L' attaque des Doms (92-95)

  • Le 29/12/2024
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R64

 

 

              "John, c'est un artiste de la mort!"

                                         Man on fire

 

 

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     Ils sont deux… Pour l’instant, ils fouillent les débris du vaisseau écrasé de Paschic… D’où viennent-ils ? Paschic n’a entendu aucun vaisseau atterrir… Peut-être vient-on de les laisser là… Cela fait des années que Paschic vit seul ici et pourtant il se méfie de ces deux visiteurs ! C’est que Paschic a appris à ne compter que sur lui-même, surtout en s’apaisant ! La seule chose qui le préoccupe, c’est de guérir du poison de la Machine et de retrouver la santé ! Or, ce ne sont pas deux intrus, avec leur tourments et leur domination qui vont pouvoir l’aider ! Bien au contraire, car Paschic a déjà repéré qu’il avait affaire à deux Doms !

Cela pour lui ne fait aucun doute et il ne s’en étonne même pas : les Doms se signalent de loin, rien qu’à leur attitude ! Il serait naïf de croire qu’ils sont équilibrés et qu’ils connaissent la paix ! La conscience reste un mystère et chacun répond à sa manière à la peur que produit l’existence, face à l’inconnu de la vie et à l’étrangeté du cosmos ! C’est l’ordre, la routine, les devoirs, les chaînes que l’on s’impose qui nous masquent cette réalité !

Les deux Doms n’ont pas encore vu Paschic, mais il se décide à se montrer, dans le but de moins les effrayer… Il fait du bruit et devient bien visible et les Doms le repèrent et se figent ! Eux aussi se méfient et ils sont maintenant sur la défensive, mais Paschic continue d’avancer, avec le sourire… Il cherche à les rassurer, pour qu’il « n’y ait pas de casse », mais les Doms gardent le visage dur, comme s’ils grimaçaient ! « Il ne font aucun effort d’empathie ! » se dit Paschic, qui connaît déjà la suite !

Il est à présent face aux deux Doms et il y a un instant de silence, où l’on entend le vent miauler parmi les débris… Il n’y a pas de questions, rien, aucun dialogue… Soudain, l’un des Doms produit sa bulle de domination, qui est très puissante ! Elle s’allonge et elle est destinée à asphyxier Paschic ! à l’écraser même ! à lui couper tout espace ! Mais Paschic l’évite sans difficultés, en se tournant un peu de côté, où il retrouve toute sa dimension, qui lui paraît même infinie et qui en tout cas rend totalement ridicule et inoffensive la bulle du Dom !

Son compagnon ne demeure pas inactif et il cherche à prendre à revers Paschic, qui sent à présent une autre bulle de domination lui frapper le dos ! Il devrait être poussé en avant, en être ébranlé, mais il lui suffit de sentir tout son corps posé sur le sol, pour de nouveau échapper à cette attaque ! Il n’a même pas vacillé et il perçoit avec tranquillité toute l’impuissance du Dom derrière lui !

Sa riposte, qui n’en est pas vraiment une, puisqu’il ne fait preuve à l’égard des Doms d’aucun mépris, d’aucune agressivité, a des effets redoutables ! Si la bulle de domination des Doms perd toute efficacité, ils se retrouvent nus face à leurs peurs, leurs angoisses, comme si on les avait jetés brutalement, sans scaphandre, dans le vide du cosmos ! Ainsi, la pression que subissent à présent les deux visiteurs de Paschic est bien au-dessus de leurs forces ! Leur visage est d’abord surpris, car ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, habitués qu’ils sont à diriger le monde et les autres ! Puis, la panique les envahit, telle une décharge électrique et ils explosent sous les yeux de Paschic, qui n’en est pas attristé ! Car il n’a rien fait ! Au contraire, il était d’abord de bonne volonté ! Il était prêt à se montrer aimable ! Ce sont les Doms qui l’ont attaqué et qui se sont détruit tout seuls, face à sa présence !

