Les Doms (71-75)

  • Le 06/07/2024
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R44

 

    "Les trois Ford devant! hein? Ford, Ford, Ford!"

                                      Le Mans

 

 

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Une délégation de Doms se rend auprès de Dieu ! Chaque Dom est endimanché bien entendu, pour montrer son respect, et arbore un air fier, car il a une famille, avec une femme, et il travaille et paie des impôts ! Il est un citoyen modèle et va à la messe chaque dimanche, pour rendre ses devoirs au divin, avant de sourire à son prochain, qui lui aussi sort de l’office, avec le même rang social !

Évidemment, devant Dieu, la délégation est un peu tendue, car Dieu n’est pas n’importe qui, et l’un des Doms tripote son chapeau, gêné, quand un autre ne quitte pas des yeux ses souliers ! Mais, enfin, le chef se racle la gorge et prend la parole, en s’adressant à Dieu : « Seigneur, dit-il, nous sommes venus te voir, car rien ne va plus !

_ Vraiment ?

_ Oui, toutes les valeurs, que tu nous a données, sont piétinées ! La femme est l’homme et… vice-versa ! Nos enfants nous parlent de choisir leur sexe et nous ne savons plus quoi leur répondre ! Dans le même temps, des étrangers envahissent nos rues, nous injurient et menacent nos filles ! Nous ne pouvons plus rester les bras croisés ! Nous devons réagir !

_ Mais j’ai toujours vu la différence comme une richesse ! Elle est là pour témoigner de ma profusion, de ma gratuité ! Et elle vous nourrit aussi, de même qu’au-dessus de la mare, vous trouvez toutes sortes d’insectes !

_ Mais, Seigneur, nous ne mangeons pas les étrangers !

_ Ils vous nourrissent dans le sens où ils ont une autre culture, d’autres points de vue, auxquels vous vous confrontez, ce qui élargit vos idées !

_ D’accord ! Mais là, trop, c’est trop ! Et puis, ils sont sales ! Ils vendent de la drogue, règlent leurs comptes, au nez et à la barbe de la police ! Où est notre pays ? Il fut un temps où chacun respectait son voisin ! On savait se tenir, on connaissait les règles et votre message régnait sur nous !

_ Il y avait encore des géraniums aux fenêtres ! s’écrie un Dom.

_ On était en sécurité ! renchérit un autre.

_ Il est inutile que je vous prouve que vous fantasmez le passé ! répond Dieu. Vous n’étiez pas plus heureux quand vous étiez entre vous ! Et mon nom vous était tout autant étranger !

_ Oh ! Seigneur !

_ Mais allons de l’avant ! Que désirez-vous ?

_ Mais…, mais des armes pour nous défendre ! Des uniformes pour nous équiper ! Si la police est inefficace, nous formerons des milices ! Nous ferons régner l’ordre !

_ Et qui surveillera votre violence ? Qui empêchera vos débordements ? Vous savez comme moi que : qui vit par l’épée, périra par l’épée !

_ Mais c’est pour préserver vos valeurs que nous ferons cela ! pour que nos familles, nos enfants chantent votre nom, votre gloire !

_ Oui, Seigneur, crie un Dom, nous serons vos soldats !

_ Bande d’hypocrites ! Dites plutôt que vous voulez en mettre plein la vue aux étrangers ! que vous voulez leur rappeler qui est le maître et combien vous êtes forts et puissants !

_ Seigneur, votre manque de confiance en nous me peine sincèrement, vraiment…

_ Mais c’est justement de votre confiance dont j’ai besoin ! de votre foi ! Vous me croyez donc incapable de me défendre tout seul ? Vous croyez que pour ma gloire j’ai besoin de vos milices ?

_ Non, non, bien sûr que non !

_ Moi, ce qui m’intéresse, c’est votre amour ! C’est lui qui vous fait plus grand que les animaux !

_ Comment ça ?

