L' attaque des Doms (64-67)

  • Le 09/11/2024
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                  "Nous sommes les chevaliers du Ni!"

                                                     Sacré Graal

 

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La Peur n’est pas seulement une vieille dame, qui rend visite à Dominator, c’est une femme bien plus puissante, qui a son propre château, non loin de Domopolis ! Il existe même entre la ville et le château un réseau de tuyaux, par lequel la Peur envoie ses philtres jusqu’à l’eau potable des habitants, qui en sont empoisonnés ! La Peur transmet ainsi ce qu’elle est, contrôle chacun suivant le degré de ses préparations et au fond, c’est elle qui a le véritable pouvoir sur Domopolis et non Dominator !

La peur souffre-t-elle de cette situation fausse ? Voudrait-elle être reconnue à sa juste valeur et apparaître en tête d’affiche ? Souhaiterait-elle que son nom soit sur toutes les lèvres ? Il semble que cela soit impossible, car jamais un Dom ne reconnaîtra sa peur ! C’est là heurter son orgueil et donc sa domination ! Plutôt que d’avouer sa peur, le Dom préfère mille fois trouver des coupables à son mal-être ! Il désigne des ennemis, se met en colère et ainsi l’action de la Peur reste enfouie, dans l’ombre, ignorée ! C’est un avantage pour la Peur, car elle n’est combattue que d’une manière détournée et inefficace  ! Elle peut donc continuer sa longue carrière, sans être dérangée, et de son anonymat, elle a fini par en prendre parti, puisqu’il lui permet de vivre librement !

Mais cela ne veut pas dire non plus que la Peur s’endort sur ses lauriers, qu’elle se contente d’un quotidien qui a fait ses preuves, non, elle cherche toujours à augmenter sa puissance, son emprise et pour cela elle est toujours à l’écoute de son temps, à analyser son époque ! Elle a été le témoin de la fin des idéologies et de l’influence des religions ! Le Dom, toujours à la conquête de sa liberté, pour mieux assurer son développement, son épanouissement, s’est débarrassé de toutes les croyances, qui servaient de garde-fous, avec l’aide la science, qui a fait triompher le fait et la raison ! Le résultat, c’est que le Dom se retrouve face à un vide, que seul l’argent semble en mesure de remplir, mais dans lequel la Peur s’est vite engouffrée, voyant là une occasion unique d’étendre à l’infini son pouvoir !

Dans son laboratoire, devant ses cornues, elle est partie d’un principe : le Dom, qui ne sait plus en quoi croire, se retrouve en proie à une angoisse de taille cosmique, d’autant qu’on lui dit que ses activités condamnent sa planète ! Cette angoisse est telle qu’elle devrait anéantir le Dom, s’il ne possédait pas un « réflexe » animal de défense : sa domination ! L’animal, en effet, n’a pas de peur existentielle, puisqu’il s’occupe essentiellement de la défense de son territoire ! Ceci explique pourquoi le Dom moderne accuse tant d’autres d’être à l’origine de ses maux (les étrangers, les riches, etc.) De cette manière, il revient au stade animal et retrouve dans sa lutte un sentiment de sécurité, même si le territoire qu’il défend est devenu principalement psychique !

La Peur, avec ses philtres, ses vieux grimoires, au fil des expériences, a abouti au Dom ultime, celui qui n’est qu’un concentré de domination pure ! Celui-ci est dans son monde, bien entendu ! Tout ce qui ne constitue pas son territoire psychique et qui serait capable de le mettre en échec est rejeté, voué à la destruction ! Le Dom ultime est dans une bulle de domination et il se déplace avec elle, exigeant sur son passage une totale soumission des autres ! Ce n’est qu’à ce prix que le Dom ultime échappe à son angoisse, quand l’univers qu’il découvre devient « automatiquement » le sien !

Cela ne doit pas être une surprise, mais c’est chez l’enfant que la Peur a le mieux réussi ! En effet, face à l’incertitude du monde moderne, les parents se retrouvent eux-mêmes perdus et incapables de rassurer leurs enfants ! Ceux-ci se voient alors comme contraints de prendre le contrôle, de prendre la place des parents, qui ne sont plus traités que comme des « vaches à lait », des esclaves nécessaires, qu’on apprend à manœuvrer, en utilisant tous les codes entre parents et enfants ! La Peur a créé ce qu’elle appelle un enfant bulle, qui n’est plus un enfant véritablement, mais plutôt une « pile » de domination ! L’enfant bulle est en réalité plus vieux que ses parents, qu’il considère comme naïfs ! Il domine tout et tout le temps, d’une manière psychique, puisqu’il n’a pas le muscle et c’est ce qui fait sa difformité, sa dangerosité également, car son pouvoir est aussi insidieux qu’invisible !