Comment cela est-il possible ? Mais Paschic vient lui aussi de découvrir cet état de choses ! La situation lui est nouvelle ! Mais voilà des années qu’il est ici et qu’il se transforme ! Il n’est pas là inerte, mais peu à peu il change, il mue !

Il enterre les restes des Doms et auprès d’un bon feu, alors que le soir tombe, il fait le bilan ! Il y a quelques mois, il s’est aperçu qu’il avait gagné en force, notamment parce qu’il pouvait manger moins ! Il a réussi à perdre du poids, à « renverser la vapeur », à quitter le chemin de l’obésité ! Cela n’est possible que si on arrive à se reposer ! Paschic est donc plus paisible et a trouvé un nouvel équilibre ! Comment ? Mais que fait-il ici, sinon avoir une histoire de confiance et de spiritualité ? Il se rétablit grâce à la connaissance, à la vérité ! Voilà pourquoi il n’a plus besoin de sa domination ! Voilà pourquoi celle des Doms ne peut plus rien sur lui !

L’existence des Doms et leur fonctionnement lui sont venus lentement, par la réflexion et parce qu’il est à l’écoute ! Il est tendu vers la compréhension, la lumière, ne serait-ce que dans le but de guérir ! S’il n’y avait pas eu de progrès, de rétablissement, il aurait abandonné ! L’illusion n’a pas sa place dans cette convalescence, mais le résultat, c’est qu’aujourd’hui l’hypocrisie et le mensonge des Doms, leur ignorance plutôt, lui son évidents ! Si l’équilibre des Doms était vrai, ils n’auraient pas besoin d’agresser, ni de mépriser ! A présent, la connaissance de Paschic, qui n’a jamais cessé de se rapprocher de lui-même, le rend libre et invulnérable !

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      Un arbuste se rend dans l’un des commissariats de Domopolis… « C’est pourquoi ? lui demande-t-on dans l’interphone.

_ C’est pour une plainte ! »

On laisse l’arbuste entrer et après un temps d’attente assez long, il est reçu dans un bureau… « Alors qu’est-ce que je peux faire pour vous ? lui demande un policier.

_ C’est au sujet de mon père… Il a été tué !

_ Diable ! Mais on ne nous a pas signalé de meurtre !

_ Non, j’ai constaté la chose ce matin ! Mon père n’était plus là ! Il a été coupé ! Il n’y avait plus que ses pieds, plantés dans le sol !

_ Comment ? Il n’y a pas de corps ?

_ Non…

_ Et il est où l’ corps ?

_ J’ sais pas !

_ Bon, commençons pas le commencement… Décrivez-nous vot’ père…

_ Ben, c’était un pin majestueux, magnifique ! Il avait près de cent ans !

_ Eh ! Eh !

_ Oui, c’était un colosse, dont les branches partaient très haut dans l’ ciel ! Tout le monde se réjouissait à sa vue !

_ Faut croire que non… Il avait des ennemis ?

_ Pas à ma connaissance…

_ Tout de même, c’est un travail de pro ! On le tue, on l’abat et on enlève le corps, qui est gigantesque ! Ceux qui ont fait ça avaient les moyens !

_ Sans doute…

_ Bon, laissez-moi passer un coup de fil… Allô la Ville ? Ici le commissariat… Dites donc, j’ai là un arbuste qui cherche son père, un pin magnifique… Ouais… Je me demandais si c’était pas vous ?

_ Bien sûr que si, c’est nous !

_ Ah bon ? Et qu’est-ce que je dis au fils ?

_ Ben, vous lui dites que son père était malade… et que pour le bien de tous, avant qu’il ne soit un danger, on l’a enlevé !

_ D’après le fils, le père était en pleine forme !

_ Bon ben, dites alors que c’est à cause des étourneaux !

_ Des étourneaux ?

_ Mais oui, ils se perchaient dans l’arbre et salopaient tout en dessous ! Et puis, il y avait aussi le bruit !

_ Et c’est pour ça que vous avez supprimé un arbre centenaire ? C’est pas un peu léger ? Y avait pas d’autres moyens ?

_ Je n’aimas pas du tout vot’ ton ! Mais alors pas du tout ! Vous racontez ce que vous voulez au fils… et vous me foutez la paix ! Est-ce que c’est clair ?