_ Qu’est-ce que vous faites de plus que les animaux, quand vous défendez becs et ongles votre territoire ? Ils en font autant chaque jour ! Et comment pourriez-vous prétendre me faire confiance, avec des armes et en treillis ?

_ Alors c’est non ?

_ Bien sûr que c’est non ! Aimez en toute humilité ! Livrez-vous à moi ! »

Sur ce refus, la délégation s’en va, déçue et chacun murmure… « Il a pris un sacré coup de vieux ! dit l’un.

_ Ouais, il n’est plus ce qu’il était !

_ C’est un rêveur, un idéaliste ! Il n’a aucun sens des réalités !

_ Moi, c’est bien simple : je me suis retenu tout le temps, pour ne pas le gifler ! »

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Évidemment, nos villes sont créés par les Doms, leur stress et leur angoisse ! Les villes sont le reflet de nos peurs… et de notre orgueil ou de notre domination, dans le sens où ceux-ci servent justement comme remèdes à nos peurs, parce que nous n’en voyons pas d’autres ! Prenons un maire plein d’ambitions par exemple… Combien de chantiers il lui faudra, dans sa ville, pour qu’il se sente utile et qu’il s’apaise ? Ce n’est que quand toutes les rues ressemblent à celles de Marioupol sous les bombardements russes, que le maire a le sentiment que les choses avancent ! Peu importe que ses concitoyens aient l’air de combattants dans les tranchées, puisque c’est pour leur bien ! Ils remercieront le maire plus tard, au nom de la modernité !

Si jamais toutefois, perdu et couvert de poussière, abruti par la bruit et le stress, on se met à contester cette véritable débauches de travaux, ce capharnaüm permanent, on se retrouve devant un mur, un seul argument et qui dit que c’est nécessaire ! Le nouveau pont, les nouvelles canalisations, le nouveau stade, les nouvelles tours ? Tout cela est nécessaire ! Il n’y a pas à revenir là-dessus ! Chiffres à l’appui ! Comment on faisait avant ? Ne posez pas de questions idiotes ! Le mur de la nécessité vous écrase et vous vide !

Pourtant, vous êtes sûr que le maire est un être humain, avec des sentiments, tout comme vous, qu’il connaît aussi vos questions existentielles et vos angoisses ; mieux, vous savez que c’est un Dom, qui se soulage par la domination, le contrôle qu’il a sur les choses et qu’il est dépourvu de la plus simple sagesse ! Le seul sens qu’il donne à sa vie, c’est le pouvoir et vous en pâtissez ! à tous les niveaux d’ailleurs, car le stress du maire passe dans ses employés et les ouvriers de ses chantiers ! C’est une catastrophe en chaîne ! Il ne vous reste plus qu’à prendre votre casque et à éviter les bombes, pour aller acheter du pain !

Bien entendu, le trafic des Doms ajoute au chaos ! Toute la rage du Dom se transmet à sa voiture, qui rêve de vous scier les méninges et de vous traîner jusqu’au prochain feu rouge ! Le Dom détruit le Dom et vous-même, par conséquent ! Là encore, si vous arrêtez le Dom du trafic, il circule à cause de la stricte nécessité ! Il bosse, qu’est-ce que vous croyez ! Impossible de faire valoir votre doute ! C’est l’enfer de toute façon et vous êtes obligé de crier ! Toutefois, le Dom ne pourrait-il pas conduire plus relax, plus doucement ? Ne se sert-il pas de sa voiture comme d’un remède contre le stress, en s’excitant dessus ? Ne voudrait-il pas être heureux ?

Impossible de calmer le trafic ! Il vous ronge, vous lamine, au nom de son hypocrisie ! Et puis, il y a ceux qui passent avec de la musique à fond ! Cerise sur le gâteau ! Ceux-là sont persuadés que les autres les jalousent, en les voyant si cool ! Et puis, il y a votre chef au travail, qui se nourrit de sa position dominante et qui a repéré chez vous des velléités d’indépendance, un certain mépris à son égard, vu son inefficacité ! Celui-là vous veut à sa botte ! Il veut vous mater et le cauchemar commence, car il n’aura de cesse tant qu’il ne vous aura pas brisé ! Bien sûr, il vous fait peur, vous menace du licenciement, jouit de votre désarroi, se moque éperdument de vos efforts, pour lui plaire, car sa joie, c’est de vous voir souffrir, ce qui prouve son contrôle, sa supériorité ! Celui-là vous pousse au suicide ou au meurtre !