L’attribut essentiel de l’enfant bulle, c’est évidemment le Smartphone, l’accès au Web ! C’est là son territoire psychique de prédilection, la communication où il se sent le plus à l’aise ! Sur les réseaux sociaux, le corps de l’enfant bulle est quasi inutile et son pouvoir s’exerce librement ! Cela ne veut pas dire que l’enfant bulle ne « fasse pas ses gammes », dans Domopolis même ! Il n’est pas rare qu’il s’installe sur un lieu de passage et qu’il y fasse valoir sa Domination ! Les Doms s’écoulent alors devant ses yeux et il juge qui fait partie du troupeau et qui lui est soumis ! Il est renseigné par des signes imperceptibles, comme le baissement de tête, mais il est très surpris quand il rencontre une résistance, puisqu’il contrôle déjà ses parents ! Dans ce cas, sa haine est immédiate et sa domination redouble, car il sent quelque chose de nouveau : la formidable angoisse qui ne cesse de faire pression sur sa bulle !

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Les enfants bulles, encore appelés enfants Doms ou enfants Trous noirs, puisqu’ils veulent soumettre le monde autour de leur personne, ne sont pas en bonne santé et c’est le prix à payer pour une domination excessive ! Comme ils n’ont pas confiance dans les adultes et qu’ils se voient supérieurs à eux, les enfants bulles n’ont aucun moyen pour se relâcher ou se détendre ! Normalement, les parents sont là pour apporter un sentiment de sécurité, mais ce n’est plus le cas et l’enfant ne peut que se rassurer par sa domination ! Partout, il doit sentir la puissance de son cerveau, alors que celui-ci n’a même pas atteint sa pleine maturité ! La dépression, due au surmenage, est quasiment inévitable, outre l’utilisation abusive du Smartphone ! Un épuisement nerveux, des accès de colère, un profond désespoir, des troubles de l’humeur apparaissent tôt chez l’enfant bulle !

Cela n’empêche pas à bien des égards sa monstruosité ! Certains enfants bulles n’hésitent pas à tuer d’autres enfants, si ceux-ci les gênent, se retrouvent sur leur route ! L’enfant bulle, comme son nom l’indique, ne voit pas l’autre comme son égal, mais tel un esclave, qui n’a donc pas la même valeur, dont la vie reste abstraite, secondaire ! Seul compte l’enfant bulle ! De même, l’autorité n’est que tolérée par l’enfant bulle ! Dès qu’elle le dérange vraiment dans son quotidien, par exemple par des mesures sanitaires, elle est contestée, vue comme une ennemie, à laquelle on ne va pas obéir ! La police ou les institutions peuvent devenir des cibles ! L’enfant bulle peut très bien détruire un camion de pompiers, s’il s’ennuie, car ce véhicule représente l’ordre, une contrainte, un obstacle pour l’extension de sa bulle ! Le sentiment d’utilité générale, le respect de l’autre n’existent pas chez l’enfant bulle ! C’est l’égoïsme et le nombril d’abord !

Quelle relation l’enfant bulle a avec la Chose ? Dans Domopolis, l’enfant bulle se déplace grâce à sa petite bulle transparente… Il glisse entre les bâtiments et on ne le voit presque pas, car il se confond avec le ciel… Il n’en demeure pas moins qu’il se sent un maître au-dessus des gens, mais, comme il ne se nourrit que de sa domination, il est mal à l’aise avec la Chose, il la trouve même insupportable, puisqu’on ne peut a priori rien y dominer ! On parle d’arbres dans la Chose et peut-on avoir un quelconque rapport avec eux ? A quoi servent-ils, si on ne les coupe pas ? L’enfant bulle reste concentré sur lui-même, parmi d’autres enfants, et il évite la Chose, qui ne lui dit rien ! Pourtant, la Chose est justement ce qu’il faut à l’enfant bulle ! C’est elle qui permet de l’apaiser et elle l’attend, pour ainsi dire, car elle a un message, une leçon ! C’est au fond une mère, qui enseigne et murmure !