_ Oui…

_ Nous, on veut plus d’arbres ! Basta ! »

Le policier raccroche et se tourne de nouveau vers le fils… « C’est bien eux…, la mairie ! Mais ils m’ont dit que vot’ père a été victime d’une attaque ! Il est tombé comme ça, poum ! Alors, comme il dérangeait la circulation, ils l’ont découpé… et voilà… J’ suis désolé !

_ Je ne crois pas un mot de cette histoire ! Mon père était en parfaite santé ! C’est la mairie qui veut plus d’arbres ! C’est des salauds ! Vous verrez, quand y aura la canicule, y aura plus d’ombre, non plus ! Et l’oxygène, mon père captait le CO2, bravement : il faisait son devoir !

_ J’en doute pas ! D’ailleurs, j’ le connaissais vot’ père… J’ l’aimais bien, il m’éblouissait même tellement il était haut et puissant ! Une vraie merveille ! Mais la mairie a tous les pouvoirs et quand ils ont décidé quelque chose…

_ On dirait que vous parlez d’une mafia !

_ Mais c’est ça ! Alors un conseil… Faites vot’ deuil… Oubliez tout ça, sinon vous serez transformé en tas de copeaux ! »

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      Paschic songe à son enfance et la trouve toujours aussi curieuse, mystérieuse même ! Pourquoi s’est-il opposé à la Machine ? Cela n’est pas le cas de ses frères, ni de ses sœurs ! Voilà pourquoi il s’est vite trouvé anormal ! Mais il a toujours été un peu spécial, aimant être seul, se réjouissant de ses rêveries et de la magie de la nature !

Plus l’humanité avance et plus elle est individualisée, car c’est la conséquence inévitable du développement de la pensée, qui s’accompagne aussi d’une libération par la technologie, etc. ! Mais le risque, bien entendu, est que plus on s’intéresse à soi et plus on peut devenir égoïste, narcissique ! Pourtant, plus on est conscient de soi et plus on est sensible au mépris et donc à l’injustice ! Plus on a une idée nette de ce que l’on est et plus la tyrannie des autres devient évidente ! Ce n’est que quand la relation reste un brouillard, affectif notamment, que l’on peut être piétiné sans s’en rendre compte, comme si c’était normal d’obéir !

Mais, surtout, Paschic a très vite vu l’hypocrisie de la Machine, comment elle niait l’évidence, par exemple lorsqu’elle disait qu’elle ne prenait pas de plaisir, en se consacrant toutefois à sa vanité, son image ! Paschic est devenu une pierre dans le jardin de la Machine, bien malgré lui, car il était un enfant, qui ne cherchait pas autre chose que tous les autres enfants, à savoir qu’il voulait jouer, en découvrant la vie !

Mais la Machine n’avait rien d’exceptionnel : elle était une Dom parmi tant d’autres ! Paschic l’a constaté bien plus tard, mais c’est en étudiant justement la Machine qu’il est arrivé à connaître les Doms et leur fonctionnement ! Ainsi, le petit Paschic, qui ne demandait qu’à rêver, a dû soulever une page universelle, d’autant que les Doms n’ont jamais été aussi présents, avec autant de pouvoir ! Puissent les écrits de Paschic servir à l’humanité, car elle est en « danger », la peur conduisant le Dom au nationalisme et à faire triompher sa force, au détriment du plus faible, cela va de soi !

L’exemple de Paschic peut être utilisé par tous ceux qui prennent conscience de la tyrannie des Doms, qui en souffrent et qui veulent de l’espoir, au-delà de la domination, de la soif de l’ego !

Tout de même, Paschic s’interroge sur les deux Doms, qui se sont détruits à son contact… et il se décide à explorer un peu mieux les environs ! Il ne voudrait pas être surpris par d’autres Doms et ils ont peut-être une base plus loin ! D’ailleurs, Paschic se sent mieux pour faire de la marche, un effort plus grand physiquement, même s’il se méfie de sa faiblesse, qui ferait réapparaître tout aussitôt ses difficultés psychiques et ses angoisses ! Il veille donc à prendre de quoi manger, dans une besace et il gardera à l’esprit qu’il doit se surveiller, écouter son corps, car ses possibilités ne sont plus celles de jadis ! Pourra-t-il un jour être totalement débarrassé du poison de la Machine ? Il en doute !