Chaque jour, vous devez affronter le Dom qui vous sert de chef et cela vous rend malade, vous enlève toute force, tout espoir ! Alors, bien sûr, vous rêvez ! C’est d’ailleurs cela qui vous fait tenir ! Vous avez une destination de vacances ! Vous avez trouvé un havre de paix ailleurs, un site paradisiaque, au bord d’un lagon de cristal, ou caché dans le plus profond d’une campagne, quiétude garantie ! Et le jour J, avec votre compagne, vous laissez toute cette boue derrière vous ! Adieu les chantiers délirants, le chef sadique, le trafic funeste, la situation politique désastreuse ! Vous allez pouvoir souffler, prendre le temps, rester détaché quoi qu’il arrive !

Pourtant, il est arrivé quelque chose ! Vous étiez parfaitement serein, vous profitiez pleinement de vos vacances, et pourtant il y a eu ce type là-bas, que vous ne connaissez pas et qui vous a regardé d’une drôle de manière ! ou bien il y a eu cette femme à l’accueil de l’hôtel, à la caisse de l’épicerie, qui…, oui, qui vous a traité comme un chien, ni plus ni moins ! Elle vous a écrasé de tout son mépris… et maintenant vous comprenez que l’homme de tout à l’heure, lui, a tenu à vous transmettre toute sa haine, alors qu’il vous est inconnu, et le poison de sa haine fait de l’effet seulement à présent ! Vous êtes blessé même pendant votre repos, alors que vous vous étiez juré de ne pas vous énerver, de relativiser toute la bêtise du monde !

C’est que le Dom ne lâche rien ! Il vous voit heureux, libre, sans que vous vous occupiez de lui ! Vous passez sans même le remarquer ! Il s’étrangle ! Vous lui causez de l’angoisse ! Co… comment, un monde existerait sans lui, dont il ne serait pas le chef ? Le Dom va-t-il se remettre en question ? chercher une nouvelle spiritualité, se demander le secret de votre bonheur ? Bien sûr que non, le Dom choisit de vous haïr, de vous détruire en fait, dans les limites de la loi ! Voilà son œuvre ! Est-il heureux, a-t-il des solutions à proposer, pour que chacun vive mieux ? Non, il hait et trouve cela parfaitement normal ! C’est son immonde bêtise, car il mourra comme ça ! On n’échappe aux Doms, il vaut mieux le savoir ! Les vacances, c’est bon sur le papier ! Comme il a été dit : « Le Fils de l’homme n’a pas d’endroits où reposer sa tête ! »

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Comment le Dom pourrait ne pas haïr ? Chacun a peur, la vie est difficile, nous sommes souvent la proie de l’angoisse, la situation mondiale est inquiétante, les prix augmentent toujours, etc. ! On sait que, si on tombe, ce sera terrible, il n’y aura personne pour nous relever ! Le climat est déréglé, nous allons vers des catastrophes ; quand ce n’est pas la canicule, c’est le froid et la pluie ! Où sont les beaux étés inoffensifs ? Les démocraties encore sont en danger ! Certains états, comme la Russie, ont plongé dans la nuit ! La première puissance mondiale, les USA, peut devenir le jouet d’un délinquant débile, moins raisonnable qu’un enfant de six ans !

