom a besoin que le monde tourne autour de lui et qu’il le contrôle ! Ainsi le monde doit être le miroir de sa domination ! Dans le pire des cas, le Dom fait la guerre : c’est là le moyen pour lui de croire que le monde effectivement lui appartient ! Combien ne meurent pas pour cette folie !
La Lumière a confiance en la Lumière ! Elle n’a pas besoin de contrôler ou de dominer le monde ! Sa paix n’est pas dans le regard ou la soumission de l’autre ! La Lumière ne se nourrit pas de la satisfaction de son ego ! Elle se nourrit de la sagesse qui se développe en elle et de ce qu’elle voit du monde, comme une plante se nourrit de sa sève et du soleil ! La Lumière est inébranlable ou presque ! Elle ne cherche pas une proie ou un marche-pied ! Elle a confiance, c’est là sa force et son secret !
Comment en est-elle arrivée là ? Mais par amour, en se livrant ! Sa force est sa patience ! Elle s’est débarrassé de sa domination, car il « faut mourir pour renaître » ! Elle voit le Dom enrager, parce qu’il ne trouve pas sa nourriture et que son amour-propre se sent lésé, ou bien parce qu’il pleut ! La Lumière est le rocher, calme, tranquille ! Que peut-elle craindre ? Le Dom enrage et devient méchant ! Il se réjouit du malheur des autres ! C’est pour lui une triste satisfaction, mais il la prend ! Le monde du Dom est sans pitié, où le plus fort écrase le plus faible !
Que dire de la tristesse ? Elle accompagne la Lumière, car le monde du Dom est chaos ! La Lumière voit tristement son ego frustré, incompris, sans amour ! Mais n’est-ce pas l’enveloppe du Dom qui pleure ? N’est-ce pas le bébé, qui est en nous, qui ne veut pas grandir ? N’avons-nous pas peur ? Où est la sécurité de la maison ? Où sont les beaux jours ? N’imagine-t-on pas un bonheur idéal, que nous n’avons jamais connu, mais que nous désirons ? Qui parmi les Doms nous écoute ? Ne sommes-nous pas des naufragés, avec nos blessures ? Et comment la situation ne serait-elle pas difficile, alors le Dom en prend autant, si à son aise ? Il peut tuer ! Il s’en donne le droit !
Existe-t-il de plus grand bonheur que la puissance de Dieu, son existence ? N’est-ce pas la Lumière l’objet de notre amour ? La voilà qui revient et nous sommes ses ardents amants, car elle est juste, infinie ! Où sont nos peines d’hier, devant cette eau vive ? Nous rigolons du Dom ou nous le plaignons ! Mais nous sommes les amants heureux ! La tristesse nous paraît subitement languide, une impasse, une contemplation de soi ! Elle n’est pas mauvaise, mais la force est bien plus belle ! Et voilà que la Lumière nous paraît comme un torrent ! Le Dom a sa part, mais la Lumière en a une autre, inaltérable, enchanteresse, apaisante, quand le Dom est de nouveau dans ses tribulations !
La Lumière ne comprend pas le désespoir du Dom ! Il a à manger et un toit et pour lui tout s’écroule ! Il se méfie, car il est toujours inquiet ! Il épargne, car il peut lui arriver un coup dur ! Mais son tourment, ce n’est pas l’économie, la guerre, les impôts, la politique ! Son fardeau, c’est son ego, sa domination ! La Lumière, qui est libérée de sa domination, ne comprend plus le Dom ! Elle est tranquille, calme, reposée, confiante, même si elle aussi évidemment est tributaire des événements ! La Lumière peut être malade, elle n’est pas de bois ! Mais au fond elle ne se déchaîne pas, elle n’accuse pas, elle ne rugit pas, elle ne frappe pas ! Elle demeure en paix ! Elle ne s’essuie pas les pieds sur les autres !
Mais revenons à cette enveloppe du Dom, à cette bulle de domination ! Nous avons dit que le Dom, quand il est menacé, par exemple quand on lui montre une réalité différente, se réfugie dans cette bulle, de toutes ses forces, qu’il y combat becs et ongles et que sa haine et sa colère sont tellement vives qu’il ne voit plus les autres comme des individus ! Il peut alors être sans pitié, rappelons-le, mais d’où vient un tel aveuglement, sinon du règne animal ? Ne s’apparente-t-il pas à une sorte de réflexe, puisque la raison n’existe plus, ni même notre condition humaine ? Seule compte alors la volonté de détruire, pour écarter le danger !
On comprend que, dans ces conditions, il soit extrêmement difficile de se séparer de sa domination, de sa bulle et qu’on parle d’une première mort pour renaître ! On saisit encore que seule la force de l’amour pourra nous conduire et nous faire réussir ! Les arguments, la philosophie, la seule raison ne permettent pas un tel abandon, un tel renoncement ! Mais il vaut le coup ! Qui n’a pas été effrayé par sa haine, qui n’en a pas eu honte, en voyant comment elle blesse ? Qui voit le Dom ne veut plus en être un!
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