Paschic est content de quitter son campement et de découvrir un nouvel horizon… et il se dirige tout naturellement vers un chaîne de montagnes, qui ne paraît pas inatteignable ! Le jour, il boit soigneusement et la nuit, il allume un feu et contemple les étoiles ! Puis, il arrive au pied des monts, sans grande fatigue, ce qu’il voulait, mais il découvre alors les ruissellements d’une eau noire, qui s’étendent dans la plaine, jusqu’à former un large fleuve à l’horizon ! D’où vient ce liquide sombre comme la nuit ? Des hauteurs sans doute… et Paschic commence son ascension, franchissant des éboulis, retrouvant l’eau noire en torrent, ce qui lui serre de plus en plus le cœur, d’autant que maintenant il est parfois épuisé, contraint de s’asseoir, afin de retrouver son souffle !

Il hésite à continuer, car il sait qu’il commence à dépasser ses forces, à se menacer de nouveau… Le vertige le prend dès que la pente devient abrupte, mais le « mystère » de ce flot anthracite le taraude et il continue jusqu’à une petite crête ! Le soir tombe et il découvre un lac noirâtre et bouillonnant ! Ainsi, la source est là ! Paschic se concentre, autant à cause de la fatigue que parce que l’obscurité se fait, mais il parvient à distinguer quelque chose qui hérisse ses cheveux, en le remplissant d’épouvante ! Là, sur une berge, des créatures sortent du lac, aussi noires que lui ! Elles se sèchent apparemment, en prenant forme et elles ressemblent à des êtres humains !

Seraient-elles des Doms ? Les deux visiteurs de Paschic ne venaient-ils pas d’ici ? Soudain, Paschic perçoit un bruit, plutôt une lamentation, qui monte du lac ! Mais oui, on y pleure, on y gémit, on y appelle même au secours ! C’en est trop pour Paschic, quasiment en proie à la panique ! Il n’est plus que faiblesse et peur ! Il se laisse glisser en arrière et ferme les yeux ! Il ne peut pas faire grand-chose pour ceux qui sont apparemment prisonniers du lac ! Il ne résisterait pas une seconde face à un Dom ! Il doit battre en retraite, retrouver le campement ! Il a présumé de ses forces et dans la nuit, en s’efforçant au silence, il s’échappe !

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     Au camp n° 5, les exercices s’enchaînent pour ramener les Doms émeraude dans le droit chemin, celui de la consommation, gage de la sociabilité ! Mais les Doms émeraude, qui ont été « contaminés » par la Chose, gardent un air nébuleux, avec un corps inerte et leur « guérison » semble toujours impossible ! On ne les comprend pas ! Les médecins, jamais en manque de mots compliqués, parlent de dépression, de catatonie, d’aboulie ! Ils auscultent, analysent et se perdent en conjectures devant ces faces de « crétins », insondables !

Des expériences sont tentées ! On ouvre par exemple des valises pleines de billets, sous les yeux des Doms émeraude et on caresse l’argent, en disant au patient : « C’est pas beau, ça, hein ? Je te donne ma parole que tout ce flouze est à toi ! Il te suffit de le prendre, de tendre la main ! C’est pas compliqué ! Prends, mais prends ! Pense à tous les plaisirs que tu vas pouvoir t’offrir ! Un bon gueuleton, avec la fille la plus belle du monde ! Ça se refuse pas ! Hein ? »

Si le Dom émeraude est une femme, on lui chante : « C’est offert par la maison ! sans contrepartie ! Écoute le bruit de la liasse ! Évidemment, c’est un peu vulgaire donné comme ça… Mais notre souci est sincère : on veut que vous repartiez tous, sur de nouvelles bases ! Tu loues un appartement, tu refais ta garde-robe, avec les bijoux qui te feront la plus belle… et une nouvelle vie commence ! Finie la tristesse, l’immobilisme, le repli sur soi, le sentiment d’abandon ! La battante qui est en toi retrouve ses droits ! Tu feras craquer les mecs ! On t’enviera… et tu redeviendras utile à la société ! Alors, dis-moi où est le blem ? »