Et puis, surtout, il y a cette immense bêtise du Dom, qui n’en démord pas, qui a ses ennemis, et qui, pour soulager ses peurs, a recours au nationalisme, au repli sur soi, etc. ! Pour le Dom, tout, absolument tout, même la dictature, tout pour ne pas se changer soi-même ! Comment alors pourrait-il ne pas haïr, puisque c’est lui qui doit exister, s’imposer, qui n’a même pas l’idée de se remettre en question ? On lui doit des comptes ! Comment pourrait-il ne pas vous haïr, quand il vous voit libre et heureux, indifférent à son cinéma ? C’est lui l’alpha et l’oméga, et vous passez près de lui, comme s’il n’était rien ! Et de fait, il n’est pas grand-chose à côté de l’éclatant soleil de ce pissenlit ou devant la blancheur immaculée de ce goéland ! L’homme n’est beau et grand que traversé par la lumière ! Son égoïsme est hideux et médiocre !

Le Dom ne cherche pas, il ne fait pas d’efforts ! Il fut un temps pourtant où on lui murmurait que Dieu le regardait et qu’il devait se méfier de ses péchés ! Il était conduit à s’améliorer d’abord lui-même, avant de condamner les autres ! C’était la bonne voie et d’abord la voie du bonheur, car elle menait non à se refouler ou à se détruire, mais bien à la paix, à la tranquillité ! Mais le message a été réduit à des règles, s’est perdu et au fond est rarement compris ! Il faut le renouveler régulièrement, lui redonner toute sa force, le réexpliquer dans tout son infini ! C’est ce que nous allons faire…, mais, évidemment encore, les mouvements sociaux, la science, les chantres de la seule raison, au nom de la justice sociale ou de notre liberté, ont combattu naturellement tous les dogmes et le message religieux a été tourné en dérision, qualifié de conte pour enfants !

C’est pas plus mal et c’est inévitable ! La religion traîne ses idées fausses et il faut la liberté, pour retrouver la simplicité et la richesse de la foi ! Mais encore faut-il reconnaître que le seul résultat aujourd’hui est le triomphe de l’égoïsme, que nous ne savons pas vivre, que les idéologies sociales sont stériles, que la science est impuissante, que toute seule elle reste incapable de répondre à nos questions et que maintenant notre temps semble compté, etc. ! Déjà cette lucidité est empêché par le Dom dans tous les domaines et à tous les degrés de pensées, même chez les intellectuels ! Le Dom peut avoir les meilleurs diplômes ! Et le Dom prend Dieu pour un imbécile ou un père fouettard !

Quel est le secret de la foi ? Jésus le livre, ravi par cette révélation : « En vérité, je vous le dis, celui (ou celle) qui n’est pas comme un de ces petits n’entrera pas dans le royaume de Dieu ! » ou « Je vous remercie, Père, de montrer la vérité aux enfants, quand vous la cachez aux savants ! » Pourquoi prendre l’exemple de l’enfant ? Parce qu’il vit dans la confiance qu’il donne à ses parents ! Ainsi vit celui qui aime Dieu : il a confiance en Dieu, comme l’enfant a confiance en ses parents ! Il ne s’agit donc pas de se détruire, de commander, de rejeter ou de haïr, de se méfier ou d’avoir peur, parce qu’on a confiance ! Cela paraît extrêmement simple, mais c’est aussi ce qui est le plus difficile, surtout avec cette peur autour, mais encore cette conquête du pouvoir, cette soif de l’orgueil du Dom !

Inutile de dire que, dès que vous êtes préoccupé par votre rang social, par votre réussite, votre domination, que dès que vous avez de la haine, parce que votre ego est bousculé, vous n’avez plus confiance ! Vous n’êtes plus un enfant, mais un Dom ! C’est aussi simple que cela ! L’enfant est l’antiDom ! De même, comme l’enfant échappe au Dom, il est condamné par lui ! Jésus est mis en croix par le clergé de son temps, car le Dom religieux impose ses règles, ce qui témoigne qu’il n’a pas confiance, qu’il n’est plus l’enfant !