Mais comment les enfants bulles pourraient-ils aller vers la Chose, être tentés de l’explorer, oser lui « demander des comptes », une explication, une raison d’être ? Ne sont-ils pas chevillés à leur peur ? Ne sont-ils pas hostiles à tout ce qui leur paraît étranger, incontrôlable ? Ne sont-ils pas comme sous perfusion, avec leur domination, et comment alors se sentiraient-ils assez libres, pour une découverte ? Où est leur courage ?

Ils sont pourtant de plus en plus dangereux et de plus en plus jeunes ! Il y a même des bébés inquiétants, qui diffusent déjà le poison de leur domination, dans leur poussette ! La mère n’est déjà plus qu’un fantôme ! Il semble que l’enfant bulle n’ait aucune grandeur ! aucune force d’âme ! Il croit qu’on lui doit tout ! Il ne cherche pas une explication universelle, un sens plus grand que lui ! Il est vissé à son petit univers ! Il n’en a aucune honte ! La justice pour lui, c’est qu’il soit satisfait ! Ce n’est pas quelque chose qui s’argumente, qui appartient à la raison ! La peur enlève tout jugement à l’enfant bulle, d’où ses idées complotistes ! Une force obscure est à l’œuvre contre lui, car c’est encore une manière pour lui de se croire important, un centre d’intérêt ! Et on ne peut pas changer un complotiste, car ce serait lui arracher sa bulle, le mettre dehors, dans le froid du cosmos !

L’enfant bulle est sidéré par celui qui connaît la Chose, qui en vient, qui a été son élève ! Celui-là a un pouvoir psychique infini, mais qui n’est pas dominateur ! C’est une énigme pour l’enfant bulle, qui montre d’abord les crocs, avant de se rendre compte de son impuissance ! Car l’élève de la Chose est puissant et serein, sans la domination ! Il a passé ce cap ! Il est indestructible et aucune domination ne peut l’entamer ! Pourtant, l’enfant lumière, appelons-le ainsi, n’a fait qu’écouter la Chose, l’aimer, l’admirer ! Il n’a rien demandé d’autre ! Et la Chose l’a comblé et lui a répondu !

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Qu’il y a-t-il dans la Chose ? Un scientifique répondrait une « émergence » ! Tous les atomes, toutes les molécules, tout ce qui constitue l’univers, à l’échelle quantique ou du cosmos, y agit d’une certaine manière, mais c’est à la science de répondre comment précisément ! Une chose est sûre : dans la Chose, la domination ne sert à rien ! Au contraire, elle nuit à l’écoute et à la compréhension ! L’orgueil, l’amour-propre doivent être laissés à l’entrée de la Chose, qui est là justement pour enseigner comment s’en débarrasser et surtout pourquoi !

La Chose a priori ne dit rien et paraît vide, insensible, quasiment morte et indifférente ! C’est que celui qui vient de Domopolis est plein de bruit et de fureur ! Il est rongé par l’inquiétude et veut des réponses immédiates ! Mais la Chose se moque du temps et sa paix est infinie ! C’est son premier enseignement, c’est que son temps n’est pas celui de notre impatience et même celui de notre douleur ! Mais c’est justement cette paix de la Chose qui est un baume pour les blessures ! L’apaisement qu’elle produit fait aimer la Chose, rend fidèle à ce qu’elle est ! Comment s’effectue cette transformation ? Prenons l’exemple de Paschic !

Paschic est un enfant lumière, par opposition aux enfants Doms ou bulles ! Dès le départ, Paschic a été confronté à un problème : il voyait les Doms faire le mal ! « Pourquoi font-ils le mal et comment peuvent-ils le faire ? », voilà les questions de Paschic ! Mais personne ne pouvait lui répondre, car les Doms font le mal sans vraiment s’en rendre compte ! Là où Paschic était heurté et blessé, les Doms eux ne voyaient rien et ne trouvaient donc rien à se reprocher ! Comme Paschic l’a compris bien plus tard, cet aveuglement vient de la bulle de domination ! En ne donnant pas à l’autre toute sa réalité, c’est elle qui permet justement d’écraser celui-ci en toute impunité, en trouvant même ça naturel, car l’autre est un esclave ! C’est si fort que c’en est maladif ! Si le Dom est acculé, confronté radicalement à sa méchanceté, il a une réaction de panique, pleine de fureur, ce qui fait qu’il devient sourd à tout argument ! C’est un rejet irraisonné, car la bulle de domination protège contre le monde extérieur ! Elle est un état d’immaturité, où le Dom « se blottit », comme un animal prêt à mordre dans son terrier !