Mais on a beau faire, les Doms émeraude restent passifs, comme perdus dans un rêve d’éternité ! On s’énerve et finalement, on les conduit au Rêve blanc, cette galerie marchande, reconstituée au sein même du camp ! Elle symbolise le summum de la civilisation ! D’abord, elle est d’une propreté stupéfiante ! Tout y est blanc, d’où son nom ! La modernité y est évidente ! Les lumières tamisées rayonnent tel de l’or ! Toute la grisaille de l’extérieur n’y paraît plus qu’un mauvais cauchemar et dans sa douce température, les organismes se reposent ! On y flotte plus qu’on y marche et on y murmure à l’égal de la musique ambiante !

Le luxe et la richesse comblent les yeux et la beauté des Doms triomphent ! C’est le palais de la mode et de la jeunesse et les dix Doms émeraude, qu’on y mène à la queue-leu-leu, tranchent absolument, ont l’air de bagnards, de pauvres bouges égarés, sans doute chargés de sortir les poubelles !

On décide pourtant de les faire entrer chez un opticien et une vendeuse sculpturale s’approche très vite d’eux ! Parmi les rayons impeccables, elle porte un tailleur chic et son visage est maquillé comme il faut ! Sa bouche est peut-être trop rouge, trop proéminente, ses joues trop poudrées, trop farineuses, sa volubilité trop grande, trop nerveuse et l’ensemble rappelle peut-être trop une poupée agitée, mais la Dom fait son numéro et elle le connaît bien ! Tous les modèles de lunettes sont décrits en un tour de main ! C’est un souffle, un tourbillon destiné à emporter, étourdir le client, qu’on voit déjà réglant ses achats, mais les Doms émeraude ne sont pas normaux et la vendeuse constate qu’elle n’a aucun effet sur eux !

Le temps s’arrête un instant… Le visage de la vendeuse se craquelle et son maquillage coule, parce qu’elle se met à pleurer, contre le torse du premier Dom émeraude, un géant apparemment débonnaire, mais qui ne réagit pas ! « Mais qu’est-ce qui se passe ici ? » s’écrie le duc de l’Emploi. On se rappelle qu’il est lui-même enfermé dans le camp, mais avec un statut spécial, puisqu’il n’est pas considéré comme un Dom émeraude ! Cependant, il a toujours ce problème lié à la Chose, qui est de « cracher » des fleurs, principalement des pâquerettes, en parlant ; ce qui ne l’empêche pas de s’emporter !

« Mais qu’est-ce qui s’ passe ici, bon sang ? répète-t-il. Pff, pfff ! (Il rejette des fleurs) ! Qui m’a fichu une vendeuse pareille ? Qu’est-ce qu’elle a à pleurer comme ça ! Pfff ! Pff ! » Autour, le personnel médical ne sait quoi répondre… Il est autant abasourdi par les larmes de la vendeuse que par les pâquerettes qui sortent de la bouche du duc, car il n’est toujours pas habitué à ce phénomène ! Cependant, le Dom géant fait un geste et il vient poser sa grosse main sur la tête de la vendeuse, comme pour lui dire : « Là, là, ça va passer ! »

Les médecins se regardent, puis l’un d’eux lâche : « Un cas de « burnout » certainement ! 

_ J’ t’en foutrai du burnout ! réplique le duc de l’Emploi. Pff, pfff ! Elle a tout cette gosse ! Elle vit tous les jours dans le Rêve blanc ! Elle devrait être heureuse ! Pff, pff ! Tu parles d’une publicité ! Allez, virez-moi cette tête à claque ! Pff ! Pff ! 

_ Remarquez, reprend le médecin, y a du mieux ! Vous avez vu le Dom émeraude : il a réagi ! »

 
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