De même que l’enfant attend que ses parents lui donne à manger, etc. ! celui qui aime Dieu s’attend aussi à ce que Dieu veille à ses besoins ! C’est la confiance et l’enfant en Dieu verra bientôt qu’il est mené vers tout autre chose que la réussite matérielle, qu’elle ne lui est même pas nécessaire, mais c’est la joie, la paix qui sont les boussoles ! Qui voudrait vivre comme un Dom, avec de la haine dans le cœur ? Quelle fatigue, quel tourment ! Alors que tout le monde autour crie, s’inquiète, devient agressif, se perd, l’enfant en Dieu, lui, reste serein : il a confiance et sait que sa nourriture arrive, la seule qui rassasie !

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La Lumière connaît le Dom, nullement l’inverse ! La Lumière connaît tous les Doms ! Elle les voit venir, elle connaît tous leurs comportements ! Elle sait pourquoi ils agissent ainsi, quelles sont leurs motivations ! Elles connaît tous leurs degrés d’évolution, à quel stade du Dom ils sont ! Elle s’en amuse, ou s’en chagrine, ou s’en agace, mais elle ne hait pas, car elle sait pourquoi, elle n’est pas surprise !

La Lumière est libre, nullement le Dom ! La Lumière est libre, car elle est lucide, clairvoyante, car elle est la Lumière ! La Lumière est libre, car elle est détachée de son ego ! et donc de ses peurs et de sa haine ! La Lumière est libre, car elle ne demande rien ! Elle est heureuse avec Dieu ! Elle se nourrit du sens de ce qu’elle voit, de la beauté des nuages et des fleurs ! En quoi la haine la concerne-t-elle ?

Le Dom, lui, ne connaît pas la lumière ! Quand il la voit, il s’écrie : « Comment ? Qu’est-ce que c’est qu’ ça ? Personne ne m’en a parlé ! Je suis pourtant chef de quartier ! J’occupe un poste éminent, je suis quelqu’un d’important ! J’ai pas mal d’argent, je vis à l’aise et je connais le maire et même le préfet ! Et on vient là sans me rendre hommage, sans se préoccuper de ma personne ! Intolérable ! Il y a un code, des règles ! On ne doit pas passer comme ça, sans me saluer, sans reconnaître combien j’ai de la valeur ! »

Le Dom hait la lumière ! Car elle ne salue pas le Dom ! Car elle montre qu’il y a infiniment plus grand que lui, ou elle ! La Dom, elle, se met en colère ! Comment ? Sa séduction ne fonctionne pas ! Son corps met pourtant à genoux tous les hommes qu’elle rencontre ! Elle sait les mater, les faire baver ! Elle porte un collier d’or et fait claquer ses talons ! Elle sait transmettre le désir et elle n’a plus qu’à conduire le troupeau ! La Lumière lui résiste ? Ben, ça alors ! Encore un frustré ! Mais la Lumière ne veut pas de l’esclavage, même celui de la sensualité ! Elle n’a pas peur, elle ne recherche pas un refuge ! Elle veut l’espoir, la vérité ! Elle ne veut pas du mensonge, ni de la lâcheté, ni des idoles de la médiocrité !

Le Dom ne sait pas vivre ! Il s’ennuie, agresse et mord ! Il aime avant tout parader ! Quand il est dictateur, il adore les parades militaires, symboles de sa force, de son pouvoir ! Il aime plus que tout sa vitrine ! C’est sa raison de vivre, il en raffole ! Il adore les conventions et la Lumière vient tout déranger, tout bousculer ! La Lumière se moque du Dom ! Elle ne marche pas dans « sa combine » ! Le Dom essaie donc de la détruire ! Il faut que la Lumière rentre dans le rang ! qu’elle adopte le mensonge du Dom ! En Russie notamment, on tue la Lumière sans sourciller, ou on la laisse moisir en prison ! Elle n’est qu’un obstacle qu’on écarte ! Or, le Dom et son mensonge ne sauraient être l’avenir !