Paschic, à son grand désespoir, va constater cette impossibilité à se faire comprendre, à faire valoir les preuves, la raison ! Plus la bulle de domination est forte et plus la réaction est hostile et dangereuse, dès que cette bulle est menacée ! Puisque les Doms ne pouvaient pas aider Paschic, il s’est naturellement tourné vers la Chose… et il a finalement été éduqué par elle, plutôt que par ses parents ou la société ! De quelle manière ? Le processus était toujours le même… Paschic, plein de blessures, gémissant, sanglant, quittait Domopolis, pour rejoindre la Chose et s’y enfoncer ! Durant tout le trajet, Paschic essayait de se rendre justice, essentiellement à cause de la Machine (celle qui a un vaisseau de cinquante kilomètres de long!), qui venait de le piétiner ! La méchanceté de la Machine, sa fourberie, son mensonge, son sadisme même étaient évidents pour Paschic, qui s’en sentait la principale victime, alors que les autres autour ne semblaient pas en être gênés !

C’était une situation très pénible pour Paschic, car n’exagérait-il pas son importance, n’était-ce pas lui le Dom ou l’orgueilleux, l’égoïste, le malade, le méchant ? Pourtant, sa souffrance était bien là, il ne rêvait pas ! Alors, l’un des deux, lui ou la Machine, faisait le mal… et ce n’était pas Paschic ! Mais cette vérité était trop lourde pour les fragiles épaules de Paschic, qui restait dans le doute, ce qui n’empêchait pas la Chose de commencer à opérer ! Peu à peu, les douleurs de Paschic s’éteignaient… Il se taisait et le spectacle débutait… La beauté captivait bientôt Paschic ! L’eau du ruisseau, par exemple, enchantait par son murmure, ses remous, ses éclats de lumière, sa mousse, sa fraîcheur, sa limpidité, sa pureté, sa faune, ses fleurs qui dansaient, etc. ! Il en était de même pour les feuillages, tels des vitraux ensoleillés, les troncs aussi graves que des piliers ! Rien n’était inintéressant, mais au contraire tout pouvait devenir un trésor !

Paschic avait peu à peu le sentiment que si une telle beauté existait, il devait exister une vérité absolue, unique, qui était présente et qui le consolait ! Ainsi, il reprenait des forces, loin des Doms, dans la Chose ! Leur folie d’ailleurs lui apparaissait d’autant plus clairement, ce qui lui prouvait qu’il avait fait un pas vers la lucidité ! Cependant, il était encore très éloigné de comprendre le rôle de la domination et comment elle construit une bulle psychique, qui enferme le Dom !

Ce que Paschic laissait dans la Chose, au contact de la beauté et sans en prendre vraiment conscience, c’était toute sa haine, son impatience, sa colère ! C’était toute sa domination, qui se dissolvait dans le temps de la beauté ! C’était son amour-propre qui disparaissait, dans l’ombre de la terre ! En fait, il a mûri dans la Chose, comme les arbres rayonnant autour !

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Les Doms vivent dans un mirage ! Ce n’est pas la Chose et comment l’interpréter qui sont une illusion, c’est l’existence des Doms, qui est un phantasme ! La bulle de domination empêche la lucidité et les Doms accusent, menacent, se battent, vont d’un amour à un autre, puis meurent avec de l’amertume, des regrets, de l’égoïsme, de la peur, etc. ! Dans certains cas, ils se font philosophes stoïques et ils acceptent leur mort et l’injustice par dégoût, nihilisme, fatalisme, mais ils passent là encore à côté de l’espoir, de la vérité simple, du magnifique cadeau que contient la Chose !