La Lumière connaît tous les Doms ! Elle les voit venir, les évite, s’en amuse, s’en chagrine, s’en désespère, s’en agace ! Cela dépend de la fatigue de la Lumière et de la violence du Dom ! Mais jamais la Lumière ne hait vraiment : elle comprend le Dom ! L’inverse n’est pas vrai ! Le Dom est toujours surpris par la Lumière ! Il ne cherche pourtant pas à savoir ce qu’elle est, ni si on peut l’acquérir ! Le Dom veut de l’amusement ! Il se croit tellement important qu’on lui doit des comptes ! Heureux le serviteur de la Lumière, qui est anéanti dans le désert ! Celui-là tue le Dom en lui ! Il se dépossède, se purifie, s’abandonne, aime ! Celui-là est pauvre et rit du Dom, qu’il trouve ridicule !

Le Dom a-t-il faim, soif ? Est-il terrassé par la maladie ? Non, le Dom a l’égo qui souffre ! Il vit un enfer, à cause de son ego ! Que ne se débarrasse-t-il pas de son ego ? Heureux celui qui a vu son ego mourir ! Il est aimé de Dieu ! Heureux celui qui s’incline et qui se vide ! Il sera rempli ! Il chantera parmi les fleurs, la plus grande gloire de Dieu ! Il rira de sa tristesse ! Il verra la prison de l’ego, où crie le Dom, parce qu’il se croit lésé !

Heureux celui qui voit les Doms ! Il est libéré de son ego ! Il ne fait pas le mal ! Il ne hait pas ! Le Dom connaît-il l’hiver ? La Dom connaît-il la soif ? l’abandon, la misère ? Le Dom a-t-il demandé pitié au Ciel ? Le Dom vit dans le luxe, l’amusement, même s’il se dit pauvre ! C’est son ego qui est riche, qui vit dans le confort, qui veut détruire à la moindre injure, à la moindre critique ! Le Dom connaît-il la soif ? A-t-il vu son ego mourir ? Le Dom est un nanti, car la haine est un enfantillage !

La Lumière reconnaît le Dom, c’est l’état le plus facile ! Le Dom grince des dents devant la Lumière ! Il se demande comment l’abaisser, l’humilier, comme si la Lumière n’était pas pauvre, comme si elle pouvait craindre le ridicule ! La Lumière est pure ! Elle ne demande rien, ne veut rien ! Elle est contente d’exister ! Elle ne cherche pas à nuire, ni à supplanter ! Pourquoi le Dom ne suit-il pas son exemple ?

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Le Dom croit toujours que « ça va le faire » ! Autrement dit, il croit que, puisqu’il gagne sa vie, paie ses impôts, obéit aux « devoirs » de la société, il va pouvoir être heureux, en paix, en sécurité, d’autant qu’il a cotisé pour sa retraite ! Voilà la naïveté, l’égoïsme du Dom ! Évidemment, les choses ne se passent pas comme prévu ! Le Dom broie, écrase, piétine le Dom, car il se nourrit de sa domination, et voilà le Dom malheureux ! Le voilà plaintif, perdu, à cause de lui-même, de son semblable ! Le Dom reconnaît-il chez lui l’égoïsme de l’autre, qui lui fait si mal ? Non, le Dom se croit exempt de cet égoïsme-là ! Lui-même ne se nourrit pas de sa supériorité, de son rang social, de sa réussite, qui demande bien entendu qu’on méprise l’autre ! Pourquoi le Dom ne reconnaît il pas sa domination, sa soif de pouvoir, ne voit-il pas chez lui les défauts dont il a horreur chez les autres ?

Essentiellement par hypocrisie, par orgueil ! Le Dom ne saurait être avide, méprisant ou méchant ! Il a une toute autre idée de lui-même ! Il a tellement d’orgueil qu’il se croit meilleur ! Il développe même une paranoïa ! Si on le critique, on lui en veut ! On cherche à le détruire ! Le Dom est une tour de feu, avec plein de canons ! Impossible de lui faire regarder le miroir ! Le Dom est plein de haine, à cause de son ego ! Bien entendu, il a ses coupables, le gouvernement notamment ! C’est encore l’autre qu’il faut changer ! Alors que le premier travail est de se changer soi-même ! Nos souffrances viennent de l’ego, changeons l’ego ! Offrons-le à Dieu, qu’il le « dépèce » et le remonte comme une merveille ! La haine et la fureur s’arrêtent !

Le Dom a une illusion réflexe, qui vient du règne animal ! Quand il est inquiet, il rejette la différence, veut retrouver le clan, un passé fantasmé, et ce mouvement peut même aller jusqu’à une hallucination collective, où tout ce qui gêne est gommé, comme en Russie ! Quand on nie l’histoire, on se nie soi-même ! On nie la nature humaine ! C’est encore un moyen pour le Dom de ne pas se regarder en face ! Alors, il croit absolument être entouré d’ennemis, persuadé qu’il est qu’il est bon, que le mal ne saurait venir de lui, qu’il ne peut être à l’origine de ses souffrances !

Le Dom qui ne se tourne pas vers Dieu ne peut pas s’examiner ! Mais plus, le Dom qui n’aime pas Dieu ne peut pas se libérer de sa domination ! Comment accepter de renoncer à son ego, si on n’aime pas, s’il n’y a pas chez soi la force de l’amour ? La plupart des croyants restent des Doms et eux aussi rêvent d’un retour au clan, avec ses règles et le rejet de la différence ! Heureux celui qui s’abandonne ! Heureux celui qui se sent vide, qui ne comprend rien, qui pleure dans la nuit, qui est las, qui a soif, qui se tait, qui attend, qui espère, qui ne perd pas confiance ! Heureux qui n’a rien, il sera rempli !

Heureux l’enfant aimant, qui se sent un étranger parmi les adultes ! Heureux celui qui a confiance ! Il verra l’infini de Dieu ! Il en sera stupéfait ! La haine de l’ego, contre la haine de l’ego, est évidemment une impasse, une surenchère ! L’égoïsme cherche sa voie, il veut se développer, sa liberté : c’est l’animal qui s’impose ! Très bien, il est nécessaire, mais la raison et la conscience nous mènent plus loin ! Surtout l’amour, la foi ! Ce n’est pas un piège, ni un fantasme, ni une drogue ! A chaque instant, la Lumière peut contrôler ce qu’elle croit ! Elle fait la connaissance des Doms, elle apprend d’eux ! Elle ne se ment pas à elle-même ! Elle aime plus que tout la vérité ! Et le mensonge des Doms lui apparaît en plein ! Le mensonge use les Doms, il est comme un gouffre qui s’ouvre chaque jour sous leurs pieds et qu’il faut combler ! Le mensonge est le chien affamé des Doms ! C’est leur monstre !

Les Doms refusent de grandir ! Ils sont dans leur monde, bien au chaud ! Pas question d’en sortir, d’aller voir ailleurs, de remettre en question ses haines ! Le Dom est un enfant capricieux ! Il ne veut pas grandir, se tenir debout sur ses jambes, affronter la vie ! Il n’aime pas, si ce n’est les quelques proches qu’il domine ! C’est son monde et pas un autre ! Pour rien au monde, il n’abandonne son mépris, il tient des comptes ! Il n’essaie pas de comprendre, il ne voit pas que son bourreau est perdu, que celui qu’il hait est aussi aveugle que lui et connaît la même détresse !

La Lumière est lente à la colère, elle ne cherche pas la puissance ! Son regard s’étend toujours plus ! Le mystère de la vie et de l’amour de Dieu lui semble toujours plus gigantesque ! Elle trouve de plus en plus misérable l’égoïsme du Dom, qui se prend au sérieux ! Il n’y a pas d’angoisse durable dans la Lumière ? Pourquoi il y en aurait-il ? Dieu est-il fini ? Il n’y a pas d’angoisse de la page blanche chez la Lumière ! Dieu s’arrête-t-il à un moment ? La Lumière découvre toujours plus l’amour de Dieu et cela n’a pas de fin 

 
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