Le message de la Chose est si ahurissant que les Doms ne veulent pas y croire ! Il est si simple, si grand que les Doms en ont peur ! Ils craignent d’être trompés et bien entendu de perdre leur bulle de domination, celle-là même qui leur donne un sentiment de sécurité ! Le prix à payer, quand on ne s’ouvre pas à la Chose, est le mépris que l’on voue à l’autre et le besoin de l’écraser, pour apparaître comme supérieurs, ce qui renforce la bulle de domination, d’où les guerres, la lutte économique, la destruction de la nature, le suicide de l’humanité ! Plus on supprime la Chose et plus on s’enlève des chances de paix et plus les Doms deviennent agressifs et perdus !

La Chose est d’abord une école de patience ! L’enfant lumière sait où il est, pas l’enfant bulle ! Le Dom rêve d’un âge d’or…, il y croit ! Il croit qu’il y avait un bonheur passé, où son pays était contrôlable, où il n’y avait pas d’étrangers, où la morale régnait, où les traditions étaient respectées ! Cet âge d’or n’a jamais existé, sauf dans l’imagination du Dom, dans son hypocrisie exactement ! Comme le Dom vient du règne animal, la domination a toujours été son lot, d’où une lutte incessante pour le territoire, posséder plus ! De tout temps, les Doms se sont combattus et l’injustice était parmi eux ! Le bonheur est un état à venir, nullement un passé ! Le bonheur se trouve dans la disparition de la bulle de domination, grâce à la beauté de la Chose !

Cependant, plus le Dom a peur et plus il augmente sa domination et plus les nationalismes sont exacerbés et plus on se ferme à l’autre et plus on se prépare au conflit ! Tout repli sur soi est contre le progrès et sème la terreur de demain ! L’échange, la connaissance de l’autre sont le mouvement naturel de la civilisation ! Pour éviter les guerres, il est nécessaire de se débarrasser de sa bulle de domination ! Moins on respecte l’autre et plus les haines et les mépris s’accumulent ! La domination produit la frustration et la colère ! La beauté de la Chose permet de lutter contre sa propre peur ! Incroyablement, c’est par l’amour que la civilisation avance, cet amour que le Dom raille volontiers, en le trouvant naïf ! Mais c’est le Dom qui se fait des illusions ! Ainsi parle la Chose !

La Chose apprend à être courageux, vaillant, à se tenir droit devant la peur et l’adversité ! Celui qui est le maître de sa domination est inspiré, nourri par la force de la Chose ! Le Dom n’est en aucun cas lucide, d’où sa peur ! Le secret de la beauté… est le secret de la Chose ! Celui qui domine ne voit pas la beauté et méprise la Chose ! L’enfant lumière n’a pas peur de perdre, l’enfant Dom est enfermé dans sa bulle et craint chaque pas ! La Chose libère, la domination rend esclave !

Mais le Dom vit dans l’hypocrisie ! La vitrine est pour lui un attribut ! « Voyez ma réussite ! » dit sa richesse. Et pour protéger ce bonheur faux, ce paraître, le Dom est prêt à toutes les lâchetés et tous les mensonges ! Que ne cherche-t-il pas la lumière ? Pourquoi ramener tout à soi et tout le temps ? C’est peine perdue, car on ne guérit pas de ses peurs de cette manière ! On se ferme, alors qu’on devrait s’ouvrir ! Il est normal d’être inquiet, quand l’environnement change (cela aussi est animal), mais la solution n’est pas de rejeter, ni de haïr !

L’enfant lumière demande des comptes à la vie même, il n’accuse pas les autres ! L’enfant Dom, lui, parle de morale et de devoirs ! Il veut régler le monde, il s’en croit même le gardien, tandis que sa vraie nature se déploie dans la corruption ! On fait le mal et on veut faire croire que c’est au nom du bien !

Cependant, un vieil ami vient voir Paschic… Il frappe à la porte et entre… C’est un gros arbre humide et maintenant dépourvu de feuilles ! « Salut Hiver ! fait Paschic. Ça va ?

_ Ben non, pas trop ! Les rhumatismes, tu comprends ?

_ Bien sûr ! Viens près du feu te réchauffer !

_ Pas d’refus ! C’est mes potes qui crament là-d’dans ! Oh ! T’inquiète pas, c’est dans l’ordre des choses… C’est calme chez toi, c’est bien ! 

_ Oui, c’est silencieux...

_ C’est ce dont j’ai besoin, de paix… »

 
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